Voir la fiche complète du film : L'Armée des Morts (Zack Snyder - 2004)
[[

L'Armée des morts

Un remake aux prétentions sincères où l’aspect spectaculaire offre une nouvelle approche d’un huis clos horrifique âpre et immersif. S’il est moins engagé dans sa critique sociale que Zombies, L’Armée des morts n’en demeure pas moins l’exemple même d’une version respectueuse (en dépit de quelques libertés consenties) et décomplexée d’un grand classique.
Publié le 13 Octobre 2019 par Dante_1984Voir la fiche de L'Armée des Morts
8
Zombie

Réaliser un remake est un exercice particulièrement audacieux (et périlleux) quand il s’agit de fournir la relecture d’un classique. De tels projets peuvent même donner un résultat vain et douteux lorsque les velléités mercantiles supplantent la narration ou la mise en scène elle-même. Au début des années 2000, le phénomène a connu un nouvel élan avec deux métrages d’excellente facture: Massacre à la tronçonneuse de Marcus Nispel et L’Armée des morts qui, pour l’occasion, est le premier film de Zack Snyder. De quoi lancer une carrière ou la péricliter irrémédiablement dans les affres du septième art...

S’il veut un remake de Zombies, L’Armée des morts tente de s’affranchir de sa responsabilité écrasante en s’écartant sensiblement de son illustre modèle. Bien que le contexte et le cadre soient similaires, l’objectif n’est pas de réaliser un «copier-coller» revu sur le plan esthétique et narratif. Contrairement à son prédécesseur, l’entame présente une approche spectaculaire où des personnages quelconques sont confrontés à l’apocalypse Z. L’évolution d’une simple attaque domestique à un effondrement généralisé est d’autant plus percutante que ce dernier point survient inopinément. À grands renforts d’explosions, d’émeutes et de massacres en règle, on nous expose avec efficacité les tenants de l’histoire.

Mais l’intrigue initiale est avant tout un huis clos. Aussi, il paraît difficile de faire l’impasse sur ce point, encore moins d’être capable de fournir un métrage de qualité sans une caractérisation à la hauteur. En l’occurrence, les personnages sont suffisamment dissemblables pour donner le change. On notera que la méfiance n’évolue pas au fil de l’histoire pour mieux confronter les divergences d’opinions, mais qu’elle est présente dès les premières rencontres. Cela tient autant à la crainte de l’inconnu, de ses motivations, qu’à l’absence d’informations sur la nature de l’épidémie. L’idée n’est pas de mettre en avant la fragilité sociale dans ces circonstances, mais plutôt de faire fi des désaccords face aux épreuves.

Certes, il y a bien des affrontements ou des prises de risque qui viennent dynamiser la progression. Toutefois, l’aspect réaliste permet surtout de bien comprendre qu’une telle situation ne puisse être abordée sous le prisme de l’individualité. Cela peut paraître optimiste, voire naïf, mais L’Armée des morts tranche avec le discours habituel de ce type de métrages. Par ailleurs, ce n’est pas la seule singularité faite aux films de zombies. Sans doute inspirés par 28 jours plus tard, les morts-vivants sont en mesure de courir de manière frénétique. Un point qui a créé la polémique auprès des puristes, mais qui, là encore, offre une dynamique différente à l’histoire.

Il ne suffit pas de slalomer ou bien observer son environnement pour s’en sortir. La principale menace était jusqu’alors le surnombre et les masses de zombies. Ici, le danger peut survenir soudainement de partout. Qu’il s’agisse d’un lieu fermé, comme le sous-sol, ou en extérieur, comme le parking du centre commercial, les moments de tension sont diversifiés. Ceux-ci se jouent du cadre, du comportement des personnages et de l’imprévisibilité de chaque situation. Il en découle parfois une part d’improvisation dans les tentatives de fuite qui rend l’issue des confrontations d’autant plus incertaines, même en constatant un excès de prudence ou le refus de se séparer.

Au final, L’Armée des morts est un remake réussi qui assimile parfaitement ce qu’implique un tel projet. Le film de Zack Snyder emprunte les bases de son modèle sans pour autant les dénaturer. Cela passe par des libertés volontaires, notamment en ce qui concerne la célérité des zombies ou encore la trame principale. L’incursion dans le centre commercial n’en oublie pas de distiller une petite critique sur le consumérisme, mais cette perspective reste moins développée que dans le métrage de George Romero. Servi par des personnages plus travaillés qu’à l’accoutumée, il en ressort un film de survie énergique et enthousiaste qui, sans égaler Zombies, vient auréoler son mythe d’une relecture aux qualités évidentes.

A propos de l'auteur : Dante_1984
Portrait de Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

Autres critiques

Invasion Finale
En cours de transfert durant une tempête de neige, un prisonnier (Bruce Campbell) est victime d'un accident de voitures. Escorté par deux policiers, il échoue dans un petit aéroport privé, complètement isolé, et va découvrir très vite que quelque chose d'anormal est en train de se passer. Depuis les années 50, l'invasion extra-terrestre fait partie des thèmes récurrents en matière de...
Out of the Dark
Santa Clara, Colombie, 1992. Une maison isolée la nuit, un homme seul et l’orage qui gronde à l’extérieur. La sonnerie du téléphone retentie et après un brèf échange, l’homme déclare à son interlocuteur que ce qu’il lui demande sera la dernière chose qu’il fera, puis raccroche. Il se saisit alors de dossiers et entame de les brûler. Surpris par des coups donnés à la porte d’entrée, il se...
Amityville : Darkforce
Depuis le second volet, la saga Amityville n’a plus grand-chose à offrir. Les suites se sont enchaînées et se sont révélées au mieux moyennes, au pire d’une infâme nullité. Le fait de voir arriver une septième itération relève donc plus de la gageure cinématographique que d’une nécessité à fournir une nouvelle pierre au mythe du 112 Ocean Avenue. La qualité déclinante, le manque...
Destination Finale 4
Attention, cette critique s'appuye sur une vision en 2D du film, le cinéma préféré de votre serviteur n'ayant pas les installations nécessaires pour une projection 3D. Décevant. Tout simplement décevant. Ce nouveau volet de la saga des Destination Finale n'avait d'autre prétention que de divertir le public mais malgré celà, il fait au final assez pâle figure par rapport à ses...
The Event
Les années 2000 auront marqué un changement notable dans l’approche des séries télévisées. Considéré à tort comme un média de seconde zone par l’industrie cinématographique, l’univers du petit écran a su évoluer pour tirer le meilleur parti de formats longs. S’il existe toujours des séries où les épisodes ne nécessitent pas une assiduité particulière, le schéma narratif d...
L'Armée des Morts
Réalisateur:
Sortie France:
Durée:
100 min
8.33775
Moyenne : 8.3 (151 votes)

Thématiques