Voir la fiche complète du film : La Fureur du Yéti (David Hewlett - 2011)
[[

La fureur du yéti

Un survival animalier qui préfère se complaire dans un sens de l’humour au ras de la banquise au lieu de s’intéresser à son sujet principal. Entre la bêtise de l’histoire et des protagonistes, on découvre un yéti affublé d’un faciès épouvantable piégé dans une réalisation aussi maladroite qu’indifférente.
Publié le 11 Février 2018 par Dante_1984Voir la fiche de La Fureur du Yéti
2
Primate

Figure emblématique de la cryptozoologie, le yéti a tôt fait d’investir les salles obscures. Du Redoutable homme des neiges de Val Guest aux dernières facéties des produits par SyFy et consorts, celui qu’on surnomme «l’abominable homme des neiges» ne cesse de faire les beaux (ou plutôt les mauvais) jours du cinéma de genre. Contrairement à d’autres créatures mythologiques, il n’a pas forcément connu d’incursions notables à la télévision et au cinéma. Il s’est donc très vite retrouvé un choix facile pour farcir d’idioties des DTV et des séries B rapidement expédiées. Aussi, La fureur du yéti s’inscrit dans la droite lignée de l’effroyable Yéti de Paul Ziller. Un survival animalier sans saveur, bâclé et terriblement conventionnel.

Faut croire qu'on s'est planté de route pour la plage

Une fois n’est pas coutume, on évite pourtant une entame trop longue pour se plonger au cœur de l’action. En un sens, cette fusillade dans le blizzard est annonciatrice de ce qui attend le spectateur par la suite. On ne comprend pas forcément où tout ça nous emmène. De plus, l’approche dynamique et néanmoins dénuée de toute logique s’avance comme une bêtise cinématographique parfaitement assumée. Avec un humour discutable et des réparties loin d’être finaudes, on tiendrait là un pur produit d’autodérision qui exploite les ficelles d’un genre sans grande finesse. L’inventivité et le traitement ne sont clairement pas à l’ordre du jour.

Certes, l’on sait que l’entreprise est vaine, mais l’équipe semble en avoir également conscience avant même que la débâcle démarre. De fait, on a droit à une tripotée d’acteurs en roue libre qui vaquent de bêtises en absurdités pour faire progresser un scénario anémique. On oublie le moindre traitement réaliste pour mieux se concentrer sur une action débridée. Il est vrai que l’énergie qui se dégage du film s’apparente à des élans d’enthousiasme. Le seul point notable trop vite rattraper par les tares d’une production considérée avec mépris. En tête de liste, l’indigence des dialogues, dont certains confèrent au non-sens absolu. L’interprétation du casting est également poussive et ridicule.

La course à la stupidité a commencé...

L’intrigue multiplie pourtant les situations cocasses en milieu hostile. On a surtout droit à des escapades sur la banquise canadienne (cherchez l’erreur avec la présence du yéti) et d’un refuge sous la forme d’une base désaffectée. Les plans extérieurs sont le plus souvent rapprochés et noyés dans le blizzard pour masquer la béance du cadre. Quant à la base, on nous dessert les sempiternels couloirs et pièces froides, matinées d’un aspect vieillot et crasseux sans pour autant atteindre un cachet crédible. De plus, les raccourcis narratifs et géographiques sont légion et les incohérences qui en découlent sont traitées par-dessus la jambe. On effectue des allers-retours dans tous les sens sans que cela ne gêne personne.

Quant au yéti, il se déplace en famille. On découvre alors une bestiole qui tient autant de l’hominidé que de l’ursidé. L’hybridation des espèces n’est pas nouvelle. On se souvient des yétis avec un faciès de félin de La momie - La tombe de l’empereur dragon. Cependant, elle revêt ici un caractère particulièrement hideux et complètement raté. S’ils sont présents du début à la fin, les attaques se cantonnent à des cris et des images pixélisées furtives pour tenter de donner vie aux créatures. Un résultat affligeant qui demeure, la plupart du temps, dans l’ombre d’un cadrage soigneusement excentré. Ce subterfuge classique s’avance vraisemblablement comme la marque de fabrique des films animaliers fauchés et sans âme.

Une fureur toute justifiée ?

Au final, La fureur du yéti ne mettra en colère personne, pas même le spectateur désabusé par une telle débâcle. Hormis une action régulière, ce survival animalier reste coincé dans le carcan des produits SyFy bâclés et sans intérêt. Effets spéciaux désuets, design du yéti abominable, acteurs effroyables, humour à l’emporte-pièce... La check-list du navet opportuniste paraît exhaustive. Bien entendu, on n’oublie pas une violence édulcorée par un manque de moyens flagrant et une succession de séquences toutes plus farfelues les unes que les autres. À ce titre, la capture d’un yéti est un grand moment de n’importe quoi uniquement destiné à faire du remplissage de pellicule. Un étron glacial.

A propos de l'auteur : Dante_1984
Portrait de Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

Autres critiques

Halloween 2
INTRODUCTION « Le cheval blanc symbolise l’instinct, la pureté et la propension du corps physique à libérer des forces émotionnelles puissantes telles que la colère génératrice de chaos et de destruction… » -Extrait de l’inconscient psychique des rêves En 2007 sortait sur les écrans le remake d’ Halloween par Rob Zombie . Attendu avec ferveur, le film ne...
Donkey punch
Faisant la part belle à cette fameuse pratique sexuelle inhabituelle – le donkey punch – pour annoncer la couleur, le premier long-métrage d’Oliver Blackburn aurait pu s’avérer un film étonnant et pourquoi pas sujet à l’exposition des mœurs décadentes d’une jeunesse qui se recherche, une génération en perte de repères ou pis, ayant perdu tout espoir en l’avenir. Voilà les attentes que l’on était...
La Cabane dans les Bois
Quand on est passionné par les films d'horreur en tout genre, en passant par les plus mauvais de la boîte Asylum jusqu’au pur chef d'oeuvre, on aime être décontenancé et surtout on apprécie les grosses prises de risque de la part de certains réalisateurs. La surprise joue un rôle très important, comme la peur dans un film d'horreur et quand on commence à en voir des tonnes, on...
Hinamizawa: Le Village Maudit
En 1983, Keiichi emménage dans le petit village d'Hinamizawa. Au sein de son école et en compagnie de ses nouvelles amies, il apprend les étranges croyances locales et une malédiction qui semble se répéter tous les ans lors d'un festival. Bientôt, la fête approche et, avec elle, la mort risque de frapper à nouveau... Adapter un manga en jeu vidéo s'est déjà vu par le passé. Ghost in the shell,...
Cowboys & Envahisseurs
Après avoir initié la franchise Iron man au cinéma, Jon Favreau s'en retourne vers une autre adaptation de comics au pitch assez improbable. XIXe siècle, Arizona. Un amnésique se réveille aux abords d'une petite bourgade du far-west. L'accueil n'est pas des plus chaleureux, mais les divergences de points de vue sont rapidement oubliées lorsque des vaisseaux spatiaux surgissent et enlèvent des...
La Fureur du Yéti
Réalisateur:
Durée:
2.33333
Moyenne : 2.3 (3 votes)

Wściekłość Yeti / Rage of the Yeti (2011) Promo Trailer

Thématiques