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End of the Line : Le Terminus de l'horreur

Un groupe d'individus empruntant le métro de nuit se retrouve confronté aux membres d'une confrérie religieuse.End of the Line se révèle être une agréable surprise, rythmée et saignante.
Publié le 15 Mars 2010 par GORE MANIACVoir la fiche de End of the Line : Le Terminus de l'horreur
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Un groupe d'individus empruntant le dernier métro de la nuit se retrouve confronté aux membres d'une confrérie religieuse qui, suite à la réception d'un message par sms, se transforment en tueurs impitoyables.

"Dieu est espoir, Dieu est amour !", dixit les fanatiques d'End of the Line.


Dieu est surtout le plus prolifique tueur en série de toute l'histoire de l'Humanité. La preuve en images avec cette série B canadienne dénonçant le fanatisme religieux, visiblement de retour sur le devant de la scène cinématographique outre-Atlantique (Inside).

Metteur en scène jusqu'ici méconnu (il est l'auteur de Slashers), Maurice Devereaux présente déjà le mérite d'être également scénariste et producteur de ses films, ce qui lui permet de prétendre à la paternité complète de son oeuvre, méfait suffisamment rare de nos jours pour être souligné.

Le lieu principal de ce huis clos est le métro. Depuis quelques années, cet endroit anodin, sombre et artistiquement parlant plutôt pauvre inspire toutefois à nouveau les cinéastes (Creep, Midnight Meat Train).
Outre son minimalisme visuel, propice à une angoisse sourde et profonde, le métro représente avant tout la technologie aseptisée d'une Humanité délaissant le coeur et l'émotionnel aux dépends d'un modernisme exacerbé prenant le pas sur nos identités propres.


Le meilleur exemple de cette perdition se résumait à suivre les pas décadents de Joe Spinell dans le déchirant Maniac, qui avait fait du métro new-yorkais l'un de ses terrains de chasse favoris. Ici, nos héros vont devoir affronter des tueurs bien humains, représentants ultimes du salut de nos âmes.

Sur le thème classique du jour du Jugement Dernier, Devereaux nous invite donc à suivre le chemin tortueux d'une poignée de survivants face à une attaque subite, dont le principal attrait consiste en une construction à rebours (on suit au départ les meurtres du métro à travers le regard des différents protagonistes, exercice de style assez captivant).

Après ce premier tiers de métrage qui nous met bien en train, le film se transforme en une course poursuite nocturne à travers un labyrinthe moderne, désillusoire imagerie de notre précaire société mis au banc par Dieu lui-même.
Devereaux possède le vice de donner une figure humaine à ses illuminés, d'adolescents paumés en passant par une dame d'allure digne et respectable. Dès lors, l'on peut penser que le cinéaste atteint son but lorsque l'on assiste avec une jubilation diabolique à la riposte d'un des héros, qui défonce le crâne d'un des jeunes religieux, début d'une série de massacres expéditifs et jouissifs.

Les effets gore du métrage sont une belle réussite, les armes blanches offrant une certaine fraîcheur à l'ensemble, voire une certaine poésie dans cet affrontement impitoyable, amorce d'un retour à une animalité de l'être humain confronté à son instinct primitif : sauver sa peau !

Dès lors, le fait que les gentils n'en font pas des tonnes dans l'empathie, et font avant tout preuve d'égoïsme sont justifiés et rendent crédibles ces héros qui n'en sont pas. La faiblesse d'un des employés de maintenance en est la meilleure preuve, dans l'une des scènes les plus marquantes du métrage, ses retrouvailles avec sa femme finissant dans un bain de sang presque prophétique d'une certaine forme de renaissance, de retour à l'innocence originelle.

Le blondinet déviant, vague sosie d'un Tarantino en roue libre, deviendra donc le seul méchant hors-normes du film, assumant jusqu'au bout ses libidineuses pulsions, en dépit de ce qui lui dicte sa supérieure hiérarchique, qu'il finira aussi par sauver par un coup de couteau bien placé. De là à dire que son couteau représente un phallus peut être réfractaire à ses envies, il n'y a qu'un pas !

L'épilogue, entre espoir et cauchemars plus profonds, laissant le spectateur légèrement dans l'expectative, semble avant tout vouloir nous mettre en alerte contre nous mêmes. Car le propre de l'Homme n'est il pas d'être son pire ennemi ?

En attendant, End of the Line se révèle être une agréable surprise, rythmée et saignante, méritant incontestablement qu'on s'y arrête, le temps d'une station.

A propos de l'auteur : GORE MANIAC
Portrait de GORE MANIAC

J'essaie de partager ma passion pour un cinéma méconnu, mais qui mérite incontestablement qu'on s'y arrête !

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Durée:
91 min
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