La Mort en Ligne 2
**Attention, cette critique contient quelques spoilers.**
Un an après une mystérieuse série de massacres perpétrés dans un collège au Japon, le pays est de nouveau le théâtre d'obscurs appels téléphoniques meurtriers.
Adaptée du roman de Yasushi Akimoto, La Mort en Ligne sortait en 2003 sous la férule de Takashi Miike. Même s'il était difficile pour le génial réalisateur de Gozu d'imprégner de son style décalé cette oeuvre de studio, force est de constater que le film eut beaucoup de succès.
Une trilogie allait donc se mettre en place dès 2005, avec Chakushin Ari 2, qui se situe un an après la série de crimes du premier épisode.
En répondant à un appel sur le portable de sa fille, un cuisinier reçoit une étrange alerte à laquelle il ne croit pas un seul instant. Trois jours plus tard, il est retrouvé mort, brûlé vif dans sa cuisine. La meilleure amie de sa fille reçoit à son tour un sinistre message téléphonique. Le synopsis ne change guère du premier film.
Cependant, Miike cède sa place derrière la caméra à Renpei Tsukamoto, habitué de l'univers télévisuel, tout comme le casting. On l'aura compris, les producteurs souhaitaient visiblement limiter les dépenses (et donc augmenter les recettes), en profitant de la réussite du film originel. Seul le scénariste Minako Daira reste à la barre de cette suite, pour notre plus grande joie. En effet, tout en restant fidèle à l'esprit du précédent métrage, La Mort en Ligne 2 nous dévoilera quelques mystères, tout en nous offrant une nouvelle floppée d'intrigues.
Le premier point fort de ce film est son casting. Inconnu dans nos frontières, le trio d'acteurs principal est pourtant excellent par la sobriété de son jeu et son investissement dans cette enquête. Atout charme du film, Asaka Seto campe une journaliste obsédée par ces crimes. Epaulée par un inspecteur intègre, elle dévoile peu à peu d'anciennes blessures issues d'un passé trouble, dans lequel sa soeur jumelle succomba brutalement. Le jeune couple, moins équivoque, n'en demeure pas moins attachant, et l'on suit avec un certain attrait leurs recherches.
Comme souvent au Japon, il y a souvent un fantôme responsable de toutes ces morts. Un fantôme qui a soif de revanche suite à un acte de cruauté qui l'a arraché de force au monde des vivants.
La seconde moitié du film s'attache donc à dévoiler la légende de la fillette maudite. A cause de certaines prédictions mortelles, celle-ci fût enfermée vivante dans une mine. Dans des décors funestes plus en adéquation avec l'ambiance du film (village déserté, mine desaffectée), chaque personnage fera face à ses vieux démons, sans pour autant tout dévoiler de cette malédiction.
Il faut reconnaître que l'imbroglio final tendrait à perdre en route ceux n'ayant pas un souvenir frais du premier volet (l'idéal serait de voir les deux films à la suite).
Ceux qui apprécient les films de fantômes nippons (Ring, The Grudge) risquent d'être un peu déçus par ce thriller privilégiant l'enquête aux dépens du frisson. Force est de constater que les pures scènes d'épouvante sont rares ici (hormis quelques convulsions corporelles de bon aloi), et que le fantôme n'est pas aussi terrifiant que dans les films références du genre. Toutefois, il serait dommage de s'arrêter à cette seule remarque.
Davantage tournée vers le thriller paranormal que l'horreur, La Mort en Ligne 2 s'avère être une série B solide et intéressante qui, malgré quelques lenteurs dans sa première partie, propose une alternative honnête au film de Miike.
Un film de Renpei Tsukamoto
Avec : Mimura, Hisashi Yoshizawa, Renji Ishibashi, Haruko Wanibuchi