La Maison de l'horreur
Le richissime Steven Price, propriétaire de parcs d'attractions, dont un consacré aux frissons s'occupe de préparer l'anniversaire de sa femme Evelyn. Il décide d'organiser une soirée dans un ancien asile victime des débordements sanguinaires du Dr Vannecutt dans les années 1930 (lequel périt dans un terrible incendie avec le reste du personnel hospitalier). Mr Price prépare soigneusement la liste des invités. Quelle n'est pas surprise de constater que les personnes invités ne sont pas celles prévues. Ni lui, ni Evelyn ne les connaissent. Peu de temps après leur arrivée, un mécanisme les piège dans l'enceinte de l'asile. Les Price et leurs invités (!) vont avoir ainsi une occasion inespérée de faire connaissance (une présentatrice TV, un sportif, un médecin....). Steven et son épouse s'accusent mutuellement d'être à l'origine de ce guet-apens, leur couple semblant battre de l'aile. Ils vont vite s'apercevoir que les invités ne sont pas les seuls dont ils doivent se méfier, mais que la maison semble posséder par l'âme de Vannecutt et de ses médecins.
La Maison de l'Horreur -version 2000- est le remake (ou relecture) de La Nuit de tous les Mystères (1958) de William Castle. Le film original mettait en vedette l'acteur Vincent Price (le nom donné à Geoffrey Rush en hommage), un habitué des séries B d'alors. La nouvelle version se démarque de la précédente par sa volonté d'instaurer un réel climat angoissant. Produit par Terry Castle (fille de feu Williamn Castle) qui vient de créer sa maison de production en vue de produire de nouveaux remakes de films des années 60, La Maison de l'Horreur, se révèle un film fun et plein d'entrain. La scène d'intro qui relate la tragédie initiale plonge immédiatement dans l'horreur. Par la suite, l' on est moins horrifié si ce n'est par les démonstrations du parc d'attractions de Mr Price. Et, c'est bien à ce moment là, que nait ce que va vraiment être le film: un vaste parc à thèmes (une maison fantôme) où le specateur sur des rails se laisse guider vers une destination qu'il devine sans dangers. Pourtant, ce n'est pas un reproche car l'ambiance est vraiment adéquate (une maison lugubre à l'architecture si particulière qu'on l'imagine sortie de l'univers de Lovecraft, la bande-son, le duo Géoffrey Rush/Famke Janssen fonctionne à fond, un humour noir, quelques scènes gores réjouissantes....).
Tout tourne autour des Price, un couple sans scrupules à la dérive, qui ne tente de faire face à l'adversité qu'une fois qu'il est trop tard. Les répliques à bâtons rompus de Rush et Janssen, pour gratuites qu'elles soient, nous apprennent un peu des raisons de leur situation matrimoniale actuelle, sans pour autant tout dévoiler. Le mystère qui les entoure reste présent de même que pour la plupart des invités, qui finissent par tomber les masques contraint et forcés. Ce qui réserve pas mal de surprise. Nénamoins, il est regrettable de constater la fadeur de deux actrices interchangeables dans le film (Ali Larter, "Destination Finale") et Bridgette Wilson ("Souviens-toi...l'été dernier") car l'ensemble du casting reste correct, bien qu'un peu sous-exploité. Le jeu de massacre se déroule dans des ambiances un peu jaunes, une lumière particulière envahissant les sous-sols du manoir (où se trouve d'ailleurs une galerie de monstres,témoignant de la folie passée (présente?) qu'a connue l'asile).
Seule la fin, trop facile, laisse une impression d'inachevé, de baclé, le scénariste n' ayant semble t'il pas su trouver d'autres issues. Les effets spéciaux d'abord traditionnels laisse place à une déferlante d'effets spéciaux et à une course poursuite confuse, qui rappelle un Hantise (le navet de Jan de Bont) de sinistre mémoire, l'ennui en moins rassurez-vous. Sans rester dans les annales de l'horreur ( à noter la présence furtive de Jeffrey Combs-"Ré-animator", "Souviens-toi...l'été dernier 2"), La Maison de l'Horreur est un film plaisant et respectueux des codes de l'horreur.
Un film de William Malone
Avec : Geoffrey Rush, Famke Janssen, Bridgette Wilson, Taye Diggs