Voir la fiche complète du film : Boa vs. Python (David Flores - 2004)
[[

Boa vs. Python

Un film d'une médiocrité rare et d'une bêtise incroyable...
Publié le 24 Juillet 2012 par AqMEVoir la fiche de Boa vs. Python
2
Serpent
Les animaux dangereux sont une source inépuisable d'inspiration pour un bon nombre de scénaristes. Il est vrai que les bestioles avec de grandes dents ou du venin ont de quoi effrayer, comme on a pu le constater avec des films comme Les Dents de la Mer ou encore Lake Placid, voire Arachnophobia. Bref, les bébêtes venimeuses ou possédant plusieurs rangées de dents peuvent contribuer à faire des bons films de flippe.
Jusqu'au jour où déboulèrent les productions Asylum et leur série incroyablement ignoble de films animaliers aussi débiles de mal foutus.
En effet, entre les Méga Shark Vs Giant Octopus, MegaPiranha, Dinocroc Vs Gatoroïd, j'en passe et des meilleurs, ils ont réussi à faire de ces animaux potentiellement effrayants des amas de pixels mal incrustés et confrontés à des acteurs aussi minables que cons. Ceci dit, la chaîne cablée Syfy n'est pas en reste et c'est à eux que nous devons ce Boa Vs Python.
Alors qu'en est-il de ce film au titre si évocateur ? Sommes-nous face à un nanar imbuvable ? Les serpents sont-ils les amis de l'homme et du cinéphile ?


Photo souvenir du parc Marzal en Ardèche...

Commençons par le scénario, qui n'est pas d'une bêtise affligeante, mais ressemble plutôt à un bon gros un foutage de gueule qui prend le spectateur lambda pour un débile profond. Pour la petite histoire, un homme riche, mais pas de la meilleure des façons, réussi à capturer un python géant, et décide d'en faire la proie idéale pour une chasse entre potes. Bien entendu, tous ses potes sont de riches chasseurs qui souhaitent connaître la gloire en tuant un serpent géant. Malheureusement, le grand serpent s'échappe, en bouffant quelques gardes au passage, et il commence à semer la panique dans un usine d'eau. La CIA est alors mise sur le coup et le type en charge de l'affaire a une idée de génie : il va voir un pote herpétologiste qui possède un Boa Géant, mais qui est gentil. Ils décident alors que lui foutre une caméra sur la gueule et ils vont le lâcher dans la nature pour traquer et tuer le python. Alors ça va être le bordel entre les chasseurs, celui qui organise cette chasse et les deux serpents géants.
Ah ben oui, un scénario comme ça, ça fait forcément transpirer et rien que de lire le synopsis, on a l'impression de perdre des neurones!

Le problème avec ce genre de film, c'est que l'effet de peur est totalement annihilé. Je pense que les scénaristes ne se sont pas posés les bonnes questions, par exemple, qu'est-ce qui fait peur dans un film animalier ? Le contexte, car bien souvent, l'angoisse avec les requins provient de l'eau, de la profondeur, de son invisibilité et sa capacité à être dans son élément alors que l'homme n'y est pas. Mais aussi la nature même de l'animal. Ce qui est effrayant chez les serpents, c'est leur façon de se mouvoir et leur capacité à se cacher n'importe où. Or, si l'animal est gigantesque, tout effet d'angoisse est nul et non avenu.
Du coup, tout cela vire au grand guignol et les apparitions font plus rire qu'autre chose. Si on prend le film Arac Attack, c'est la même chose, mais le métrage était plus une comédie qu'un film d'horreur! De fait, Boa vs Python, ne peut faire que sourire et ne génère pas une once de frayeur.


Deux rouquines sur un plateau et c'est direct le bordel!

Un autre facteur est important dans les films d'horreur animalier, c'est le niveau des acteurs. En effet, je pense qu'il est très difficile de trouver un jeu adéquat lorsque l'on se retrouve devant un animatronic ou du vide lorsque l'animal est rajouté en post production. Dans Boa Vs Python, on sent le petit budget et les acteurs de seconde zone. Il faut dire que le méchant est aussi charismatique que Jean-Marc Morandini et qu'il ne représente qu'une caricature du mec méchant qui fume des cigare et qui pète un câble pour n'importe quoi. Je ne parle même pas des héros, et de l'histoire d'amour puéril entre le spécialiste en serpents et la blonde embauchée par la CIA, aussi marquants qu'un tampon sans encre.
Néanmoins, on pourra se réjouir de voir la belle du méchant à poil et il faut dire qu'elle ferait mieux de se mettre dans le porno car elle a vraiment un corps de rêve. Malheureusement, ce corps est vite éclipsé par les rôles aussi moisis qu'insignifiants des chasseurs, que l'on nous présente comme des méchants des Power Rangers et parmi lesquels tous les clichés sont réunis (Le gros chasseur débile avec son fils pleutre, le tireur d'élite de l'armée à la retraite et beau gosse, la chasseur à l'arbalète mystérieux et silencieux, bref, un ramassis de crétin qui enfonce le film dans une médiocrité abyssale.)

Évidemment, on pourrait se poser la question de la qualité des effets spéciaux. S'ils sont bien foutus, si les serpents rendent bien, ...etc. Mais même ça, ils ont réussi à le rater. Quand on regarde le film, on voit clairement que les serpents sont des images de synthèse mal incrustées et cela rajoute un malus au film, déjà bien pourri. Le problème, c'est qu'entre le parti pris de faire des images de synthèse moisies et le design plus que douteux du boa, on se dit que l'on est dans la quatrième dimension. En plus, les effets gores sont les grands absents du film. Les différentes morts sont expédiées vitesse grand V, et on ne voit rien du tout. Entre ceux qui se sont fait bouffer, le mort noyé dans une grande vague, l'autre étouffé et disparu, on reste dans le conventionnel et, surtout, le peu couteux. Mais où est passé le budget nom de Zeus!?


Ah ben si c’est de ce Boa que vous me parlez, je veux bien voir le Python et leur combat!

Au final, Boa Vs Python est un film d'une médiocrité rare, mais il peut se aussi se targuer d'être d'une bêtise incroyable. Un scénario affligeant, des acteurs aussi mous que moches interprétants des personnages d'une crétinerie crasse. Sans oublier des effets spéciaux datant de l'avant guerre, faits sur Atari et des morts qui ne servent à rien.
Bref, un film pour adolescents mous du bulbe qui pourront baver devant le cul de la femme du méchant et peut être même sur l’actrice blonde jouant l'héroïne. Pour ma part, j'ai perdu 1h30 de ma vie, mais je crois que je ne le regrette pas, car je peux ainsi prévenir les gens du danger débilitant de ce film. C'est presque un devoir républicain que je fais là!

Autres critiques

La Victime - The Victim
Attention, cette critique révèle certains éléments qui peuvent amoindrir l'impact de l'intrigue. Encore un film de fantômes asiatiques? Oui, mais Thaïlandais et celui-ci est différent des autres. Ici, point de fillette maléfique avec des cheveux trainant jusque par terre ou de petit garçon blanc (ou bleu selon les films). Non, dans The Victime , il s'agit d'un fantôme tout ce qu...
L'asile
Les films à sketches permettent généralement de faire vivre de petites histoires qui ne nécessitent pas de s’étendre outre mesure. À la manière de courts-métrages, elles doivent se montrer brèves et rentrer dans le vif du sujet sans perdre de temps. Une thématique spécifique, une durée à respecter pour chaque segment, sans compter un fil commun qui relie l’ensemble de façon crédible...
Casper
Ah! Casper le gentil fantôme ! Un chouette petit dessin animé sans prétentions qui a bercé l’enfance de pas mal d’entre nous. La transposition en film ne paraissait pas devoir poser trop de problèmes au vu des possibilités offertes, mais on sait tous comment ça peut se terminer avec les adaptations sur grand écran… Un look très "Burtonnien" pour l'intérieur de la...
La Cabane dans les Bois
Quand on est passionné par les films d'horreur en tout genre, en passant par les plus mauvais de la boîte Asylum jusqu’au pur chef d'oeuvre, on aime être décontenancé et surtout on apprécie les grosses prises de risque de la part de certains réalisateurs. La surprise joue un rôle très important, comme la peur dans un film d'horreur et quand on commence à en voir des tonnes, on...
Night of the dead
Il est des films que l'on aimerait n'avoir jamais vu... et pour cause. Les habitués du site le savent : je ne tiens pas particulèrement le réalisateur allemand Uwe Boll en haute estime. Et pourtant, celui-ci est un bleu en matière de mauvais films à coté de ce nouveau roi des tâcherons, de ce nouvel empereur du mauvais goût et de l'incompétence, j'ai nommé Eric Forsberg . Que...
Boa vs. Python
Réalisateur:
Sortie France:
Durée:
92 min.
5.14286
Moyenne : 5.1 (7 votes)

Thématiques