Alone in the Dark 2
Quand on reçoit le DVD d'Alone in the Dark 2 pour en effectuer la critique, on ne peut s'empêcher de penser aux atroces 90 minutes qu'avait constitué le visionnage d'Alone in The Dark premier du nom, adaptation complètement foirée du célèbre jeu-vidéo et réalisée par le "maître" Uwe Boll. Ce même Uwe Boll qui avait déjà commis un autre forfait devenu célèbre dans le monde des films d'horreur: l'ultra-mauvais House of the Dead.
Pourtant, malgré ses tares, et contre toute attente, ce dernier avait engendré une suite un peu moins mauvaise cinématographiquement parlant, mais infiniment moins fun à regarder. Si je vous en parle aujourd'hui, c'est parce que les tâcherons qui avaient commis House of the Dead 2 (en tant que scénaristes) ont récidivé et nous offrent aujourd'hui la suite du Alone in the Dark d'Uwe Boll...
Le père de la fille et ses étranges gouts capillaires
Edward Carnby est victime d’hallucinations et pourtant lui seul détient la clé pour mettre fin à la lutte du bien contre le mal. Il va mettre sa vie en péril en rejoignant une équipe de chasseurs de sorcières à la poursuite de la démoniaque Elisabeth Dexter...
Bouh!
Inutile de dire que c'est avec appréhension que l'on s'attaque à ce second film estampillé Alone in the Dark.
Pourtant le début surprend et parvient à nous intéresser directement à ce qui se passe à l'écran. L'histoire et les personnages n'entretiennent absolument aucun rapport avec le premier film et l'on finit même par se demander quel était l'intérêt pour les producteurs de garder la filiation avec la bouse d'Uwe Boll en accolant un numéro 2 au titre.
Malheureusement ces belles illusions finissent par s'évanouir et Alone in the Dark 2 sombre peu à peu dans la médiocrité. La faute en revient à plusieurs éléments.
En premier lieu il convient de citer Rick Yune (le méchant avec des diamants dans le visage du James Bond Meurs un autre jour) qui se montre ici aussi monolithique qu'un Steven Seagal des grands jours. C'est bien simple, l'acteur a tout simplement l'air de se foutre royalement des événements qui se déroulent autour de lui. Il traverse le film avec un air tellement absent que le spectateur finit par le suspecter de simplement attendre patiemment son cachet de tournage. Son manque d'entrain est vraiment dommageable au film puisqu'il en est le héros principal et qu'il repose en grande partie sur ses épaules.
Et dans le genre "acteur qui cachetonne", nous ne pouvons évidemment pas faire l'impasse sur un Lance Henriksen qui doit avoir des tonnes de dettes pour jouer dans tous les navets qu'on lui propose. Il utilise ici son charisme fatigué pour incarner un personnage qui ne l'est pas moins (fatigué) mais dont l'utilité s'avère plus que limitée. Sa classe naturelle l'empêche néanmoins de sombrer dans le ridicule.
Pour en finir avec le casting, précisons que nous avons en outre le plaisir d'apercevoir brièvement la gueule scarifiée de Danny Trejo tandis que Michael Paré (encore lui) joue les gros bras sans cervelle.
Beuaaaaaaaaarh!
Deuxième point gênant: la réalisation. Elle est en général plutôt bonne, nettement moins épileptique et tape-à-l'oeil que celle d'Uwe Boll, mais abuse clairement des Flash-backs et des images stroboscopiques qui finissent par perdre quelque peu le spectateur. On est loin de la caméra agitée du Teuton mais douze flash-backs en une minute associés à des images stroboscopiques, ça donne parfois la nausée.
Heureusement ces instants sont rares, la plupart du temps l'action est lisible et les cadrages assez bien choisis. Sauf que si certaines scènes sont dignes d'un grand film de cinéma, d'autres atteignent à peine le niveau d'un téléfilm de l'après-midi sur TF1. En effet, comment ne pas éclater de rire devant l'atroce mise à mort réservée à la sorcière? Pour se débarrasser d'elle le héros lui plonge la tête... dans un tonneau rempli d'eau. Insoutenable...
Mais nous touchons là au dernier point négatif du film: le scénario. Ce dernier est sympathique et contient quelques bonnes idées mais s'avère aussi parfois brouillon et stupide. Par exemple, comment expliquer que les personnages passent leur temps à essayer de repousser l'esprit de la sorcière avec des armes alors que les balles sont inefficaces puisqu'elle est immatérielle? Et puis les personnages sont mal définis, tout comme les enjeux qui sont parfois peu clairs. Mais dans l'ensemble, il faut bien admettre que le scénario n'est pas réellement mauvais et qu'il est loin d'être le pire élément perturbateur d'Alone in the Dark 2.
Les effets rendent quand même bien à l'écran...
Au rayon des points positifs (il y en a tout de même rassurez-vous), citons les apparitions de la sorcière qui sont presque toujours de grande classe et bien mises en image. Les CGI sont en effet d'une qualité tout à fait étonnante. Dommage finalement qu'Elisabeth Dexter n'apparaisse que si peu à l'écran... Grâce soit tout de même rendue aux infographistes ainsi qu'aux maquilleurs pour leur excellent boulot.
Bref, tout ceci pour dire qu'Alone in the Dark 2 se laisse suivre sans ennui, d'un oeil un peu distrait, mais il faut avouer qu'avec en mémoire le navrant Alone in the dark premier du nom, on ne s'attendait franchement pas à une bonne surprise avec cette suite et le fait qu'elle ne soit pas ennuyeuse constitue déjà une belle réussite en soi.
Et si on pompait un peu sur Poltergeist?
Un film de Michael Roesch, Peter Scheerer
Avec : Rick Yune, Lance Henriksen, Ralf Moeller, Natassia Malthe