Voir la fiche complète du film : Feast (John Gulager - 2005)
[[

Feast

Un film simple, efficace et drôle, mais aussi gore et sexuel...
Publié le 1 Mai 2012 par AqMEVoir la fiche de Feast
7
Mutant

Le gore et le fun, ce sont deux choses qui vont bien ensemble, et un grand nombre de réalisateurs l'ont bien compris. Évidemment, il ne faut pas non plus que cela devienne trop lourdingue au risque de devenir n'importe quoi et de finir dans les oubliettes, sauf pour les amateurs de bizarreries et autres malades mentaux.

Après avoir fait un petit tour avec Dogma, film qui a connu son petit moment de gloire et de polémiques, Ben Affleck et Matt Damon, deux acteurs assez friands du genre et aimant les choses irrévérencieuses, décident de produire un film d'horreur à la fois sale et relativement drôle. Ce film, ce fut Feast, un métrage qui a fait parler pour son scénario simpliste et son coté gore assumé.
Mais que vaut vraiment ce film ? Mérite-t-il son succès ? Ben Affleck et Matt Damon seraient-ils de vrais geeks déguisés en beaux gosses, preuve qu'il est possible d'être passionné par un genre et d'être charmant ?


Comment ça j'ai pas le droit à la vodka pour délit de faciès!

Le scénario est on ne peut plus simple. Le film débute avec une présentation assez loufoque et plutôt drôle des différents personnages dans le bar. Tout cela annonce la couleur et on comprend alors que l'on va être devant un spectacle loufoque et trash. C'est là que surgit un mec en sang, arme au poing et qui parle de monstres se dirigeant vers le bar. Il se propose de sauver les clients du bar. Sauf que le mec se fait vite décapiter et que les personnes vont subir une attaque éclair de bestioles humanoïdes, mais redoutablement féroces. Dès lors, il va falloir survivre et trouver un moyen de se sortir de ce bazar.
Ce pitch n'est pas sans rappeler un certain Une nuit en enfer, sauf qu'ici les démons ont pris la place des vampires. Bref, on va suivre les différentes tentatives des personnages pour survivre et les attaques éclairs et gores des monstres. C'est simple, mais est-ce que c'est efficace?

L'ambiance rappelle aussi le film de Robert Rodriguez, car on ressent une atmosphère moite, chaude et desséchante. D'ailleurs, les couleurs jaunes, rouges et marron renforcent cette impression d'étouffement. Néanmoins, cela n'est qu'un bonus de plus car le film ne cherche aucunement à instaurer une quelconque ambiance stressante pour le spectateur. Ici, tout n'est qu'action et sang qui tâche. Ceci dit, John Gulager, le réalisateur cherche quelques plans intéressants et quelques passages, en plus d'être drôle instaurent tout de même un certain stress au spectateur, comme la nana qui doit aller chercher le semi-remorque au milieu des monstres, une scène à laquelle on assiste par dans un trou du bar. Finalement, la gonzesse fini par prendre le camion et se barrer avec sans prendre la peine de sauver ses petits camarades. Scène hilarante, mais assez stressante aussi.

Malheureusement, un problème de taille plombe le film, c'est cette foutue caméra qui bouge dans tous les sens lors des scènes d'action. C'est très vomitif et rend la chose plus brouillonne. Quelque part, c'est un peu le mécanisme qui masque les lacunes du réalisateur.


T'avais raison, elle n'était pas super cette pizza quatre fromages...

Parlons un peu des acteurs : le seul acteur reconnaissable -Eric Dane de la série Grey's Anatomy- finit rapidement en chair à saucisses. Pour le reste, il n'y a que des inconnus au bataillon, mais certains tirent leur épingle du jeu. Il s'agit surtout des personnages féminins, car elles possèdent un background beaucoup plus prononcé et sont donc plus intéressantes.
Du coté des acteurs masculins, on se retrouve avec une fraternité assez intéressante avec un homme que l'on pense être un connard et son frère handicapé et qui finalement reste assez attachant. Par contre, d'autres personnages restent assez inutiles, comme la lesbienne ou encore l'infecté qui pense son temps à saigner des asticots et à faire l'endormi.

Par contre, les amateurs de tripaille, de démembrements, de morts affreuses, de décapitations, bref, les amateurs de gore seront servis. Il faut dire que le film est fait pour ça et que ce soit du sang, du sperme ou du liquide indéterminé, ça gicle dans tous les sens. Alors évidemment, on a toujours les sempiternels arrachages de têtes, les membres qui se coupent, les corps qui se font dévorer, les yeux qui se font arracher, on a toutes ces joyeusetés qui font de Feast une sorte d'orgie gore tellement grosse que ça en devient risible.
Mais au-delà de tout cet aspect salace, on a aussi un attrait pour le sexe assez flagrant, car ici les monstres ne se contentent pas d'étriper, même si c'est leur loisir favori, mais ils aiment aussi niquer des cerfs empaillés et ils apprécient encore plus éjaculer dans la bouche d'une lesbienne attachée à des bombes. Rares sont les films récents à s'assumer autant dans l'horreur et dans le gore. Alors oui, ce n'est pas forcément intelligent, mais de temps en temps, ça fait du bien !


Michael Jackson ressuscité, c'est pas beau à voir...

Au final, Feast reste un film gore et drôle alliant allégrement le sang, la sexualité et l'humour noir. Il est vrai que le scénario reste trop simpliste, que les personnages sont souvent fades et ne servent que de chair à canon, mais il faut dire que Feast est un film débile qui permet un moment de détente sale et assumé. C'est sûr qu'il ne plaira pas à tout le monde, surtout à ceux qui aiment les films d'horreur à ambiance, mais il ne faut pas bouder son plaisir devant ce festival de gore décomplexé.

Bref, un film simple, efficace et drôle. Malheureusement, Gulager va tirer sur la corde avec un deuxième opus de moins bonne qualité.

Autres critiques

Big Bad Wolves
Un père de famille entreprend de venger sa fille en infligeant au meurtrier de cette dernière les mêmes tortures qu’il lui a fait subir. Au-delà de la simple vengeance, le but est aussi de lui faire avouer l’endroit où il a enterré la tête de l’enfant. Dès sa scène d’ouverture, Big Bad Wolves est marqué par la confusion qui ressort de l’action : trois hommes en malmènent un quatrième en l’...
Frankenweenie
Avec Alice au pays des merveilles , Tim Burton avait refroidi bon nombre de ses fans et des amateurs de l'histoire originale. Le film n'était pas forcément mauvais, mais l'association de l'illustre cinéaste à celui de Lewis Carroll avait de quoi faire rêver. Mais les plus grandes attentes sont parfois synonymes de déconvenues magistrales. La déception était au rendez-vous devant un produit léché...
Killer Shark
Après un Lake Placid 3 de sinistre mémoire, Griff Furst, grand spécialiste des productions de seconde zone, s’est attelé à démonter un autre mythe du survival animalier: le requin. Certes, il n’est pas le seul et encore moins le premier à s’évertuer dans un sous-genre où l’absurdité des faits rivalise de bêtises et de médiocrité. Il ne se décourage pas pour autant pour...
Terrapocalypse
À l’instar d’autres genres, le film catastrophe est parvenu à un tel stade de décrépitude qu’il est difficile de séparer le bon grain de l’ivraie. Si certaines productions sur grand écran prônent une approche spectaculaire et un patriotisme outrancier, les DTV et autres téléfilms fauchés rivalisent de ridicule par des effets spéciaux ignobles et des concepts farfelus. On...
The Hunger Games
Adaptation du roman éponyme qui a fait la renommée de son auteur, Hunger games est aujourd'hui porté sur pellicule. À l'instar de grandes sagas pour adolescents (Harry Potter, Twilight...), cet univers connaîtra plusieurs suites au cours des années à venir. Pour l'instant, nous sommes en présence du premier volet qui résume le premier tome de la trilogie. Avant de voir ce qu'il en...
Feast
Réalisateur:
Durée:
95 min.
7.78378
Moyenne : 7.8 (37 votes)

FEAST

Thématiques