Voir la fiche complète du film : Empire of the Sharks (Mark Atkins - 2017)
[[

Empire of the Sharks

Sur fond de science-fantasy, Empire of the Sharks est un survival animalier peu recommandable tant il est perclus de clichés en tout genre. Aussi inconstant qu’invraisemblable, une suite à moitié assumée de Planet of the Sharks qui se solde par un naufrage consommé, surtout sur le plan de la réalisation et du scénario.
Publié le 30 Août 2019 par Dante_1984Voir la fiche de Empire of the Sharks
3
Requin

Avec Planet of the Sharks, Mark Atkins transposait le film de requins dans un contexte post-apocalyptique façon Waterworld. Sur fond de cataclysme écologique, il en ressortait une incursion étonnante (dans le mauvais sens du terme) tant l’ensemble s’avérait médiocre et vide d’intérêt. La faute à un manque d’enjeux bien définis et à une progression en roue libre, elle-même servie par un enrobage esthétique des plus inquiétants. Cependant, un concept porteur d’idioties interpelle toujours Asylum et SyFy pour surexploiter un filon malingre. Il n’y a qu’à voir l’hexalogie Sharknado ou la tétralogie Headed Shark Attack pour s’en convaincre.

Prêt pour le grand plongeon ?

Aussi, Empire of the Sharks peut être considéré comme une vraie-fausse suite du précédent métrage, à tout le moins son fils spirituel indigne. D’ailleurs, on retrouve Mark Atkins derrière la caméra et, en guise de caméo parfaitement inutile, Brandon Auret dans la peau du capitaine Barrick. Mais c’est surtout la montée des océans et ses grappes de bidonvilles flottants qui appuient le lien entre les deux films. Pourtant, il n’est nul besoin d’avoir vu Planet of the Sharks pour se confronter à cette nouvelle incartade saugrenue. Bien que l’on sent une volonté évidente d’étayer les bases d’un univers à part entière, il manque une cohérence générale pour crédibiliser cette seule et unique ambition «sérieuse».

On notera que le film délaisse quelque peu le courant post-apocalyptique de la science-fiction pour se focaliser vers un genre hybride assez peu usité en de telles circonstances: la science-fantasy. D’un métrage à l’autre, cette évolution reste valable. Toutefois, elle se pare de l’incompétence du scénariste et metteur en scène qui, reconnaissons-le, est bien incapable de dépeindre une histoire sans l’affubler de clichés plus imposants que la gueule des squales en question. Un groupe de mercenaires, personnages transparents et mal dégrossis, se réunit pour combattre un tyran réfugié derrière les remparts brinquebalants de sa forteresse.

Drôle de manière d'utiliser des bouées...

Certes, la présence d’un antagoniste humain contraste avec Planet of the Sharks. Néanmoins, cet ajout, cruellement absent jusqu’alors, ne se fait pas sans heurts. En effet, les requins deviennent des armes téléguidées et ne sont plus un danger naturel. Leur rôle de figurants pixellisés s’en retrouve réduit au strict minimum pour tenter de dynamiser un récit qui manque de rythme et de sens sur la longueur. Car les caricatures de circonstances n’empêchent en rien de s’empêtrer dans des imbroglios scénaristiques. Peu importe les motivations initiales, le comportement des protagonistes, leurs intentions ou même le contexte! Quid des efforts du capitaine Barrick dans le précédent film?

De plus, on n’échappe pas à l’intégration d’éléments «magiques» par le biais de pouvoirs télépathiques avec les requins. Le procédé est risible et se confond en explications à la fois simplistes et improbables. Répercussion encore plus ridicule, cet aspect souhaite étayer une mythologie autour de la relation entre squale et humain, comme si les deux espèces étaient inextricablement liées depuis le cataclysme! Sauf que l’inconséquence de la société relègue l’homme à un rang inférieur dans la chaîne alimentaire. Bref, dans des conditions toujours aussi peu réjouissantes, les attaques se font plutôt rares et se cantonnent à quelques ombres lancinantes sous la surface ou à des sauts de cabris absolument impayables.

Ce requin-gobelin, c'est de la bombe !

Au final, Empire of the Sharks essaye de jouer la carte de la continuité par rapport à son prédécesseur. Une initiative un peu moins farfelue que les sempiternelles bévues d’Asylum. Néanmoins, l’incapacité à fournir un métrage à minima correct, à tout le moins médiocre, se rappelle immédiatement à notre bon souvenir. Les requins sont désormais des armes téléguidées (presque) à l’aveugle, tandis que la brochette de seconds couteaux tente de former une communauté mal fagotée et crétine face à l’oppresseur, lui-même victime de la méchanceté des hommes. C’en est tellement pathétique qu’on en oublie toute velléité de s’ériger contre le pouvoir, même illégitime, pour se cantonner à des séquences longues, pénibles et décousues. De quoi apporter une curiosité stylistique à la sharksploitation avec son côté science-fantasy, mais rien de plus.

A propos de l'auteur : Dante_1984
Portrait de Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

Autres critiques

The Deadly Spawn
Eh bien oui, j’aime les madeleines et Proust, ce qui fait un délicieux début pour parler de ce film, car oui c’est un film et c’est un de mes préférés en plus. J’avais vu The Deadly Spawn entre midi et deux, dans mes années collège, un surveillant avait inséré une V.H.S. pirate dans le magnétoscope de la salle de projection. Étant déjà fan de ce genre, je fus entrainé dans...
Conjuring : les Dossiers Warren
On ne présente plus James Wan, grand talent du cinéma de genre révélé dans les années 2000 par la plus célèbre saga du torture-porn, Saw . Fort heureusement pour lui, il s'en détourne assez rapidement pour se tourner vers des films plus intimistes, mais non dénués d'ambitions. Après Insidious en 2010 qui avait partagé la communauté (il en ressortait tout de même un métrage à l'...
Urban Legend 2 - Coup de grâce
À la fin des années 1990, le slasher a connu un nouvel essor avec Scream . S’ensuivirent des itérations plus ou moins notables, dont les plus célèbres demeurent Souviens-toi l’été dernier et Urban Legend . Contrairement à ses homologues, cette franchise se veut vieillissante et, globalement, peu rigoureuse dans sa progression. Il en ressort une modeste production qui se contente d...
Halloween 2
En 2007, Rob Zombie nous avait proposé sa vision du grand classique de John Carpenter , Halloween: La nuit des masques . L'exercice n'avait rien de facile puisque le film de Big John est un classique pour une grande majorité des amateurs de films d'horreur. Pourtant, le "jeune" réalisateur qui n'avait alors que deux longs métrages à son actif s'en était sorti avec...
The Collector
Il est très difficile de se renouveler dans le cinéma d'horreur, tant il y a déjà eu des histoires dans tous les sens. Entre les films de fantômes, les slashers avec des tueurs plus ou moins variés, les possessions, les monstres, les zombies, les légendes urbaines, bref, il y a eu de tout et il y aura certainement de tout. Sans compter bien évidemment les incursions dans d'autres genres...
Empire of the Sharks
Réalisateur:
Durée:
86 min
3
Moyenne : 3 (1 vote)

Empire of the Sharks

Thématiques