Voir la fiche complète du film : Echap (Christophe Trent Berthemin, Dist De Kaerth - 2010)
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Echap

Un film à très petit budget qui ne parvient pas à s'affranchir de ses limites...
Publié le 26 Décembre 2011 par GeoffreyVoir la fiche de Echap
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Internet

Depuis l'avènement des caméras numériques, je ne vous apprends rien, il est devenu beaucoup plus simple pour n'importe quel cinéaste amateur de mettre en images ses créations. Cela étant, s'il sont bourrés d'idées, ces réalisateurs en herbe n'ont souvent pas les moyens de leurs ambitions.
C'est ainsi qu'une profusion de films au budget rachitique ont vu le jour ces dernières années, parfois pour le meilleur, souvent pour le pire.

Malheureusement, c'est dans cette seconde catégorie que l'on classera Echap, le premier essai de Dist De Kaerth et Christophe Trent Berthemin.


Y a quoi ce soir ? Echap ? Oh non...

Cinq copines en week-end d'enterrement de vie de jeune fille se lancent, un lendemain de beuverie, dans une séance de spiritisme. En tombant sur un ancien camarade de classe aussi décédé que collant, les jeunes femmes vont vite s'apercevoir que dans le monde du cyber-spiritisme, on ne bloque pas un esprit aussi facilement qu'un contact Msn...


Youhou! Vive la teuf!

Tout commence avec une introduction bucolique sur fond de champs peuplés de bottes de foin, suivie des images de fleurs (?). Pourquoi pas, mais quel intérêt ?
Vient ensuite la scène d'introduction dans laquelle les filles se réveillent avec la gueule de bois, sans se rappeler des événements de la veille (qui a pensé à Very Bad Trip ?). Quelques séquences de blabla et de fêtes plus loin, nous entrons enfin dans le vif du sujet avec la séance de spiritisme.

Faisons déjà une pause pour faire un point sur les actrices. Elles sont au nombre de cinq et quatre sont des actrices de films pornographiques : la jolie Eliska Cross, la tout aussi charmante Graziella Diamond, Anna Polina, bien connue des amateurs de productions Marc Dorcel, et la trop effacée Lavandra May que l'on avait auparavant pu apprécier dans Sang Sentiments.
La précision quant au pédigrée des demoiselles est importante, car cela permet de mieux comprendre pourquoi elles sont si nulles.

Bon, pour être honnête, on a déjà vu pire en terme d'acting foireux. Point de surjeu ici, ni de cris suraïgus, plutôt un manque d'expressivité.
Par exemple, JAMAIS elles ne donnent l'impression d'avoir peur. Et pour elles, il semble tout à fait normal de communiquer avec les esprits.
Au vu de ces reproches, on peut tout de même se demander dans quelle mesure la direction d'acteurs n'a pas été défaillante. Car il revenait aux réalisateurs de guider leurs actrices qui, de surcroît, n'avaient aucune expérience dans ce domaine (on ne peut pas dire que le X demande de grandes qualités théâtrales. Quoique...).
Cependant, le résultat final est le même : les actrices jouent mal et leur joli minois ne suffit pas à faire passer la pilule.


Juste une explosion de bière, bande de pervers...

Le plus drôle réside pourtant dans un scénario (excusez-moi d'avance pour ce que je vais dire) relevant de la pure connerie. Pas une seconde il n'est possible de le prendre au sérieux. De plus, voir les filles bouger un verre devant des lettres de scrabble pendant 20 minutes (pour communiquer avec l'esprit) n'a rien de follement excitant.
Passons sur les réactions stupides (la blonde qui préfère s'inquiéter pour son ordinateur alors que sa copine est possédée), sur le fait qu'à un moment donné l'esprit utilise Facebook pour communiquer, ainsi que sur les dialogues peu crédibles avec d'incessantes références à internet et à l'informatique, pour en arriver directement à la cerise sur le gâteau : les motivations de l'esprit. Sans trop spoiler, sachez qu'elles sont vaseuses à un point pas permis. Allez, je vous le dis quand même (mini-spoil), il s'est pris un râteau par une des filles et veut maintenant se venger en tirant son coup avec elle. (Fin mini-spoil, vous pouvez rire).


Ça... cette même scène... pendant 20 minutes...

Je vous avoue avoir ri à plusieurs reprises durant le film, mais ce n'était pas aux endroits prévus à cet effet. On sent bien qu'il ne faut pas tout prendre au premier degré, mais tout est tellement désastreux que même les situations censées être comiques tombent à plat.

Notez tout de même que quelques bonnes idées parsèment le film : les "photos" prises par l'esprit et envoyées directement sur l'Iphone des demoiselles, la boite vocale remaniée par ce même esprit, les boutons de volume + et - (vous comprendrez en voyant le film), les pseudos et les commentaires des internautes de Youtube, la luminosité variable, ...etc.
Dommage que ces rares éclats soient noyés dans un océan de médiocrité.

Pour être complet, sachez que la réalisation est relativement correcte malgré une agaçante propension à étirer les scènes jusqu'à l'absurde. Sans doute pour gagner du temps de film.


Si t'as aimé Blair Witch, lève la main.

Je suis désolé de m'acharner à ce point sur ce pauvre film que l'on sent guidé par une indéniable envie de bien faire, mais comme on dit "l'enfer est pavé de bonnes intentions".
Je recommanderais donc Echap aux amateurs de nanars légers et sympathiques, de même qu'aux spectateurs sadiques aimant s’acharner sur les mauvais films.

A propos de l'auteur : Geoffrey
Portrait de Geoffrey

Comme d'autres (notamment Max et Dante_1984), je venais régulièrement sur Horreur.net en tant que lecteur, et après avoir envoyé quelques critiques à Laurent, le webmaster, j'ai pu intégrer le staff début 2006. Depuis, mes fonctions ont peu à peu pris de l'ampleur.

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