Voir la fiche complète du film : REC 2 (Jaume Balaguero, Paco Plaza - 2009)
[[

REC 2

Rec 2 ne s'impose pas comme le digne successeur de son aîné. Loin d'être mauvais, le film fait la part belle à l'action et aux hurlements. Seulement, cela ne suscite pas la peur et l'expérience si frissonnante du premier n'est plus au rendez-vous...
Publié le 28 Janvier 2013 par AqMEVoir la fiche de REC 2
6
Zombie

Les films tournés caméra à l'épaule ne sont pas une nouveauté. Depuis Cannibal Holocaust, tout cela était un peu tombé en berne, puis est intervenu le Projet Blair Witch, qui a relancé la machine avec un succès plus ou moins mérité. Depuis quelques temps maintenant, les films faussement documentaire, ou documenteur, sortent de plus en plus sur nos écrans et il faut croire que cela donne des idées aux scénaristes, car entre les Paranormal Activity, Atrocious, Apollo 18 et consort, on en a une palanquée.
Maintenant, si ces films sont de plus ou moins bonne qualité, cela est dû à deux choses bien distinctes : le scénario et la réalisation. C'est vrai qu'il est difficile de bien choisir ses angles, de bien maîtriser le mouvement lorsque l'on filme ainsi et bien souvent, c'est la gerbe qui nous guette, comme j'ai pu le constater avec Blair Witch ou le récent Atrocious. Après un gros succès, les espagnols Balaguero et Plaza ont décidé de poursuivre leur aventure avec un deuxième opus dans les escaliers sinueux d'un immeuble madrilène.


Cernes, sueurs froides, cheveux poisseux, ne serait-ce pas une gastro ?

Si dans le premier métrage les deux réalisateurs avaient su instaurer une ambiance unique et proposer quelque chose de nouveau malgré le classicisme du scénario, il n'en va pas de même pour ce deuxième opus. En effet, il s'agit ici d'un film à twist qui évite de près la punition pour mettre un peu de piment dans l'histoire. Alors je ne vais pas tout dévoiler, car ce serait gâcher le plaisir du spectateur, mais il faut savoir que si l'idée semblait bonne, elle demeure assez peu crédible et plombe à quelque part le film. C'est presque à se demander si rester dans quelque chose de déjà-vu mais avec une vue à la première personne n'est pas mieux. Donc ici, nous allons suivre les pérégrinations d'un groupe d'intervention avec un médecin. Tout contact étant perdu avec les habitants du premier, les flics de choc vont donc essayer de comprendre ce qu'il se passe dans cet immeuble. En parallèle, des enfants voulant filmer l'évènement réussissent à se faufiler dans l'immeuble via les sous-sols. Bien entendu, la survie va être de mise et des évènements troublants vont se dérouler. Bref, on est dans une sorte de remake du premier, alors qu'il s'agit d'une suite et à la place des journalistes et des habitants, on a des policiers et des enfants avec des caméras portatives. Rien de bien neuf donc, si ce n'est que ça gueule encore plus et que la caméra bouge sans arrêt.

Alors dis comme ça, on pourrait croire que le film est assez mauvais et même s'il n'est pas tout pourri, il demeure nettement en deçà du premier opus. Néanmoins, l'ambiance du métrage reste de bonne qualité, surtout grâce à un jeu d'ombre et de lumière plutôt bien pensé. Si le premier jouait sur la surprise et la peur primale et frontale avec des attaques de zombies relativement violentes, le deuxième va plus s'accentuer sur le mystère et la peur surprise avec des apparitions abruptes et inattendues. Cela fonctionne assez bien, mais le film n'a rien à voir avec le premier et en toute logique, ceux qui ont apprécié le premier risquent fort d'être déçu par celui-ci. Si le début est braillard à souhaits, avec coup de feu, attaques et morsures, la suite va devenir plus intéressante, surtout quand on sait de quoi il en retourne et de la mission des policiers. D'ailleurs, les deux réalisateurs ne se le cachent pas et prouvent avec la maîtrise de la scène finale que c'était là leur meilleur atout. L'ambiance se fait plus pesante, moins, rapide et violente, mais plus effrayante, avec quelque chose de sombre, mystérieux et redoutable. Le jeu des lumières avec les apparitions à l'ombre et leur disparition à la lumière est redoutable et offre surement le seul moment excitant du film. De plus, l'ajout des enfants n'apporte vraiment rien au métrage, rajoutant juste un peu de chair à canon et surement un peu de larmes car lorsque des enfants sont en jeu, on sait très bien que cela peut choquer.


J'ai glissé, chef...

Ce qui avait plu à beaucoup de personnes dans le premier Rec, c'est la performance des acteurs. En effet, plutôt inconnus dans notre pays, ils avaient réussi à rendre plus que crédibles cette attaque de zombies et la belle journaliste nous avait bluffé. On est loin de la performance plus que discutable de Jennifer Carpenter dans le remake américain (En quarantaine). Ici, les rôles sont différents et on donne la part aux militaires et aux flics de choc. Du coup, les rôles sont plus violents et surement moins fins. Le chef de la troupe reste assez charismatique et tient bien son rôle, même si on peut dire que parfois il ouvre trop sa gueule et que ça hurle dans tous les sens. Le deuxième rôle intéressant est celui du prêtre, bien que trop dans la retenue et que ce dernier fait très faux du début à la fin. Ceci dit, il demeure tout de même assez bon. On va retrouver l'héroïne du premier film et elle propose quelque chose de différent qui lui va à ravir et elle prouve par là qu'elle est une excellente actrice au demeurant. Pour le reste des acteurs, c'est assez moyen mais les trois quarts sont très effacés, notamment les militaires. Par contre, les enfants jouant dans ce film sont assez redoutables, surtout le jeune homme étant possédé et la jeune fille, elle aussi possédée, car ils proposent une prestation effrayante et glauque.

Au niveau du gore, le film se défend assez bien sans pour autant afficher des trucs sales et immondes comme dans un torture-porn. Bien entendu, le sang gicle dans tous les sens, les humains se défendent comme ils peuvent, mais cela ne parait pas outrancier.Les deux compères ne sont pas là pour afficher des membres qui volent ou encore des têtes qui éclatent, mais ils sont plutôt là pour suggérer quelque chose de violent et de nihiliste. Néanmoins, ce n'est pas une raison pour ne pas déranger le spectateur, et pour ce faire, ils vont encore une fois utiliser l'innocence des enfants pour en faire des monstres possédés et redoutables. Les maquillages sont très bons et les têtes des enfants sont ce qu'ils se faits de plus horribles. Leur démarche, ainsi que leurs facultés octroyées par la chose sont vraiment bien foutues et donne un sentiment d'impuissance pour les militaires. Enfin, la bête de la fin, que l'on aperçoit à la fin du premier opus est vraiment effrayante et fait partie de la phase la plus flippante du métrage. On regrettera cependant une absence de plan fixe et une caméra trop saccadée pour profiter pleinement des jolis minois et des physiques disgracieux de tous ces monstres.


Peter Pan version zombie, une nouvelle idée pour Disney

Au final, Rec 2 ne s'impose pas comme le digne successeur de son aîné. Loin d'être mauvais, le film fait la part belle à l'action et aux hurlements. Seulement, cela ne suscite pas la peur et l'expérience si frissonnante du premier n'est plus au rendez-vous. Alors bien entendu, il reste la séquence finale, très réussie et géniale, les maquillages des enfants ainsi que leur prestation, mais cela demeure décevant si on le compare au premier métrage. Bref, un film sympathique mais pas indispensable, d'autant plus que l'origine du problème reste assez obscure. Un film moyen en somme.

Autres critiques

Godzilla Vs Kong
Avec deux premiers métrages convaincants, le MonsterVerse proposait des blockbusters de qualité. Dépeignant une ambiance crépusculaire sous deux angles différents, Godzilla et Kong – Skull Island amorçait une mythologie bien pensée autour des titans. Par la suite, Godzilla 2 – Roi des monstres a entrepris un sabotage en règle des efforts consentis jusqu’alors. Il en ressortait...
Hinamizawa: Le Village Maudit
En 1983, Keiichi emménage dans le petit village d'Hinamizawa. Au sein de son école et en compagnie de ses nouvelles amies, il apprend les étranges croyances locales et une malédiction qui semble se répéter tous les ans lors d'un festival. Bientôt, la fête approche et, avec elle, la mort risque de frapper à nouveau... Adapter un manga en jeu vidéo s'est déjà vu par le passé. Ghost in the shell,...
Paranormal Activity
Un jeune couple qui vient d'emménager ensemble récemment devient la proie de phénomènes inexpliqués de plus en plus répétés et inquiétants. Le thème de la maison hantée ne faisait plus énormément parler de lui depuis l'avènement des effets numériques et la multiplication des slashers. Néanmoins, depuis Cannibal Holocaust et Le Projet Blair Witch , la preuve en est qu'avec un budget inexistant...
Ghost in the shell - Stand alone complex : Le rieur
Réalisé un an après la sortie d' Innocence , ce long-métrage intitulé « Le rieur » n'est pas la suite directe de Second Gig , mais bel et bien un montage de la première saison résumé en l'espace de 2 h 40. La première crainte réside dans l'éventuelle édulcoration de l'intrigue au détriment de la compréhension générale. Certes, on l'avait vu précédemment, Stand...
The Greenskeeper - Parcours Sanglant
Quels sont les lieux les plus sympathiques pour commettre des atrocités et instaurer une ambiance propice à la noirceur et au glauque? Surement pas un club privé de golf où toute la beauferie américaine se serait donnée rendez-vous. Et pour pourtant, c'est le pari fou qu'on essayait de faire trois réalisateurs en proposant The Greenskeeper ou, en français dans le texte, Parcours Sanglant...
REC 2
Réalisateur:
Sortie France:
Durée:
85 min.
7.78049
Moyenne : 7.8 (41 votes)

Thématiques