Hostel
On a beaucoup parlé des scènes gores d’Hostel, de ses tortures insoutenables et de son coté trash. Mais le réduire à ça serait erroné, voire malhonnête. Car Hostel, bien moins sanglant qu’un Saw et ses suites, bénéficie surtout d’une ambiance imparable et d’une histoire intriguante
Toutefois le film commence plutôt mal. Pendant trente bonnes minutes, on a uniquement droit aux tribulations de trois crétins façon American Pie qui font le « tour d’Europe de la nique ». On est toujours content de voir une foule de plan-nichons et de superbes créatures, mais si on est venu, c'est tout de même pour admirer de la barbaque sanguinolente et un peu de souffrance de bon aloi.
Nos trois (hum!) héros...
Le film commence vraiment à décoller avec la scène du train et le type bizarre qui mangent avec ses doigts. C’est à ce moment qu’une ambiance malsaine commence tout doucement à faire son apparition et que les bizarreries vont s'accumuler. Ensuite, les sales gosses pauvres feront encore monter la tension d’un cran et les filles, aussi belles soient-elles, sont trop parfaites pour être honnêtes. On sent bien que quelque chose est louche et Eli Roth, le réalisateur, joue très bien avec ça.
Accumulant les scènes d’apparence anodines, il insère par petites touches des détails troublants qui augmentent la tension de l’ensemble et provoquent le trouble chez le spectateur. C’est que, malgré leur comportement d’enfoirés, on s’attache aux héros qui ressemblent, il faut bien le reconnaître, à des copains comme nous en connaissons forcément tous. Eli Roth joue beaucoup également avec le point de vue. En faisant découvrir les événements au spectateur en même temps qu’aux personnages, le réalisateur parvient à maintenir un intérêt constant pour une histoire somme toute basique.
Les deux garces qui mèneront les héros à leur perte...
Et le gore dans tout ça ? Et bien il est fort peu présent mais assez réussi. Composées de beaucoup de suggestions et d’effets sonores, les rares scènes-chocs marquent durablement la rétine comme cette séquence durant laquelle Jay Hernandez doit couper l’œil d’une fille. En parlant des acteurs, précisons qu’ils sont très bons et composent des personnages confondant de naturel. On s’attache à eux malgré leur bêtise crasse et le fait qu’ils soient joués par de quasi-inconnus aide grandement à l’identification.
Bref, dans l’ensemble, Eli Roth a réussi un bon film, qui n’est certes pas un chef-d’œuvre, mais qui reste un métrage efficace méritant d’être vu et revu pour en saisir toutes les subtilités.
Il ne faut pas toutefois s’attendre à un délire gore comme la promotion nous l’avait assuré. Toute la première partie du film se passe sans aucune goutte de sang et s’attarde plutôt à nous dépeindre des personnages réalistes avec qui on souffrira davantage que s’il s’agissait de simples anonymes.
Prépare-toi à souffrir mon gars...
A noter qu’une fin alternative dans laquelle on voit le personnage de Jay Hernandez torturer la fille du bourreau de son ami a été tournée.
Une suite baptisée Hostel : Part 2 a depuis vu le jour et est selon les avis, soit inutile, soit supérieure au premier volet.
Ce qui est sûr, c’est que les deux films n’ont laissé personne indifférent et rien que pour ça, ils méritent d’être vus.
Y en a un peu plus, je vous le mets?
Un film de Eli Roth
Avec : Jay Hernandez, Derek Richardson, Eythor Gudjonsson, Barbara Nedeljakova