Voir la fiche complète du film : Black Christmas (Glen Morgan - 2006)
[[

Black Christmas

Un très bon remake d'un slasher culte mais un peu oublié. Plus violent et rythmé que son modèle...
Publié le 24 Juin 2011 par GeoffreyVoir la fiche de Black Christmas
8
Noël Tueur en série Hôpital Voyeurisme

Le Black Christmas de Bob Clark est considéré par les spécialistes, contrairement à une croyance populaire répandue qui veut que ce soit le Halloween de Carpenter, comme le père fondateur du slasher (avec la Baie Sanglante). Il faut dire que tous les futurs ingrédients de ce sous-genre mal-aimé s'y trouvaient déjà et ce, deux ans avant que le Michael Myers de Big John débarque sur les écrans. Vue subjective, meurtres à la chaîne, tueur fantomatique et adolescentes écervelées étaient déjà au menu du film de Bob Clark.
Dans ce cas, pourquoi ce film a-t-il si peu marqué la mémoire collective alors que les exactions du tueur d'Halloween allaient s'inscrire en gras au panthéon du cinéma d'horreur ? La réponse est simple : Black Christmas est moins bon que ses rejetons.


Attention, greluches en perdition...

Evidemment, il faut replacer le tout dans le contexte de l'époque et on ne peut légitimement pas lui reprocher son manque de sang et ses meurtres peu graphiques. Néanmoins, son déroulement assez lent malgré une ambiance très réussie et la frustration que peuvent engendrer l'anonymat du tueur (on ne voit que ses mains ou son oeil) ainsi que tout le mystère l'entourant (Quelles sont ses motivations profondes ? Qui est cette fameuse Agnès ?) lui sont dommageables. D'autant que Black Christmas ayant l'inconvénient d'être un précurseur oublié et depuis surpassé, le découvrir sur le tard lui est forcément fatal.
Pour une fois, un remake pouvait donc se justifier.


Un souci m'dame?

L'histoire est simple : les jeunes femmes d'une confrérie reçoivent des coups de téléphone le soir de noël et commencent à disparaître.
Simple et efficace, une trame basique de slasher, mais puisqu'elle suit l'histoire originale, on ne peut pas critiquer ce point, d'autant plus que les scénaristes Glen Morgan et Roy Moore ont eu la bonne idée d'expliciter ce qui était resté en suspend dans le métrage de Bob Clark. On apprendra ainsi qui est Billy l'assassin, pourquoi il tue et qui est la fameuse Agnès. Appréciable, surtout que les origines de Billy sont bien malsaines et que son look jaunâtre est original. Un bon point à ce niveau.
On pourra par contre reprocher au scénario quelques énormes aberrations scénaristiques : par exemple, pourquoi les jeunes femmes reviennent-elles toujours dans la maison au lieu de se réfugier chez les voisins ? Bon, il neige dehors, mais de là à préférer affronter un psychopathe meurtrier plutôt que quelques flocons, il y a de quoi rester perplexe. Mais bon, comme précisé plus haut, la trame générale ne fait que reprendre l'original.


Ce bon vieux sac plastique, toujours efficace...

La réalisation assurée par Glen Morgan (scénariste du premier et troisième volet des Destination Finale) est de très bonne facture malgré le manque d'expérience effectif du bonhomme. Ce n'est en effet que son deuxième (et à ce jour dernier) film en tant que réalisateur principal, le premier étant le remake de Willard. Il faut pourtant reconnaître qu'il s'en sort très bien avec des séquences gores bien troussées et des meurtres violents. Cet aspect du film est la principale différence avec la version de 1974 car dans cette dernière, les meurtres étaient bien moins graphiques, mais l'ambiance était oppressante. Dans sa version de 2006, Black Christmas perd donc en atmosphère ce qu'il gagne en violence graphique. C'est un choix en adéquation avec la vague des torture porn qui sévissait à l'époque (Saw et Hostel étaient sortis respectivement en 2004 et 2005) et qui ne fera pas que des heureux, mais pour ma part, cette série d'énucléations, de décapitations et d'étouffements m'a beaucoup plu.

Du coté des acteurs, on notera que l'actrice Andrea Martin, qui interprétait le rôle de Phyllis dans l'original, fait une apparition clin d'oeil en jouant le rôle de Madame Mac dans ce remake. Pour le reste, tout le monde est impeccable. On regrettera juste un coté adolescents sortis de Beverly Hills un peu trop prononcé, mais les jeunes gens jouent juste, de même que Robert Mann qui incarne Billy de manière tout à fait effrayante.


Billy et son léger problème de peau...

Bref, Black Christmas s'avère un slasher très recommandable qui n'a pas à rougir de son statu de remake puisqu'il surpasse son modèle dans bon nombre de domaines. Dommage qu'il perde en ambiance ce qu'il gagne en hémoglobine. L'idéal aurait été mix des deux, mais bon...

A propos de l'auteur : Geoffrey
Portrait de Geoffrey

Comme d'autres (notamment Max et Dante_1984), je venais régulièrement sur Horreur.net en tant que lecteur, et après avoir envoyé quelques critiques à Laurent, le webmaster, j'ai pu intégrer le staff début 2006. Depuis, mes fonctions ont peu à peu pris de l'ampleur.

Autres critiques

Le Dernier Maître de l'air
Il n'y a pas si longtemps, chaque nouveau film de M. Night Shyamalan déclenchait une vive attente chez les spectateurs et la plupart des critiques de cinéma. Ce temps semble désormais révolu puisque outre le désamour des critiques depuis Le Village , Shyamalan doit aussi faire face à la défection du public. Il faut dire que ledit Village , ainsi que le film suivant, La Jeune Fille de l'...
Masters of Horror 23 - Le Chat Noir
L'écrivain Edgar Poe tente, tant bien que mal, de subvenir aux besoins de son épouse, la jeune Virginia, gravement malade, en publiant ses poèmes et contes. Mais les ennuis s'accumulent suite à la présence toujours plus envahissante du chat du couple, Pluton. S'inspirant rarement de nouvelles ou de romans, la série Masters Of Horror faisait ici exception en adaptant, pour l'un des épisodes de la...
Sharknado 2
Quand on touche au survival animalier, on découvre davantage d’étrons indigestes plutôt que de véritables pépites. Des producteurs peu scrupuleux tels que SyFy ou Asylum ont tôt fait de dénaturer le genre popularisé par les Dents de la mer pour en faire des «trucs» où l’absurde côtoie des abysses de stupidités insondables. Avec Sharknado , l’on se dit qu’on atteint le summum de la débilité...
Zombie Honeymoon
Il faut bien reconnaître une chose concernant les films traitant des mort-vivants, c’est que beaucoup se ressemblent. Du coup, pour s’extraire de la masse et briller quelque peu afin d’attirer l’attention du spectateur blasé, il convient de ruser. 28 jours plus tard et ses infectés, L’armée des morts et ses zombies ultra-rapides, Shaun of the dead et son humour décapant ou encore Zombie Anonymous...
Mulberry Street
- Meilleur film indépendant 2007 au festival de Toronto - Black tulip 2007 du meilleur film au festival d'Amsterdam - Meilleur film 2007 au fant-asia Film festival ainsi qu'une foule d'autres sélections, c'est avec cet impressionnant palmarès que nous accueille fièrement Mulberry Street . C'est certain qu'une tonne de références n'a jamais fait un bon film (on se demande parfois si le public des...
Black Christmas
Réalisateur:
Sortie France:
Durée:
84 min.
7
Moyenne : 7 (41 votes)

Thématiques