Voir la fiche complète du film : Battleship Pirates (Ricardo Ribelles - 2006)
[[

Battleship Pirates

Un gros nanar hallucinant impossible à prendre au sérieux. Ridicule et minable.
Publié le 21 Février 2014 par AqMEVoir la fiche de Battleship Pirates
0
Diable et Démon
Il y a différentes façons d'être étonné par un film. Le mieux reste d'être épaté par le talent, la mise en scène ou encore l'intelligence du scénario. Mais très souvent, on se retrouve face à des films qui laissent un arrière-goût amer, celui de s'être fait prendre pour un débile profond. Scénarios indigents, acteur au rabais, effets spéciaux, très spéciaux, mise en scène calamiteuse, les raisons d'être déçu par un film sont multiples. Prenons un exemple bien chauvin, The Devil's Story. Film fantastique français qui ne raconte rien, il s'est forgé une réputation de fer dans le domaine du nanar et est presque devenu une référence dans tout ce qu'il ne faut pas faire. On peut aussi citer Plan 9 From Outer Space d'Ed Wood qui est une purge infâme, mais qui a une belle réputation tant il est mauvais. Il faut croire que les Espagnols voulaient leur moment de gloire dans le nanar, et avec Battleship Pirates, ils y sont arrivés !


Le héros derrière, avec sa combi latex et sa moumoute blanche. La méchante devant avec son body string steampunk et son casque de bouc...

Le Baron contre les Démons

Comme tout bon nanar qui se respecte, Battleship Pirates possède une jaquette et un titre trompeurs. Premièrement parce que le gros vaisseau qui prend toute la jaquette n'est absolument pas présent dans le film, mais qu'en plus, le film ne parle pas de pirates ! Le scénario est totalement incompréhensible :on comprend vite que l'on est dans un moment post-apocalyptique et que l'espèce humaine est menacée par des démons rieurs. Un homme, le baron, faisant partie d'une espèce de commando a pour mission de détruire Ragnarok, une bestiole immonde qui doit détruire l'espèce humaine. Cependant, une jeune femme, sorcière de son état, tente de faire naître la vilaine bête dans le ventre d'une autre bestiole en capturant et en utilisant le sang du sexe du Baron. Entre-temps, une armée se prépare pour affronter les forces du mal. Bref, difficile de prendre conscience de l'ampleur de la débilité du scénario en le lisant comme ceci, car même en regardant le film, on ne comprend pas grand-chose. En même temps, on s'en fout un peu, vu que l'on est totalement halluciné par ce spectacle nauséabond, rempli de bondieuseries et de situations rocambolesques. Les personnages sont nombreux et inutiles, tout comme certains effets spéciaux qui sont presque insultants pour le spectateur. Bien entendu, la réalisation n'est pas à la hauteur. C'est d'ailleurs une catastrophe sur bien des points. Les scènes de combat sont illisibles, avec des zooms sur les vestes des personnages. Certaines séquences sont de simples images fixes sur des maquettes immondes alors que d'autres sont des réutilisations de plans déjà vus auparavant. Le réalisateur aurait pu être un peu plus finaud et nous balancer les plans avec 30 minutes d'écart, mais là, elles sont à 5 secondes d'intervalles... Certains moments sont imbuvables, comme les plans utilisés via caméra portative qui ne servent strictement à rien. Et ce ne sont pas les acteurs qui vont résoudre le problème !

Actor Studio

Dans ce film, il ne faut pas s'attendre à de la pointure espagnole. Belen Rueda, que l'on connaît pour ses rôles dans Les Yeux de Julia de Guillem Morales ou encore dans L'Orphelinat ne doit même pas connaître l'existence de cette purge. Le héros est passablement ridicule, entre sa longue chevelure blanche, sa combinaison en latex et son masque en carton. Il est d'autant plus stupide qu'il pense à voix haute, en tentant désespérément d'expliquer ses actes au spectateur médusé par ce scandale. À ses côtés, on retrouve une pléthore de nana à moitié à poil avec une poitrine opulente et un body string du plus vilain effet. Mais le pire est résolument le sosie de George Lucas jeune et ibérique, c'est-à-dire avec une grosse barbe bien noire. Quand on y repense, ce n'est finalement pas tant les acteurs ou le scénario qui laissent sans voix, puisqu'ils tirent plus vers le navet que vers le nanar. Ce qui confine le film au rang des nanars hallucinatoires, ce sont les effets spéciaux et les maquillages. Ainsi, pour présenter des démons violés, le réalisateur fera appel à des poupées articulées en gros plan, espérant tromper maladroitement le spectateur. Ensuite, pour montrer des démons rieurs, le réalisateur a fait appel à une horde de nains qu'il a affublé d'un masque de carnaval. Comme cela, ils ne clignent pas des yeux, ne bougent pas les lèvres et on reste médusé devant ce spectacle navrant. Tous les autres monstres sont en mousse et on assiste aussi à quelques maltraitances de mannequin en mousse. On peut aussi être stupéfait par les plans fixes de maquette ou encore les incrustations sur fond vert absolument hideuses. Bref, tout est fait pour ne pas se prendre au sérieux et cela marche, mais pas une heure et demie. Le film en devient beaucoup trop long et à moins d'être sous champignons hallucinogènes ou après avoir sifflé une bouteille entière de whisky, il est difficile d'adhérer plus d'une demi-heure à ce spectacle navrant. Mais d'un autre côté, le film livre une telle prestation de bêtises et de trip que l'on reste scotché devant ce spectacle qui a tout du mauvais goût.


On a retrouvé Michel Polnareff !!

Au final, Battleship Pirates est un gros nanar qui ressemble plus à une expérience hallucinante qu'à un vrai film. Il est impossible de se prendre au sérieux en faisant un tel film ou alors toute l'équipe était au régime champignon et gnôle. Bref, un nanar qui ressemble à The Devil's Story, qui n'a ni queue ni tête et qui ne propose qu'une histoire abracadabrantesque avec des effets spéciaux minables. Rigolo quand on est shooté ou saoul, hallucinant et ridicule sobre.

Autres critiques

Détour Mortel 3
La saga des Detour Mortel , c'est un premier épisode excellent, qui ne renouvellait pas le genre du survival, mais appliquait la récette avec bonheur, le tout saupoudré de quelques fulgurances géniales. La suite avait eu le bon goût de rester dans cette ambiance de divertissement en proposant au spectateur un spectacle fun et décomplexé qui s'assumait totalement. Le risque était donc...
Alita : Battle Angel
Les adaptations live des mangas sont à double tranchant. D’une part, le matériau de base et la complexité sous-jacente de certaines œuvres sont souvent édulcorés pour toucher un plus large public. D’autre part, les univers dépeints font montre d’une certaine démesure qui semble bien difficile à retranscrire. On songe au projet avorté d’ Akira , à la récente version de...
Black Christmas
Le Black Christmas de Bob Clark est considéré par les spécialistes, contrairement à une croyance populaire répandue qui veut que ce soit le Halloween de Carpenter, comme le père fondateur du slasher (avec la Baie Sanglante ). Il faut dire que tous les futurs ingrédients de ce sous-genre mal-aimé s'y trouvaient déjà et ce, deux ans avant que le Michael Myers de Big John débarque sur les écrans...
The InBetween
Certains concepts sont particulièrement habiles pour entremêler les genres. Dans le domaine des séries télévisées, cela se vérifie régulièrement en mélangeant le policier et le fantastique. L’idée ne date pas d’hier avec des œuvres frappantes telles que Fringe ou X-Files . Mais le pitch de The InBetween fait surtout écho à Medium et ses sept saisons où Allison DuBois aidait à résoudre...
Heartless
**Attention, cette critique contient des spoilers.** Depuis la mort de son père, Jamie Morgan vit seul avec sa mère dans un modeste appartement situé dans les quartiers pauvres de Londres. Solitaire et réservé, à cause d'une tache de naissance en forme de coeur parcourant une grande partie de son visage, il fréquente peu de gens, hormis sa famille. Passionné de photographie, il sillonne les rues...
Battleship Pirates
Réalisateur:
Durée:
8
Moyenne : 8 (1 vote)

The Baron Against The Demons retro-trailer

Thématiques