Voir la fiche complète du film : Intracable (Gregory Hoblit - 2008)
[[

Intracable

Un cybercriminel tue ses victimes selon le taux de fréquentation de son site internet. Un polar high-tech dénonçant le voyeurisme exacerbé de nos contemporains. Décryptage en ligne !
Publié le 1 Janvier 2008 par GORE MANIACVoir la fiche de Intracable
6
Voyeurisme Tueur en série Internet

Rattachée à une section spéciale pistant les dérives du net, l'agent Jennifer Marsh (Diane Lane) met la main sur un site filmant la mort d'un chaton. Ce site internet, Kill With Me, propose ensuite la mise à mort d'un être humain. Plus les connexions sur le site sont nombreuses, et plus vite meurt la victime.
Les thèmes du snuff et du cybercrime sont à la mode depuis quelques années, internet ouvrant une nouvelle fenêtre dans l'esprit des écrivains et des scénaristes. Le voyeurisme, a fortiori, se propose comme le point de ralliement de ces deux sujets, et devient la pierre angulaire de ce polar.

Niveau casting, l'alchimie fonctionne assez bien autour de Diane Lane, appliquée et convaincante dans son rôle de femme-flic, mère et veuve qui s'implique dans une histoire qui va rapidement la dépasser.
A ses côtés, on retrouve Billy Burke (revu ensuite dans Twilight) et Colin Hanks (acteur de la série télévisée Roswell), tous deux très bons. La mise en scène a été confié à Gregory Hoblit (Fréquence Interdite), auteur de films de commande souvent modestes, qu'il ne relève pas avec une mise en scène trop convenue. Sa réalisation sur ce film ne change pas la donne, au contraire.

Le métrage raconte donc l'histoire d'un tueur aimant, à première vue, qu'on parle de lui. Son site, de plus en plus fréquenté au fil des meurtres, ne fait que confirmer ce que chacun sait : le goût de l'être humain pour un voyeurisme aussi malsain qu'inutile. La scène de l'accident de voitures en début de film n'est d'ailleurs pas si gratuite que ce que l'on pourrait croire, afin de confirmer la thématique principale du film, à savoir que les gens aiment observer les drames humains, plus par instinct qu'autre chose. Les médias et leur fascination pour le macabre sont également pointés du doigt, surtout aux Etats-Unis où les poursuites en voiture sont filmées en direct et suivies par des millions de personnes.

Le plus difficile dans le cas d'Intraçable est de dénoncer ces agissements sans tomber dans les travers du film pernicieux, exercice à moitié réussi car les scènes sur le site internet laissent entrevoir là aussi une forme de banalisation de la violence, le meurtre étant ici réduit à un simple spectacle.
Heureusement, la personnalité ambigüe du tueur donne un peu de relief à une intrigue finalement assez basique, avec les sempiternels ressorts du genre (mort d'un proche de l'héroïne, famille mise en danger, duel final et happy end de rigueur).

En effet, Hoblit, même s'il change le décor en y incluant la technologie high-tech en trame principale, ne sort guère des sentiers battus, même si les crimes sont assez divertissants (de l'acide à la brûlure mortelle). Le rythme est régulier, mais on ne peut pas dire que l'on a le souffle court tout au long de cette traque.
La découverte des liens des victimes n'est pas dénuée d'un certain zeste de surprise et d'originalité, mais le duel final n'apportera rien à la longue liste des tueurs du Septième Art, le charisme du tueur perdant de sa superbe à mesure que l'on découvre sa personnalité, même si le statut de bourreau victime des médias est plutôt bien illustré.

En résumé, Intraçable se présentera comme un énième polar surfant sur la toile du cybercrime. Diane Lane et le reste du casting font le métier et proposent un honnête long-métrage, évitant les temps morts et permettant de s'attacher aux personnages.
Néanmoins, il semble aussi superflu de préciser que ce film ne restera pas gravé dans les mémoires, la faute à une mise en scène vraiment pas innovante de Gregory Hoblit et à un sujet qui alterne trop facilement entre dénonciation du voyeurisme moderne de notre société et produit de consommation souhaitant profiter du phénomène internet pour faire de l'argent sans trop de risques.

A propos de l'auteur : GORE MANIAC
Portrait de GORE MANIAC

J'essaie de partager ma passion pour un cinéma méconnu, mais qui mérite incontestablement qu'on s'y arrête !

Autres critiques

Shiki
À l’instar du mort-vivant, la figure mythique du vampire a été représentée à maintes reprises et sous toutes les coutures. Du serial-lover aux dents longues à la bête assoiffée de sang, on touche à de nombreux sujets autres que la mort et le romantisme gothique. La profusion des approches et des productions laisse donc peu de marge de manœuvre à l’innovation. Cela vaut également pour...
Grizzly Park
Le premier contact avec Grizzly Park n'est pas désagréable. Le visuel de couverture est classique mais sympathique et la jaquette clame fièrement "Grizzly Park s'impose comme la référence des films de Grizzly". Un slogan sans âme et qui ne convaincra personne mais puisqu'il est là, quelqu'un a bien dû l'écrire. Alors maintenant il y a deux possibilités: soit cette...
Animals
**Attention, cette critique contient quelques spoilers.** Ancien grand espoir de football américain à l'université, Syd Jarrett n'est plus que l'ombre de lui-même depuis une grave blessure qui l'a forcé à retourner dans sa ville de naissance, un patelin paumé. Désormais ouvrier, son seul plaisir est de retrouver chaque soir ses amis dans le bar de la ville. Un soir, il fait la connaissance de...
Zombie Shark
Quand il s’agit de tourner des films de requins fauchés aux velléités purement mercantiles, les producteurs ne sont jamais avares en aberrations scénaristiques et biologiques. Entre des poissons mal fagotés ou un contexte ubuesque, la sharksploitation multiplie les exactions pour malmener les squales. De même, la récidive tient autant à la présentation de bestioles hybrides qu’à un...
Les Châtiments
Par le biais de leur société Dark Castle, Robert Zemeckis et Joel Silver nous offrent régulièrement des films d'horreur qui, sans être excellents, nous procurent tout de même de très bons moments. On retiendra notamment La maison de l'horreur ou La maison de cire. Assez prévisible dans l'ensemble, mais rondement mené par leur réalisateur respectif. Qui plus est, si les premières...
Intracable
Réalisateur:
Sortie France:
Durée:
101 min
7.08333
Moyenne : 7.1 (24 votes)

Intraçable - bande annonce VF

Thématiques