Voir la fiche complète du film : Jersey Shore Shark Attack (John Shepphird - 2012)
[[

Jersey Shore Shark Attack

Indéniablement moche, mal joué et sans l’once d’une histoire, Jersey Shore Shark Attack relève plus de la télé-réalité merdique que d’un survival animalier SyFy, si médiocre soit-il. Un mélange qui ne suscite que l’accablement et l’ennui pour un résultat déconcertant d’inepties en tout genre.
Publié le 18 Septembre 2017 par Dante_1984Voir la fiche de Jersey Shore Shark Attack
1
Requin

Ce n’est une surprise pour personne, se lancer dans la production d’un survival animalier mettant en avant des requins est une véritable gageure. Rarement capable de sortir du sillage des Dents de la mer, le genre s’est fourvoyé depuis bien des années dans les affres de la nullité consommée. Et pourtant, une poignée de tâcherons opportunistes ne cessent de nous infliger des spectacles qui rivalisent d’indigences et de bêtises. On a eu droit à toutes les abominations concevables, mais les concepts poussent comme des champignons parasites dans l’esprit dérangé des scénaristes. La dernière idiotie en date? Mélanger une émission de télé-réalité avec la sharksploitation.

La pêche aux gros... crétins

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, Jersey Shore n’est pas le nom de la petite station balnéaire bucolique où les squales décident de séjourner pendant leurs vacances. Les profanes non lobotomisés par ce genre d’émissions pathétiques apprécieront (ou pas) de découvrir le titre d’un programme MTV plébiscité outre-Atlantique. Des jeunes décérébrés semblant tout droit sortis d’un mauvais slasher sont filmés dans leur excès de beuverie et autres passe-temps croustillants. Le niveau est clairement en dessous de la ceinture et offre une excellente base pour proposer un spectacle navrant, prônant la musculation sous stéroïdes et des arguments féminins gonflés au silicone.

Et c’est tout ce beau monde qui occupe le devant de la scène dans le présent métrage. Dès lors, on s’enlise dans des échanges interminables qui se cantonnent à des chamailleries pleines de non-sens. En cela, le film est une réussite pour retranscrire la vacuité de la télé-réalité. On s’aime, on se déteste, on se réconcilie... On agite les lèvres pour ne rien dire. On erre d’une fête à l’autre avant de s’affronter à nouveau sous couvert de rivalités masculines, de compétitions féminines et de conneries inhérentes à Jersey Shore ou à des programmes du même acabit. Pourtant loin d’être un moteur de glorification, imaginez nos propres émissions de télé-réalité, du style Les anges de la télé-réalité, à la stupidité décuplée pour avoir une idée de ce dont on parle.

Instant bronzette sanglant !

Car Jersey Shore Shark Attack se montre extrêmement bavard. En dépit d’une durée standard (on frôle les 90 minutes), on s’ennuie face à cette succession de séquences toutes plus soporifiques et agaçantes les unes que les autres. Ça jacasse, mais ça n’agit pas dans le bon sens. Les réactions sont un ramassis d’imbécillités qui feraient passer l’orientation desdites émissions pour des modèles de maîtrise narrative. Là encore, les amusettes de service s’éclatent avant de partir à la chasse aux squales, puis se dandinent à nouveau sur les bars ou s’adonnent à des concours de t-shirts mouillés. On ne cherche même plus à essayer de distinguer la frontière entre l’autodérision et l’hommage pleinement assumé qui caractérise cette chose.

Et les requins? Hormis quelques morceaux de plastiques pixellisés avec les yeux bandés, l’amateur avisé n’a rien à se mettre sous la dent. On peine à deviner que l’espèce concernée est un requin-taureau albinos s’invitant par grappe de dizaines sur les côtes de Seaside Heights. Les images pour les illustrer sont toujours les mêmes et se payent le luxe d’une présence furtive à l’écran. Du côté des victimes, on frôle l’escroquerie manifeste. Des morts qui se comptent sur les doigts d’une main, des disparitions stupides et grotesques... Et ce ne sont pas les litres d’hémoglobine colorés au sirop de pastèque qui viendront nous contenter. Le seul mérite est de ne pas proposer des bestioles hybrides.

Ça botte, mon pote ?

Au final, Jersey Shore Shark Attack privilégie les considérations sexuelles de ses protagonistes en encensant un programme qui contribue à forger une inévitable «idiocracie» des deux côtés de l’Atlantique. Imaginez un mélange hasardeux et moisi entre une production David DeCoteau avec Jersey Shore et l’on obtient un film sans fond, pas même capable d’élaborer l’esquisse d’un scénario. L’intrigue et le casting partent en roue libre pour accoucher d’un final à l’image de 90 minutes de bêtises gratuites et de réparties vaseuses. On en oublierait presque les requins qui, loin d’être nécessaires à de telles frasques, nous abîment la rétine.

A propos de l'auteur : Dante_1984
Portrait de Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

Autres critiques

REC 3: Genesis
Le territoire ibérique est devenu en très peu de temps le nouveau pays des films d'horreur. La faute, ou plutôt grâce à Jaume Balaguero et son compagnon de caméra Paco Plaza. En effet, en seulement deux ou trois films, les deux compères ont conquis le monde de la terreur et ont rejoint le panthéon des cinéastes à suivre de très près. En effet, après un Fragile de la part de Balaguero, qui montre...
Les Démons du maïs 5 : la Secte des Damnés
Y a vraiment pas à dire : le maïs, c'est une belle saloperie. Encore pire que la pire des mauvaises herbes. T'as beau le couper, l'arracher ou le crâmer, il revient toujours... Vous êtes prêts pour une cinquième incursion dans ces champs dégénérés où les plantes sont nourries au sang et où les enfants portent des prénoms bibliques ? Si oui, suivez-moi, c'est par ici que ça se...
La Colline a des Yeux
D'un commun accord, on peut dire que Wes Craven est capable du pire comme du meilleur. Inventeur de deux des plus grandes figures du cinéma d'horreur que sont Freddy et Ghostface ( Scream ), il est aussi responsable de films de qualité plus discutables. Mais ses premiers films ont marqué certaines personnes, certains adolescents, qui, en grandissant, ont voulu en faire des remakes. Ainsi...
Jack: Le Chasseur de Géants
Jack, jeune roturier sans le sou, échange son cheval contre des haricots magiques. Par inadvertance, il les fait tomber dans l'eau et un haricot géant pousse sur sa maison. En le grimpant, il découvre un endroit peuplé de géants bien décidés à prendre leur revanche sur les humains... Initiateur de la saga X-men, Bryan Singer s'était fait plutôt rare depuis Walkyrie, somptueuse...
Waterworld
Dans un futur lointain, la Terre est recouverte d'eau de part et d'autre du globe. Chacun tente de survivre à sa manière tandis qu'un groupe de rebelles poursuit une jeune fille dont le tatouage indiquerait une île, véritable Eldorado. En 1995, doté d'un budget monumental, Waterworld se présente comme le Blockbuster de la décennie. Figure du moment à Hollywood, Kevin Costner était...
Jersey Shore Shark Attack
Réalisateur:
Durée:
4.83333
Moyenne : 4.8 (6 votes)

Cryptopticon Trailer

Thématiques