Voyage au bout de l'enfer

Voilà un film qui a bien vieilli,"Voyage au bout de l'enfer" est une pépite du genre,De Niro et Walken jouent à merveille,tout comme Meryl Streep et les autres acteurs. S'inscrivant dans la lignée de "Full metal jacket" plus que dans celle de "Platoon". On est très loin de l'action de ces deux là.

La BO est sublime et même limite poétique,surtout dans les passages en montagne. Et les moments de chasse ont un sublime décor,des belles montagnes enneigées. Les effets spéciaux sont peut être les seuls points à avoir mal (très mal) vieillis,mais bon,pour un film de 1978 on peut largement pardonner.

"Voyage au bout de l'enfer" c'est l'histoire d'une bande de potes ouvriers qui aiment taquiner la bouteille et la chasse au daim (ou au cerf,je ne vois pas la différence). Ils représentent la classe sociale d'une Amérique en expansion,en passe de vivre la guerre la plus dure et la traumatisante qu'elle est menée. Le moment de la guerre au Vietnam est court,mais en dit long,les villages brûlées,les habitants massacrées,les Vietnamiens qui jouent sur le dos de leur prisonniers en les forçant à jouer à la roulette russe. Ces moments sont durs,surtout les roulettes russes,presque éprouvantes,on ne sait jamais qui va prendre la balle,c'est quasi insoutenable. La violence dans ces moments est purement psychologique,rien que voir ce qui passe suffit à mettre mal à l'aise.

Le retour au pays est sans doute la pire partie du film,De Niro n'est plus le même,il a perdu son enthousiasme,sa joie,et est traumatisé,un de ses camarades a perdu ses deux jambes et un bras alors qu'il venait de se marier juste avant de partir au combat. Et un autre (Christopher Walken) est tout simplement resté au Vietnam et participe à des tournois illégaux de roulettes russes,de son plein gré. La fin est terrible et déchirante. Jusqu'à la dernière seconde c'est triste à souhait (pas à en pleurer non plus). Une dernière image sur ces hommes qui portent les stigmates ineffaçables de cette guerre,pas seulement physiquement mais aussi moralement.

Un chef-d'œuvre à méditer,et qui nous rappelle une fois de plus,que la guerre n'a rien d'amusant.

Film culte et l'un des meilleurs films de guerre à ce jour, Voyage au bout de l'enfer nous narre le destin tragique d'hommes partis au Vietnam. Le film se décompose en trois parties bien distinctes : un avant, un pendant, et un après-Vietnam. Une chronique nous permettant d'observer les états d'esprit, les mentalités et les conséquences d'une telle guerre sur le peuple américain. La première partie (environ 65 min) se déroule dans l'insouciance, la joie et l'allégresse. On y découvre les protagonistes, leur quotidien, leurs rêves et espoirs quant à leur avenir et au devenir de leurs proches. La seconde partie (environ 40 min) se focalise sur la guerre en elle-même et les horreurs qui y sont perpétrées. On retiendra la scène anthologique où les vietcongs obligent leurs prisonniers à jouer à la roulette russe avec un revolver. Un jeu de mort dont personne ne sort vainqueur. Le film ne s'attarde guère sur cette partie et se concentre davantage sur la troisième et dernière partie : le retour au pays (75 min). La 2e partie sert en fait de lien (ou de passerelle) entre la 1e et la 3e partie pour mettre en relief les changements ayant eu lieu pendant leur absence. Les moments heureux du début ont laissés place à un quotidien morose où tout ne semble plus réellement identique. La guerre a laissée son empreinte indélébile sur le moral des protagonistes. Pour conclure, Voyage au bout de l'enfer est un film âpre, traitant son sujet avec justesse et émotion. Un chef d'oeuvre indispensable et définitivement culte.

Cimino réalise dès son deuxième film l'œuvre ultime. Grande intelligence dans l'histoire et la façon de la présenter. La finesse psychologique des personnages est très impressionnante de justesse. Les scènes d'anthologie se succèdent. Les acteurs , ceux de renoms et les autres, sont tous à un niveau énorme. Change des sagas classiques qui récoltent des oscars, ici, la radicalité du propos, l'âpreté de certaines scènes étonnent pour un film destiné au plus grand nombre.

Je ne considere pas Deer Hunter comme un film de guerre. C'est essentiellement un film sur les conséquences de la guerre mais pas seulement. En effet plus d'un tiers du film est consacré à la vie des 3 garçons avant leur incorporation. Des jeunes gens plein de bonne humeur, sympas mais derrière les apprences on sent poindre l'inquiétude face à ce qui les attend au Vietnam. C'est aussi la période des illusions puisqu'ils sous-estiment le conflit qui les attend. La scène du mariage avec le perso du beret vert en est la parfaite illustration. Ce type revient du Vietnam, il a connu la guerre et voilà qu'on lui parle de "flinguer à tout va". La seule réponse qu'il donne (fuck it) en dit long sur son état d'esprit. Etat d'esprit non compris par les 3 protagonistes... Ils changeront de point de vue à la fin du film. On voit très peu de mouvements militaires dans le film. Si vous vous attendez à du spectaculaire à la Soldat Ryan, passez votre chemin. La violence montrée par Cimino est moins graphique mais plus psychologique. Et là il fait mouche. Les scènes de roulette russe sont insoutenables et vous hanteront longtemps. La dernière heure du film est consacrée au retour des "héros". Désabusés, incapable de reprendre une vie normale (voir De Niro qui dort accroupi comme en captivité) bref ils n'arrivent pas à retrouver des repères. Même De Niro réalise la stupidité de la chasse au daim qui comptait pourtant autant pour lui. Cette dernière partie est proprement bouleversante. L'émotion gagne en intensité sur la toute fin du film et la dernière rencontre entre Walken et De Niro. Je ne pense pas que Cimino ait fait un film anti-militariste. Jamais il ne crache au visage de l'oncle Sam. On ne sait pas dans quelles conditions les trois garçons vont au vietnam (volontariat ? obligation ?) mais cela ne compte pas. Cimino les met devant le fait accompli. Il faut y aller. Pour moi Deer Hunter est plutôt un film fataliste sur la guerre. Il montre l'inévitable, la déshumanisation de l'homme face aux horreurs qu'il a rencontrées. Le propos n'est est que plus fort car il n'y a pas de parti pris. Un dernier mot sur l'interprétation. Les mots manquent pour qualifier les performances de De Niro et de Chris Walken. Il faut le voir pour y croire. Un chef d'oeuvre, point barre.

Premier film de Michael « le maudit » Cimino et premier coup de maître. Voyage au bout de l’enfer dépasse le simple film de guerre, c’est une réflexion sur les dégâts physiques et surtout moraux qu’elle engendre sur l’homme. En somme, le film nous montre que c’est dans la douleur et le malheur que l’homme reconnaît la valeur précieuse de la vie.

La mise en scène de Cimino est absolument géniale, notamment pour les scènes de roulette russe, entrées depuis dans la légende.

Robert de Niro et Christopher Walken livrent deux prestations magistrales, qui comptent parmis leurs meilleures. Walken a d’ailleurs reçu l’oscar (largement mérité) du meilleur second rôle, pour sa performance très émouvante. Les autres acteurs sont également à la hauteur. Meryl Streep est très touchante. Voyage au bout de l’enfer est un film dur, violent et désespéré, et peut-être le meilleur film sur la guerre jamais réalisé.