Voir la fiche complète du film : Ginger Snaps : Resurrection (Brett Sullivan - 2003)
[[

Ginger Snaps : Resurrection

Après la mort de sa sœur Ginger, Brigitte s'est évadée dans la nature. Honnête suite, comportant quelques faits intéressants dans la saga Ginger Snaps, ce second volet de la trilogie peine à faire oublier son prédécesseur.
Publié le 14 Décembre 2009 par GORE MANIACVoir la fiche de Ginger Snaps : Resurrection
6
Loup-Garou Hôpital

Après la mort de sa soeur Ginger, Brigitte s'est évadée dans la nature, tentant d'enrayer la progression de sa contamination en s'injectant régulièrement des doses d'aconit.
Cependant, elle est poursuivie depuis plusieurs jours par l'un de ses féroces congénères.

Donner une suite à un film n'est jamais chose aisée, surtout lorsque l'originel avait donné lieu à une relecture ingénieuse et intimiste du mythe lycanthropique.
Le second volet de cette trilogie peut se suivre comme une suite directe au premier opus. La sœur rescapée est désormais la nouvelle victime de la malédiction qui s'est abattue sur Ginger. Soulignons déjà que le scénario prend des risques.
Tout d'abord en modifiant complètement l'univers du précédent film, un centre de désintoxication remplaçant le collège. Ensuite, en ne donnant pas forcément le beau rôle à l'héroïne du métrage, Brigitte étant à l'image d'une junkie, décharnée, solitaire et perdue. Enfin, en délaissant donc tout, ou presque, du premier Ginger Snaps, pour confronter la survivante, Brigitte, à de nouveaux ennemis, même si sa sœur hante encore son esprit (Katharine Isabelle y fait ainsi quelques apparitions).
Néanmoins, le réalisateur conserve la principale qualité du premier film de la saga, à savoir éviter le grandiloquent pour se concentrer sur l'humanité de son personnage central.

Un peu éclipsée par Ginger précédemment, Brigitte prend une toute autre dimension ici. Emily Perkins campe avec une force prodigieuse cette adolescente envahie par un mal qui la ronge de l'intérieur, et l'isole encore davantage des gens, trouble qui entourait déjà sa vie avant les événements que l'on sait.
Cette sensation de vide et de solitude est accentuée par les lieux mêmes de ce duel qu'elle livrera contre le monstre rôdant à l'extérieur, et celui qui la ronge de l'intérieur, sa transformation physique n'étant rien par rapport aux ravages psychologiques qu'elle subit de plein fouet. Face à elle, les toxicomanes ne font qu'amplifier son sentiment d'isolement.

En effet, la terreur mentale est toujours mise en avant, de sorte que les admirateurs d'effets visuels s'ennuieront quelque peu devant cette vision intimiste du mythe du loup-garou. Car, au delà de la basique transformation, c'est le changement fondamental quotidien vécu par Brigitte qui est analysé dans ce film.

L'autre personnage clé de l'histoire se nomme Ghost, une petite fille victime des railleries des autres pensionnaires de l'institut, qui finira par se rapprocher de Brigitte, dans un cadre médical dépeint de manière glauque (les visites nocturnes du jeune interne auprès de pensionnaires en manque).
Ghost permet à Brigitte de conserver un lien étroit avec la réalité (ironique puisque la jeune fille est parfois déconnectée de la réalité, enfermée dans ses BD), et leur relation marquera de manière surprenante le dernier tiers du segment, qui se situe dans une cabane isolée dans les bois, emplacement idéal pour divers affrontements.

Toutefois, cette suite n'égale pas le film original, la faute à un rythme assez languissant. Une fois installé dans cet épisode, force est de constater que l'histoire manque parfois de relief ou de rebondissements, et que seul l'épilogue, original mais quelque peu déroutant, apporte une véritable identité à ce long-métrage, qui peine à renouer avec le souffle novateur du premier film, l'absence du tandem formé par les deux sœurs y étant sans doute pour beaucoup.

Honnête suite, comportant quelques faits intéressants dans la saga Ginger Snaps, ce second volet de la trilogie peine à faire oublier son prédécesseur, même s'il le prolonge non sans un certain talent, ne bénéficiant pas de réels moments d'effroi, ni de la profondeur nécessaire à ce genre d'exercice.

A propos de l'auteur : GORE MANIAC
Portrait de GORE MANIAC

J'essaie de partager ma passion pour un cinéma méconnu, mais qui mérite incontestablement qu'on s'y arrête !

Autres critiques

Meurtres à la Saint-Valentin 3D
Pour certains, les remakes sont un fléau et on peut les comprendre. Très souvent inférieurs aux originaux, ils ont en plus tendance à dénaturer les mythes et à rabaisser nos boogeymen préférés au rang de fillettes bougonnes et inoffensives. Prenons l'exemple le plus flagrant avec le dernier Freddy et son lot d'acteurs imberbes face à un tueur qui pourrait jouer dans Plus belle la vie . De...
Père Noël Origines
En général, on idéalise l’image du père Noël sous la forme d’un vieux bonhomme bedonnant et affable à la barbe blanche bien fournie, du moins est-ce là le cliché qu’entretient l’imaginaire collectif. Toutefois, l’on se penche rarement sur les origines du mythe pour découvrir des intrigues peu reluisantes ou qui entacheraient cette icône dénaturée au fil du temps par le matérialisme. Juha...
Carver
**Attention, cette critique contient des spoilers** Deux frères rejoignent un couple d'amis pour un week-end à la campagne avant de reprendre les cours à l'université. En chemin, ils font la connaissance d'un barman qui leur propose de nettoyer sa grange en échange de quelques consommations gratuites le soir même. Ils acceptent, et découvrent sur place des films d'horreur qu'...
Grizzly Park
Le premier contact avec Grizzly Park n'est pas désagréable. Le visuel de couverture est classique mais sympathique et la jaquette clame fièrement "Grizzly Park s'impose comme la référence des films de Grizzly". Un slogan sans âme et qui ne convaincra personne mais puisqu'il est là, quelqu'un a bien dû l'écrire. Alors maintenant il y a deux possibilités: soit cette...
Les Châtiments
Par le biais de leur société Dark Castle, Robert Zemeckis et Joel Silver nous offrent régulièrement des films d'horreur qui, sans être excellents, nous procurent tout de même de très bons moments. On retiendra notamment La maison de l'horreur ou La maison de cire. Assez prévisible dans l'ensemble, mais rondement mené par leur réalisateur respectif. Qui plus est, si les premières...
Ginger Snaps : Resurrection
Réalisateur:
Durée:
94 min
6.76471
Moyenne : 6.8 (17 votes)

Thématiques