BIFFF 2018 : Avis à chaud de Geoffrey (Films du 08/04 au 12/04)

Bonjour à tous,

Comme promis, voici donc une deuxième salve d'avis à chaud concernant les films vus au BIFFF 2018.

Bonne lecture !

Verónica (Paco Plaza)

À Madrid, après avoir participé à une séance de spiritisme avec ses amies, une jeune fille est assaillie par des créatures surnaturelles qui menacent de s'en prendre à sa famille. Le seul cas d’activité paranormale officiellement reconnu par la police espagnole...

Verónica est l’exemple-type du film de fantôme déjà vu des dizaines de fois et qui se contente d’enchaîner les scènes sans intérêt pour quiconque a déjà regardé ce genre de production. Portes qui claquent, ombres menaçantes, objets qui volent, nonne aux yeux blancs, aucun cliché ne vous sera épargné, sachez-le.

Pourtant, les acteurs sont bons et la réalisation fait le job. Mais c’est beaucoup trop convenu pour emporter l’adhésion.

La faute est sans doute à mettre sur le fait que le film se base sur des faits prétendument réels et qu’il s’est donc retrouvé avec un panel d’actions possibles très limité. Les cinq dernières minutes, dans lesquels tout se déchaîne, sont certainement les plus réussies. Mais quel calvaire pour en arriver là.

Donc, à moins que vous n’ayez jamais vu un film d’épouvante de votre vie, je ne peux décemment pas vous conseiller le film de Paco Plaza.

(Ma note : 4/10)

 

The Scythian (Rustam Mosafir)

Des siècles avant J.C., les steppes d’Asie centrale servaient de terrain de jeu aux plus grands guerriers. Les civilisations succédaient les unes après les autres dans des bains de sang épiques. Cette fois, ce sont les Scythes qui sont en voie d’extinction : de valeureux guerriers nomades, ils sont devenus de redoutables mercenaires prêts à assassiner n’importe qui contre une bonne poignée d’or…

Bon Dieu, je ne m’attendais pas à ça ! L’un des organisateurs du BIFFF (big up à Jonathan) m’avait prévenu : il avait beaucoup aimé ce film de Fantasy russe qu’il décrivait en évoquant Apocalypto, Gladiator et Mad Max. Après l’avoir vu, je comprends mieux pourquoi. C’est épique, très bien réalisé, les personnages sont badass tout en étant attachant et l’histoire, bien que prévisible (quoique…), fait très bien le job avec une suite ininterrompue de péripéties diverses et variées !

Seul petit bémol, l’identité du traître de service, grillée dès sa première apparition à l’écran, mais qui ne nous sera révélée qu’en toute fin de film au détour d’un twist qui se voudrait renversant (spoiler : il ne l’est pas).

Mais à part ça, ce film a tout pour devenir un digne héritier du Conan de John Milius ! (#n’ayonspaspeurdesréférences)

(Ma note : 8/10)

 

Belzebuth (Emilio Portes)

Alors qu'il mène une enquête sur un massacre dans une école publique à la frontière du Mexique et des États-Unis, l'agent spécial Emanuel Ritter relie ce cas étrange à un autre massacre, au cours duquel son nouveau-né a trouvé la mort...

Belzebuth fascine pendant une bonne heure par son ambiance et sa radicalité (on parle quand même de plusieurs massacres d’enfants, dont un de bébés au scalpel…). Puis le film vire dans le fantastique pur et dur et se perd quelque peu dans des effets grandguignolesques et un classicisme mal venu. Dommage, mais tout n’est pas à jeter, loin de là. On notera également la présence de Tobin Bell (le Jigsaw de la saga Saw) en curé couvert de tatouages.

(Ma note : 6.5/10)

 

The Envelope (Vladimir Markov)

Chauffeur privé d’une grosse société moscovite, Igor n’a peut-être pas de casquette DHL vissée sur le caillou, mais il veut bien jouer au coursier afin de faire plaisir à la secrétaire . Et puis, une enveloppe à livrer, c’est l’affaire de quinze minutes à tout casser, non ? Sauf qu’à peine arrivé à l’adresse susmentionnée, Igor ne va pas tarder à regretter sa bonté d’âme...

Depuis quelques années, le cinéma russe se donne les moyens de rivaliser sur le terrain du grand spectacle avec son homologue américain, pour le meilleur (parfois), pour le pire (le plus souvent). C’est dans la seconde catégorie que nous classerons ce « The Envelope », qui a tout de la fausse bonne idée. Le concept est fun (suivre un facteur improvisé qui doit livrer une lettre mystérieuse qu’il ne peut ouvrir sous peine de mort), mais incapable de tenir la longueur (malgré une courte durée de 74 min). De fait, le réalisateur multiplie les « plans voiture » alors que son héros voyage d’un point à autre et étire les situations plus que de raison. Bref, en deux mots, The Envelope aurait fait un chouette court métrage.

(Ma note : 4/10)

 

Parallel (Isaac Ezban)

Quatre jeunes créateurs d'application découvrent un miroir dans le grenier de leur maison. L'objet s'avère être un portail vers des univers parallèles...

Le réalisateur de The Incident et The Similars est de retour avec Parallel, un film malin et bien ficelé sur un sujet souvent casse-gueule (rappelons-nous du piètre Projet Almanac, même si ici le voyage temporel a été remplacé par les dimensions parallèles à la Sliders). Les acteurs sont bons, le scénario est réussi et la réalisation est globalement de qualité, malgré certains plans qui font saigner la rétine. Bref, une bonne surprise et un film très plaisant à suivre. On regrettera toutefois la facilité du plan final, qui vient gâcher une bonne partie du plaisir.

(Ma note : 7/10, à cause du plan final)

 

Tragedy Girls (Tyler MacIntyre)

Deux adolescentes fascinées par la mort décident de kidnapper un tueur en série pour qu’il leur enseigne les « ficelles du métier ». Le début d’une vague de crimes qui va transformer ce duo de lycéennes mal dans leur peau en véritables stars des réseaux sociaux...

Et encore un coup de cœur pour moi ! J’ai adoré ce film qui m’a fait penser à Tucker & Dale vs. Evil dans sa volonté de retourner les codes du genre pour en faire quelque chose de fun. J’ai adoré détester les deux héroïnes et leur superficialité/égocentrisme, ainsi que leur volonté de devenir célèbre à tout prix. Les acteurs sont tous excellents, avec surtout la sublime Brianna Hildebrand qui crève l’écran à chacune de ses apparitions.

Bref, encore un film très réussi au sein d’une programmation 2018 de haute volée.

(Ma note : 9/10)

 

Cronos (Guillermo Del Toro)

Au XIVe siècle, un alchimiste enferme le secret de l'éternité dans une petite boite. Plus de six siècles après, en 1997, un antiquaire est sur le point de libérer cette force inconnue...

Est-il besoin de présenter le premier long métrage du grand Guillermo Del Toro ? Film fantastique qui s’ingénie à renouveler le mythe du vampire, Cronos n’est certainement pas ce que le réalisateur mexicain a fait de mieux dans sa carrière (Labyrinthe de Pan forever !), mais pour un premier film, réalisé dans des conditions délicates, il constitue une réussite incontestable. A voir, si ce n’est pas déjà fait.

(Ma note : 7.5/10)

 

Tokyo Ghoul (Kentarô Hagiwara)

À Tokyo, sévissent des goules, monstres cannibales se dissimulant parmi les humains pour mieux s’en nourrir. Étudiant timide, Ken Kaneki est plus intéressé par la jolie fille qui partage ses goûts pour la lecture que par ces affaires sordides, jusqu’au jour où il se fait attaquer par l’une de ces fameuses créatures. Mortellement blessé, il survit grâce à la greffe des organes de son agresseur… Remis de son opération, il réalise peu à peu qu’il est devenu incapable de se nourrir comme avant et commence à ressentir un appétit suspect envers ses congénères. C’est le début d’une descente aux enfers pour Kaneki, devenu malgré lui un hybride mi-humain, mi-goule...

Bon... Tokyo Ghoul... Par où commencer. N’ayant jamais lu le manga, ni vu les animés, je n’avais aucune connaissance de l’univers du film. Première chose à noter, le film est d’une lenteur exaspérante. Et on ne parle pas ici de la lenteur posée et sereine d’un film asiatique qui a un propos à faire passer. Non, ici, la lenteur des scènes à rallonges/inutiles (exception faite d’un concours de grosses tentacules) est due au fait que ce film n’a pas grand-chose à raconter. Les personnages sont peu creusés ou clichés (le réalisateur n’a visiblement pas réussi à se décider entre les deux). On n à aucune explication sur les armes des agents la seconde moitié du film, ce qui est long, trop long. Le gros principe de cette franchise est apparemment les masques. Fort bien. Dans ce cas, pourquoi aucune goule n’en porte même pendant les combats, à part le personnage principal ? On ne sait pas non plus à quoi ils servent, alors qu’on nous explique en images, en dialogues, et presque par spots publicitaires, que les goules bouffent de l’humain... Merci, on avait saisi. Les seuls moments où je n’ai pas soupiré, c'est quand le héros décide de se sortir les doigts du *** pour s’entraîner et lors de quelques gags réussis. Pour le reste, c’est un festival de choses illogiques à la limite de l’incohérence et du flou scénaristique.

Quand, en plus, pendant le double combat final, l’un des deux agents sort une grosse épée en forme de pitta volcanique, le ridicule atteint des sommets. Dommage, c'est mauvais, mais tout de même produit avec assez de moyens pour en enlever le côté nanar.

(Ma note : 3/10)

 

Courts métrages

RIP (Caye Casas, Albert Pintó)

Un petit film très amusant, bien rythmé et gore avec une touche de critique sociale. Que demander de plus ?

 

Dynaman (Michiel Blanchart)

Un amusant court dans la lignée de Kick-Ass et du Super de James Gunn, dans lequel un loser s’habille en super-héros pour faire régner la justice (sauf qu’il est lâche). Rien de révolutionnaire, mais suffisamment bien filmé et interprété pour retenir l’attention.

 

The Day the Dogs Disappeared (Boris Kuijpers, Ruth Mellaerts)

Personnellement, je n’ai rien compris à cette histoire… Jusqu’à ce que quelqu’un m’en propose son interprétation. Je considère donc ce film comme raté, malgré ses indéniables qualités plastiques.

 

Deer Boy (Katarzyna Gondek)

Une cruelle fable à propos d’un garçon né avec des bois sur la tête, bien mise en image et interprétée. Un peu prévisible, mais réussi.

 

Lost in the Middle (Senne Dehandschutter)

Une baffe dans la gueule, je ne vois pas comment décrire autrement ce fantastique petit film qui a traumatisé la salle du ciné 3. Ce parcours croisé d’un reporter de guerre et d’un jeune djihadiste est glaçant de réalisme. Ajoutez à cela une réalisation virtuose et vous obtenez une véritable petite bombe (sans mauvais jeu de mot).

Seul bémol concernant ce film : qu’est-ce qu’il fichait au BIFFF ?

 

The Nest

Mouais. En quelques mots, c’est Misery réalisé par Almodovar (Les Autres). L’ambiance est somptueuse, mais l’histoire est cousue de fil blanc (private joke à qui a vu le film).

 

Les Naufragés (Mathieu Mortelmans)

J’avoue ne pas comprendre l’engouement autour de ce film. Pour ma part, je n’y vois qu’un simple dialogue entre deux femmes à propos d’une tentative d’infanticide. Formellement, il n’y a rien de fou et sur le fond, c’est certes tragique, mais pas révolutionnaire non plus. Non, vraiment, je ne comprends pas…

 

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui.

Merci de m'avoir lu, et à bientôt.

Si vous en voulez encore, voici les liens vers les autres dossiers consacrés au BIFFF 2018

Avis à chaud - Geoffrey - Partie 1

Avis à chaud - Malko - Partie 1

Compte-rendu de la Masterclass de Guillermo Del Toro

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