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Arac Attack

Sur fond de références aux bobines similaires des années 1950, Arac Attack s’avance comme un survival animalier décomplexé. Le parti pris humoristique est permanent, s’appuyant sur un aspect « cartoonesque » dénué de tout réalisme. Malgré des errances dans sa progression, ses dialogues et son scénario, un film globalement satisfaisant compte tenu de ses prétentions.
Publié le 16 Novembre 2020 par Dante_1984Voir la fiche de Arac Attack
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Araignée Désert

Que l’on envisage de faire un film « sérieux » sur la thématique des araignées, comme Arachnophobie, ou que l’on souhaite proposer un spectacle débridé, la frontière est bien mince pour éviter le navet. Des itérations telles qu’Arachnid (Jack Sholder) ou Spiders (Gary Jones) sont là pour nous le rappeler. Déjà responsable du sympathique Éclosion, téléfilm où des cafards se révélaient assez véhéments, Ellory Elkayem poursuit son exploration des bestioles répugnantes et pas toujours avenantes avec Arac Attack. En l’occurrence, le réalisateur nous offre un hommage ultra-référentiel aux productions des années 1950, notamment Tarantula ou encore Earth Vs The Spider.

 

Qui aurait cru qu'une araignée puisse emballer Scarlett ?

Le contexte met d’emblée le spectateur en condition. Le scénario est truffé de ficelles grossières qui s’appuient sans vergogne sur des clichés et autres raccourcis faciles propres au survival animalier. Au lieu de s’en affranchir, l’intrigue se les approprie pour en faire un critère d’identification à part entière. Protagonistes, cadre de l’invasion, progression et événements perturbateurs sont tous soumis à cette ligne directrice où l’improbable survient, où le ridicule ne tue pas… Enfin, presque. À aucun moment, Arac Attack ne se prend au sérieux. Bien que certaines réparties soient binaires et d’autres s’alourdissent de remarques pas toujours finaudes, l’humour et l’autodérision sont le nerf de la guerre ; quitte à risquer une overdose.

Si la légèreté reste présente de but en blanc, elle se trouve également dans des situations rocambolesques. Certes, la taille exponentielle des arachnides est une aberration en soi. Toutefois, cette caractéristique constitue généralement la cause de l’effet recherché. Elle relève plus rarement des conséquences. Preuve en est avec le chat pris à parti dans les combles d’une maison où sa silhouette déforme les murs du sol au plafond. On peut également évoquer le parc à autruches et les bruits saugrenus accompagnant leur déplumage. Mais c’est surtout les petits cris suraigus de certaines araignées qui rendent le propos plus comique que grave.

Un nouveau service d'ordre pour le Black Friday...

La tonalité « cartoonesque » est avérée, à tel point que l’on pourrait se croire dans un dessin animé de Tex Avery plus que dans une production de monstres d’Universal Pictures des références précitées. On accroche ou pas à un tel traitement. Il est vrai que certains passages peuvent paraître répétitifs. En cause, l’incrédulité des locaux et l’incompétence des dirigeants de la ville. De même, le rythme effréné tend à faire s’accélérer la croissance des arachnides, au détriment du bon sens. On a beau évoquer la présence d’une mine ou l’enclavement du désert, il n’empêche que la cohérence n’est pas la principale priorité du metteur en scène. Rien de préjudiciable à l’ensemble, mais un manque de finitions évident au niveau des détails, y compris pour le dénouement.

En revanche, on peut saluer la diversité des différentes espèces d’arachnides représentées. Non satisfait de proposer des échelles de (dé)mesure variées, on peut apprécier les spécificités de nombreuses araignées. Au-delà des caractéristiques physiques, cela passe par leur comportement, leur instinct de prédation et, par extension, la manière dont elles attaquent ou préparent leurs pièges. On songe aux trappes de la mygale fouisseuse, aux bonds des araignées sauteuses ou encore aux techniques de capture de certaines veuves noires et tarentules. L’ensemble reste recherché et bénéficie d’une belle complémentarité pour diversifier les assauts et ainsi compenser certaines redondances de la trame.

A moins qu'il ne s'agisse de ces bras cassés

Bien qu’il présente de nombreuses perfectibilités sur la forme pour s’avancer comme un divertissement de premier ordre, Arac Attack est un survival animalier sympathique et honnête sur sa marchandise. Privilégiant l’humour à la gravité de la situation, le film d’Ellory Elkayem n’a pas la prétention d’effrayer, mais de faire d’un objet de terreur collective une farce pleinement assumée. Malgré son approche « tout public », l’orientation joue davantage la carte de l’hommage aux films de monstres des fifties afin d’interpeller l’amateur de productions dédiées aux animaux tueurs. Il en ressort un plaisir coupable, assez sommaire dans ses ambitions, mais pourvu d’un fort capital sympathie.

A propos de l'auteur : Dante_1984
Portrait de Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

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Arac Attack
Réalisateur:
Durée:
99 min
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Moyenne : 6.8 (56 votes)

Eight Legged Freaks (Arac Attack) Trailer

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