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Happy Birthday : Souhaitez ne jamais être invité

Avec un changement de registre des plus surprenants, pour ne pas dire incongrus, Jack Lee Thompson parvient à capter l’essence même du slasher tout en parvenant à ne pas rester exsangue face à d’éventuels problèmes. Il demeure tout de même quelques écueils, difficilement indissociable du genre. On en ressort avec un bon à-priori sur le résultat final.
Publié le 28 Janvier 2011 par Dante_1984Voir la fiche de Happy Birthday : Souhaitez ne Jamais Etre Invité
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Une bande d’amis – qui aiment s’appeler le « top dix » - sont confrontés à un tueur qui les a pris pour cible. Le plus troublant est que ce psychopathe semble les connaître. Se cacherait-il parmi l’un d’entre eux ?

Habitué de grandes productions, dont certaines d’entre elles font figure de classique (Les canons de Navarone, Les nerfs à vif…), Jack Lee Thompson s’essaye à un genre en vogue dans les années 1980, j’ai nommé le slasher. En 1981, les figures emblématiques du genre ne s’était pas encore faites leur illustre réputation. Certes, Jason avait déjà officié dans deux films, mais Freddy n’était pas encore sorti de l’imagination d’un certain Wes Craven. A cette époque, on ne se lassait pas de voir les jeunes écervelés tomber par grappe de dizaines sous les coups d’un psychopathe des plus vindicatifs. Il peut donc paraître surprenant d’associer, le nom de cet illustre cinéaste à un genre qui se révèle par essence-même, simpliste et redondant.


Non, cette fille n’a pris aucune substance hallucinogène… ou peut-être un peu.

En effet, slasher rime beaucoup trop souvent avec scénario rédigé sur trois lignes de textes et des acteurs au rabais qui savent tout juste hurler devant le grand méchant de l’histoire. Il existe bien quelques exceptions mais, il faut le reconnaître, elles sont plutôt rares. Si Happy birthday to me commence par une introduction des personnages somme toute classique, il parvient au fil de l’histoire à ne pas s’enclaver dans les poncifs du genre, même si leur présence est indéniable. Nous faisons donc connaissance avec un groupe de dix jeunes étudiants. Encore serait-on en droit de penser, mais là aussi, le temps permet à chaque personnage de s’approfondir comme il se doit. Même si la caractérisation des protagonistes n’a jamais été un point fondamental dans la réussite desdits slashers, elle a le mérite d’être présente dans le métrage de monsieur Thompson.


La taxidermie est un passe-temps comme un autre.

En ce qui concerne notre bon vieux tueur, pas de masque, ni de costumes rocambolesques. On joue plutôt la carte du « whodunit » en laissant planer le mystère grâce à divers procédés. Ainsi, une caméra subjective à la première personne annonce la présence de l’assassin sur la pauvre victime inconsciente. Autre indice intéressant qui entretient un tant soit peu le suspense, la victime connaît son agresseur. On se prend donc à étayer quelques théories plus ou moins probantes jusqu’à ce que l’on découvre sa véritable identité sans trop de difficultés, du moins si l’on est attentif à quelques indications parsemées çà et là tout au long de l’histoire. Toutefois ce procédé n’est pas exempt de défauts. En effet, tout juste a t'on droit à une vague silhouette ou une main gantée en guise d’identification. De fait, il est difficile de trouver un quelconque attachement au tueur dont le charisme est, par la même, inexistant, du moins dans un premier temps.


Un tête-à-tête qui va prendre une tournure inattendue...

Cela nous amène à l’attraction principale du film : les meurtres. Pas foncièrement originaux, mais pas dénués d’intérêts non plus. On voit une certaine application pour varier les situations dans lesquelles vont disparaître les étudiants. Sans trop en dévoiler, ils se conjuguent en général avec les circonstances amenées ou la passion de ladite victime. On passera outre le classique étranglement dans la voiture ou le pauvre type poignardé qui, contrairement aux autres assassinats, manque de fraîcheur. Enfin, ils se trouvent ponctués par une bande son plutôt discrète qui s’ancre parfaitement dans le début des années 1980 et des films d’épouvante plus anciens. On ne sursaute pas, mais elle investit une part non négligeable dans l’atmosphère du film.


Sympathique canif, mais beaucoup trop conventionnel.

En revanche, les situations intermédiaires qui se destinent principalement à faire avancer l’intrigue, ainsi que le développement des personnages, manquent cruellement de variété. Des sorties entre copains dans une auberge, les rencontres sur le campus ou dans des lieux plus intimes, sans oublier les compétitions sportives (Course de motocross, tournoi de football), le récit se révèle des plus redondants à défaut d’être pleinement ennuyeux. L’enquête de police est, elle, anecdotique. Deux ou trois policiers égrènent les couloirs de l’université, mais rien de fondamentalement indispensable. On aurait tout aussi bien pu éluder ce passage puisqu’il n’amène strictement rien (mis à part l"incompétence des forces de l’ordre) à l’intrigue.


Seigneur Jésus !

Puis, survient une seconde partie (assez brève) où l’on connaît l’identité du tueur. A partir de ce point, Happy birthday to me s’éloigne de plus en plus du slasher conventionnel. On tente de découvrir le mobile de cette folie. En cela, le film de Jack Lee Thompson surprend. Tout le travail en amont sur les personnages s’avère payant puisque l’on s’intéresse à l’événement déclencheur du massacre. Une foule d’interrogations émerge alors du dernier quart d’heure que je ne citerais pas ici pour éviter tout spoiler très mal venu.


Un rendez-vous pour une petite lobotomie ?

Bref, Happy birthday to me est un slasher qui parvient facilement à se démarquer. Cela est d’autant plus étonnant que l’on ne comprend pas pourquoi il est passé inaperçu. Il n’en demeure pas moins un film intéressant à défaut d'être original sur le fond. En effet, la redondance de la trame scénaristique empêche pleinement d’être satisfait. Toujours est-il qu’il s’avère au-dessus de bon nombre de productions insipides. Jack Lee Thompson prouve que l’on peut faire des films intéressants, même si le genre dans lequel ils sont enclavés se veut très limité. Un honnête slasher qui ravira les amateurs et tend vers un dénouement plus complexe qu’à l’accoutumée.

A propos de l'auteur : Dante_1984
Portrait de Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

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Happy Birthday : Souhaitez ne Jamais Etre Invité
Réalisateur:
Sortie France:
Durée:
110 min
7.5
Moyenne : 7.5 (10 votes)

Happy Birthday to Me (1981 - Original Theatrical Trailer)

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