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Die : Le Châtiment

Un Saw "light" au scénario intéressant quoique parfois un peu brouillon...
Publié le 4 Janvier 2012 par GeoffreyVoir la fiche de Die : Le Châtiment
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En Anglais, Die signifie mourir, mais désigne également les dés à jouer. D'où, le double-sens du titre du film de Dominic James.

Die : le Châtiment est décrit par son le dossier de presse comme la rencontre entre Saw et Cube. Les références sont costaudes et si la filiation avec le premier est indéniable (elle crève même les yeux), je pencherais, pour ma part, pour une sorte de Saw "light" croisé avec Nine Dead. Les liens avec Cube sont en effet des plus nébuleux puisque Die aurait plutôt tendance à lorgner sur les plates-bandes des Torture Porn.
Ceci dit, le film développe un background et des séquences de meurtre qui lui sont propres.


Play or Die...

Six inconnus se réveillent prisonniers d'étranges cellules vitrées au sous-sol d'un immeuble. Un mystérieux bourreau leur propose alors de laisser le hasard décider de la suite de leur captivité. Que font-ils là ? Survivront-ils ? À eux de lancer les dés pour le découvrir...


Un belle introduction un peu (trop) mystérieuse...

Le dé est donc au centre de toutes les attentions dans Die, celle des victimes d'abord et celles des spectateurs ensuite. Car plus le chiffre est élevé, plus la mort se rapproche. Cette manière de faire, en se référant au hasard, tranche avec celle de Jigsaw, même si le mode de pensée et le fond sont identiques (affronter la mort et la souffrance pour trouver la rédemption et ainsi mieux apprécier la vie).
Visuellement, le film de Dominic James se rapproche aussi de la saga Saw de par sa photographie. On pensera toutefois plus aisément aux multiples suites plutôt qu'à l'original.

Néanmoins, les points communs entre Die et la saga phare du Torture Porn s'arrêtent là, car le film a le bon gout de ne pas tomber dans la surenchère visuelle gore et évite ainsi de ne devenir qu'un énième ersatz du chef-d'oeuvre de James Wan.
De fait, les "tortures" mises au point Jacob Odessa sont bien plus réalistes et minimalistes que celles de Jigsaw. Fatalement, elles sont donc aussi moins spectaculaires et douloureuses, ce qui est un peu dommage.
Dominic James a en outre préféré ne pas trop s'attarder sur ces meurtres puisqu'il les expédie en quelques minutes, sans prendre le temps de faire monter la pression. Ceci nuit un peu au film, car on a l'impression qu'il ne donne pas la totalité de ce qu'il aurait pu offrir ; un peu plus de tension et d'angoisse n'auraient pas fait de tort. Par exemple, la séquence de la "prise de sang" aurait gagné à durer nettement plus longtemps.


Un flic pas très en forme...

Des personnages plus attachants n'auraient pas non plus été un luxe, car en l'état, ils ne provoquent aucune empathie pour leur sort. Il faut dire qu'ils sont sacrifiés au profit d'une intrigue bien rythmée, sans temps mort, et que leur nombre ne permettait pas de s'attarder sur chacun d'eux, mais on ne se peut s'empêcher de regretter ce manque de profondeur psychologique, d'autant plus que leur état mental est justement exploité par le "tueur au dé".
Je n'en dirai pas plus à ce sujet pour ne pas déflorer le suspense.

Le scénario est bien construit malgré quelques carences agaçantes avec des insertions de flash-backs, de même que des ellipses pas toujours judicieuses, mais dans l'ensemble, l'histoire ne manque pas d'intérêt et elle est bien mise en images par un Dominic James en forme. Le bonhomme se permet des plans originaux et des angles de vue parfois surprenant.
Il a du potentiel, ne reste plus qu'à lui donner de plus grands moyens et un scénario en béton pour le démontrer.

Concernant le tueur, Jacob Odessa, apprenez qu'il est parfaitement campé par un John Pyper-Ferguson en mode dandy légèrement siphonné du ciboulot.
A ses cotés, citons aussi les prestations très correctes de Stephen McHattie (A History of Violence), Elias Koteas et d'Emily Hampshire.


Jesus Christ, Killer Star...

Die se présente donc sous la forme d'un bon petit thriller qui divertira son public cible sans problème. Sa fin ouverte laisse la possibilité à une suite de plus grande envergure. Croisons les doigts pour qu'elle voie le jour...
Geoffrey Claustriaux

A propos de l'auteur : Geoffrey
Portrait de Geoffrey

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Durée:
94 min
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