Voir la fiche complète du film : The Dark Hour (Elio Quiroga - 2006)
[[

Dark Hour, The

Une poignée de survivants se terre dans des sous-terrains envahis par divers dangers. Un métrage doté de bonnes trouvailles, mais assez mal maîtrisé, auquel on pourra largement préférer le réalisme d'un <b>Cloverfield</b>.
Publié le 8 Juin 2010 par GORE MANIACVoir la fiche de The Dark Hour
4
Virus Zombie
**Attention, cette critiques contient quelques spoilers.**

Une poignée de survivants d'une guerre bactériologique considérable se terre dans des sous-terrains envahis par divers dangers.

Le cinéma de genre ibérique se porte bien. Après quelques tentatives érotico-fantastiques assez fantaisistes durant les années 60-70 (cf les filmographies de Jesus Franco et de Jacinto Molina), le cinéma espagnol avait renoué avec cette orientation cinématographique dès le milieu des années 90.


Le succès international du stupéfiant Rec paracheva cette vocation fort appréciable. Dès lors, les projets se font plus nombreux et, malheureusement, plus risqués. En effet, la quantité ne fait pas toujours bon ménage avec un certain gage de qualité.

Réalisé un an avant Rec, The Dark Hour aura, en quelque sorte, profité du succès phénoménal de ce film pour connaître cette année une distribution moins confinée, via le principe du DTV.

Le confinement est justement le thème central de ce métrage qui nous invite à suivre le quotidien d'un groupe vivant en ermites sous terre.
La raison de cet isolement est une guerre du troisième millénaire, dont le principe a été de transmettre un virus mortel par simple contact tactile. Les victimes de ce virus perdent leur peau et saignent abondamment, devenant des zombies.
L'autre danger, plus original, arrive la nuit, faisant baisser la température. Le titre espagnol, que l'on peut traduire par "l'heure froide", représente mieux cette menace invisible, puisqu'il s'agit de fantômes repérant leurs proies par l'intermédiaire des infrarouges. Dès lors, entre les "étrangers" dehors, et ces créatures nocturnes qui hantent les couloirs, le danger entoure cet unique bastion.

L'ambiance initiale rappelle indéniablement Le Jour des Morts-Vivants, de George Romero. Par ses décors grisâtres et spartiates, le réalisateur souhaite apporter un climat lugubre et miséreux, et y parvient assez bien.
Néanmoins, aucun de ses personnages n'est très attachant, hormis les enfants et Judas, vieil homme bricoleur et nostalgique d'une technologie humaine désormais obsolète dans cet univers dévasté. Comme dans le film de Romero, l'entente est fragile entre les survivants, et le militaire porte également l'uniforme du méchant de service.

Du confinement à la folie, il n'y a qu'un pas que le metteur en scène franchira à son rythme qui, ici, n'est assurément pas le point fort du long-métrage.
En effet, exceptée la scène de la sortie (on ne peut s'empêcher de penser ici à Zombie), le film s'avère être lancinant. Le calme du début était nécessaire pour instaurer une certaine atmosphère. Mais là où ce calme précédait un cauchemar effroyable dans Alien (l'une des références en matière de huis-clos crépusculaire), celui de The Dark Hour peine à se lever, noyant les promesses du départ dans un maelström apathique qui ruine l'apostolat du film.

Ne parvenant guère à proposer une analyse psychologique de ces héros digne d'intérêt, Elio Quiroga, dont c'est le premier long-métrage et qui ne possède pas la qualité de mise en scène d'un Romero, finit par s'empêtrer jusqu'à un épilogue terriblement agaçant.

En effet, Quiroga délivre alors trop de messages et d'idées sans éviter la surenchère.


Ainsi, les survivants, pourtant bien organisés avant cela, fuient de manière désordonnée leur refuge, et finissent par sortir. Là, le cinéaste nous apprend que l'on n'est pas sur Terre (notre planète semble en effet en partie détruite), et que nos héros semblent bien décidés à se laisser submerger par la vague zombiesque, sans réaction aucune. Certes, ce final hautement pessimiste n'a rien de gênant en soi. Toutefois, l'idée de baser ce conflit en dehors de notre planète est superflue, pour ne pas dire ridicule.
L'absence de goût des personnages pour leur propre (sur)vie durant ce final est également confuse, ces mêmes personnes scandant durant tout le film que le fait de vivre était leur plus criante victoire.

Un final brouillon, à l'image de ce métrage, doté de bonnes trouvailles, mais assez mal maîtrisé, auquel on pourra largement préférer le réalisme poussé à l'extrême d'un Cloverfield.

A propos de l'auteur : GORE MANIAC
Portrait de GORE MANIAC

J'essaie de partager ma passion pour un cinéma méconnu, mais qui mérite incontestablement qu'on s'y arrête !

Autres critiques

Fairy in a cage
On connaît le cinéma japonais pour son originalité, sa folie et, parfois, sa violence graphique exacerbée au possible. Loin des fondamentaux occidentaux, on y découvre la plupart du temps une singulière mise en scène, une culture traditionaliste prégnante à travers une histoire farfelue et incongrue au possible. Dans certains cas, les films sont plus posés, mais il ressort toujours une volonté...
Meurtres
Le premier contact avec Meurtres est des plus agréable. En effet, la superbe jaquette peinte n'est pas sans rappeler les grands classiques d'antan et n'hésite pas à proclamer fièrement "L'un des meilleurs slashers de ces dernières années". Honnêtement, après les tonnes de slashers tous plus banals les uns que les autres qui ont fleuri durant la vague de Néo-slashers...
Mountain Fever
Au même titre que les invasions aliens sont prisées des productions de science-fiction, la crainte d’une pandémie mondiale fait les choux gras des films catastrophe. Qu’il s’agisse d’une maladie fulgurante ou d’un virus transformant la population en «zombie», le sujet permet d’extrapoler le devenir de la société et, plus intimement, le comportement...
Vendredi 13
En 1980, le réalisateur et producteur américain Sean S. Cunningham lançait Vendredi 13 , premier opus d’une saga horrifique qui, à ce jour, compte déjà douze épisodes. Le postulat est toujours le même : des adolescents se font tour à tour massacrer à Crystal Lake, en pleine campagne, par un tueur fou connu sous le nom de Jason, qui cache les traits de son visage derrière un masque de hockey. Il...
Soleil Rouge
Quelques années après son premier court métrage, Maniak , le jeune réalisateur Mickael Perret nous revient avec Soleil Rouge , un second métrage plus ambitieux, dont l'ambiance moite et pesante serait au service d'une terrible histoire de vengeance. Malheureusement, ces belles intentions furent fortement bridées par des aléas de production imprévus. Ainsi, le film était initialement prévu...
The Dark Hour
Réalisateur:
Durée:
92 min
6.14286
Moyenne : 6.1 (7 votes)

"The Dark Hour" - "La Hora Fria" for EFM

Thématiques