Voir la fiche complète du film : Amityville: The Awakening (Franck Khalfoun - 2017)
[[

Amityville : The Awakening

Un nouvel opus dans la saga Amityville qui se solde par une production en demi-teinte. Malgré son développement réaliste proche du premier et du second film, la prévisibilité de l’ensemble au niveau de la progression et de l’ambiance gâche le plaisir par un manque d’inspiration flagrant. Une manière de réitérer les erreurs du passé, non sans quelques qualités à son actif.
Publié le 12 Novembre 2017 par Dante_1984Voir la fiche de Amityville: The Awakening
6

Depuis les années 1970, l’affaire Amityville n’a eu de cesse de défrayer la chronique. À partir du fait divers original et du livre, les films qui ont suivi nous ont donné du classique (les deux premiers volets), du correct et du mauvais, proche du nanard, comme la troisième itération. Vu de l’hexagone, on pourrait croire que la saga s’en soit tenue au remake. Or, la production exponentielle de métrages outre-Atlantique a fourni quelques aberrations et autres opportunités aux vagues relents mercantiles qui demeurent encore inédits dans nos contrées. Aussi, la reprise de la franchise par Franck Khalfoun est plutôt une bonne nouvelle. L’homme s’est surtout illustré avec le remake réussi de Maniac.

On en revient aux poncifs...

En guise de petit rappel, l’entame s’effectue en évoquant le cas de la famille DeFeo avec de vraies fausses images d’archives. L’ensemble étant un mélange coincé entre fiction et réalité. Toujours est-il que ce procédé tend à donner le ton général de l’intrigue par la suite. Non pas en se fourvoyant dans une sorte de faux documentaire grossier et hors contexte, mais en jouant la carte du réalisme. De la possession démoniaque avérée à la supercherie de bas étage, Amityville est le lieu de tous les fantasmes et de toutes les spéculations. C’est pourquoi, le cinéaste préfère se concentrer sur le noyau des événements en tâchant d’oublier tout ce qui a pu être fait auparavant. Enfin, presque.

D’ailleurs, les intervenants, secondaires comme principaux, connaissent l’histoire et la transmettent à la manière d’une légende urbaine. On ne sait trop ce qui est vrai, inventé ou du domaine de l’invérifiable. On aura même droit à quelques clins d’œil et référence, encenseurs pour les deux premiers métrages et sans concession pour le remake. On ne se trouve pas en présence d’un film dans un autre film. Ce procédé a l’avantage d’impliquer davantage le spectateur et de transposer les protagonistes dans un cadre plus pragmatique et donc plus réaliste. Autrement dit, les intentions sont réellement bonnes et l’approche initiée tend à confirmer cet état de fait.

Avec en prime quelques bonnes lectures.

Malheureusement, il persiste certaines maladresses difficilement compréhensibles. À commencer par le sempiternel prétexte d’un nouveau départ dans une nouvelle maison. Dans ce cas, l’on parlera de la transaction et non de la demeure en elle-même. Bref, l’histoire reste très classique dans ses fondamentaux et s’inspirent de diverses influences plus ou moins récentes pour avancer son propos. Si le visage de la famille monoparentale est plus d’actualité qu’il y a 40 ans, la caractérisation des enfants l’est également. L’aîné dans le coma, sa sœur jumelle dépressive et percluse de culpabilité, sans oublier l’innocente benjamine. Chose étonnante, elle ne sera pas le catalyseur des forces du mal, comme on a pu le voir dans d’autres opus.

La trame ne recèle donc aucune surprise. Elle se montrera à l’image de l’aspect surnaturel. Là encore, difficile de dénicher la moindre fulgurance. Les jump-scares sont convenus au possible. Les manifestations paranormales le sont également. L’épisode des mouches, l’amélioration de l’état de James, le chien assassiné sauvagement, la possession... La montée en puissance de la présence démoniaque est aussi inéluctable que prévisible, tant l’ensemble suit un schéma relativement rigide dans sa construction. À la rigueur, seul un élément de dernière minute vient chambouler quelque peu l’orientation du récit et la perspective que l’on puisse s’en faire, mais rien de révolutionnaire.

Pas toujours simple de schématiser le mal !

Ce qui s’annonçait comme le renouveau de la saga Amityville accouche finalement d’un film mineur qui porte à peu de conséquences. Clairement au-dessus des dernières productions proches du Z, Amityville - Le réveil manque toutefois d’inspiration. Malgré sa volonté de revenir aux sources, le résultat n’est qu’à moitié convaincant. La faute à un scénario et une atmosphère qui ont toutes les peines du monde à surprendre, surtout pour les spectateurs familiers de l’histoire. C’est un peu comme si le film de Franck Khalfoun présentait une synthèse de tout ce qui a été fait auparavant, le bon, comme le moins bon. Étrange constatation, surtout quand on sent que les intentions étaient de s’en écarter le plus possible.

A propos de l'auteur : Dante_1984
Portrait de Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

Autres critiques

Halloween 2
En 2007, Rob Zombie nous avait proposé sa vision du grand classique de John Carpenter , Halloween: La nuit des masques . L'exercice n'avait rien de facile puisque le film de Big John est un classique pour une grande majorité des amateurs de films d'horreur. Pourtant, le "jeune" réalisateur qui n'avait alors que deux longs métrages à son actif s'en était sorti avec...
Evangelion: 1.0 You Are (Not) Alone
Série japonaise culte, Neon Genesis Evangelion est quasiment un passage obligé pour tous les fans de Mécha ou d'animation nippone. Il faut dire que la réalisation excellente ainsi qu'un scénario en béton (malgré une fin plutôt bâclée) avaient mis tout le monde d'accord et généré un enthousiasme rarement vu, entraînant dans son sillage une horde de fans. Bref, Evangelion avait été un...
Space Time : L'Ultime Odyssée
Connaissez-vous le groupe de punk-rock américain Blink 182 ? Si vous avez moins de 35 ans, je parierais que oui. Dans le cas contraire, sachez simplement que ce groupe a eu beaucoup de succès au début des années 2000 avec des titres tels que What's My Age Again? , Adam's Song , All the Small Things ou encore The First Date . Si je vous en parle, c'est parce que son guitariste Tom...
Hôtel Transylvanie
Pour les 118 ans de sa fille, le comte Dracula réunit ses amis à son château pour une grande fête. Tout semble se dérouler comme prévu jusqu'à l'irruption d'un globe-trotter un peu perdu. La venue de cet importun risque de compliquer la situation... Après des productions assez plaisantes (Les rois de la glisse, Tempête de boulettes géantes...), mais loin de faire l'unanimité, les...
Peur Bleue 2
Annoncée il y a peu, la suite de Deep Blue Sea ( Peur Bleue en version française, à ne pas confondre avec l’adaptation éponyme du roman lycanthrope de Stephen King) ne promettait pas que de bonnes choses, loin de là. Ayant la lourde tâche de succéder au plus gros blockbuster de requins des années 2000, cette petite production est, quant à elle, annoncée sur la chaîne Syfy, connue pour...
Amityville: The Awakening
Réalisateur:
Durée:
5.4
Moyenne : 5.4 (5 votes)

Amityville: The Awakening (2014) Trailer

Thématiques