Voir la fiche complète du film : Lacérés (Jon Hoffman, Dave Rock - 2005)
[[

Lacérés

Une famille recomposée compte bien profiter d'un week-end en camping pour se donner une nouvelle chance. Ce long-métrage n'est pas si désagréable que ça, mais il ne restera pas longtemps dans les mémoires.
Publié le 31 Août 2011 par GORE MANIACVoir la fiche de Lacérés
4
Forêt Fantôme
**Attention, cette critique contient quelques spoilers.**

Une famille recomposée compte bien profiter d'un week-end en camping pour se donner une nouvelle chance. Pendant ce temps, un couple se fait attaquer dans des bois environnants par une femme atrocement défigurée.

Si Leatherface avait eu une fille, aurait il osé profité de sa célébrité pour permettre à celle-ci d'obtenir un premier rôle dans un film d'horreur ?
En regardant Scarred, c'est à peu près la question la plus profonde qu'on pourra se poser afin de passer le temps entre deux meurtres.

D'autres s'interrogeront par ailleurs sur la taille du tour de poitrine de l'héroïne, il est vrai bien épaulée par un wonderbra qui n'a pas crevé un budget de 200 000 dollars environ, aussi mince que l'intrigue de ce métrage lorgnant du côté de Détour Mortel.

Une famille, installée dans des bois le temps d'un week-end, écoute un soir au coin du feu une histoire racontée par le garde forestier, mettant en scène une jeune fille née d'une relation adultère.

Cette dernière, haïe par le mari de sa mère, violent et alcoolique, vit un véritable calvaire jusqu'au jour où ce dernier, dans une rage terrible, tue sa femme et lacère le visage de la jeune fille, laissée pour morte. Survivant à ses blessures, la victime erre toujours dans la forêt, à la recherche d'un nouveau visage. Mais cette légende s'avère être bien réelle.

Débutant de manière assez calme, ce film à petit budget présente au moins le mérite de s'appuyer sur un casting crédible.
Hormis le couple initial, les adolescents de Lacérés sont moins abrutis que la moyenne américaine. Certes, l'alcool et le sexe restent leurs principales activités, mais leur cerveau fonctionne également, même si le final laisse pantois (mais nous reviendrons plus tard sur cet épilogue). De plus, les actrices sont plutôt mignonnes.

Si vous aimez le gore et le trash, passez votre chemin, car Scarred ne contient pas de scènes malsaines, malgré un sujet qui pouvait le laisser augurer.
Les deux cinéastes ne s'ennuieront pas davantage avec des considérations psychologiques concernant la tueuse. Cela est bien dommage, car son inadaptation sociale, source de sa folie meurtrière, aurait sans doute mérité une meilleure analyse, afin de sortir le film du domaine de la simple série B sanglante, et permettre à ce personnage de se différencier de ses congénères cinématographiques.
Mais quitter les sentiers battus n'est pas chose facile, même dans les bois !

Souvent filmé maladroitement (l'effet du Projet Blair Witch, le talent en moins), Lacérés peine à trouver une identité propre, et ce sentiment se confirme au fil des minutes. Survival bien éloigné de la sauvagerie lancinante d'Eden Lake, Scarred propose surtout un épilogue plutôt sommaire et rébarbatif, à la limite de l'indigence.
On se demande déjà comment une adolescente vivant seule dans les bois depuis tant d'années parvient à casser les jambes d'un garçon dans la force de l'âge avec un galet ! Ne sachant pas achever une folle furieuse qui a décimé toute sa famille (ou presque), l'héroïne fait par là montre d'une faiblesse de caractère difficile à comprendre en pareille situation, mais induisant la sacro-sainte possible suite en cas de succès (effet de moins en moins subtil chez nos voisins américains).

Finalement, il fallait juste comprendre que cette tueuse avait besoin d'un homme (la scène du maquillage), maniant visiblement aussi bien sa langue que son couteau dans une scène de "viol" inversé qui aurait gagné à être beaucoup moins aseptisée. C'est ce manque d'audace qui enterre finalement Lacérés.

A défaut d'être ambitieux, les réalisateurs pouvaient au moins être irrévérencieux, n'allant pas dans le même délire que la réjouissante série des Détour Mortel.
On le regrette, car ce long-métrage n'est pas si désagréable que ça, mais il ne restera pas longtemps dans les mémoires.

A propos de l'auteur : GORE MANIAC
Portrait de GORE MANIAC

J'essaie de partager ma passion pour un cinéma méconnu, mais qui mérite incontestablement qu'on s'y arrête !

Autres critiques

REC 3: Genesis
Le territoire ibérique est devenu en très peu de temps le nouveau pays des films d'horreur. La faute, ou plutôt grâce à Jaume Balaguero et son compagnon de caméra Paco Plaza. En effet, en seulement deux ou trois films, les deux compères ont conquis le monde de la terreur et ont rejoint le panthéon des cinéastes à suivre de très près. En effet, après un Fragile de la part de Balaguero, qui montre...
Detention
Il y a parfois des films qui sont injustement boudés dans les salles obscures, voire même privés de projection pour diverses raisons plus ou moins fallacieuses. Du coup, et c'est de plus en plus fréquent, en fouillant dans les sorties en direct to vidéo, on trouve des petits bijoux, des films indépendants bandants, ou même des pépites inventives et totalement loufoques. C'est le cas avec ce...
Doom
La saga Doom est connue de tous les fans de jeux vidéo pour avoir popularisé tout un genre : le FPS (First Person Shooter). Certes, il y avait bien Wolfenstein , mais Doom était tellement novateur et supérieur à son aîné de seulement un an qu'on lui donna son nom pour caractériser les jeux de tirs à la première personne, soit "Doom-like". Des couloirs labyrinthiques, des beuglements...
La Mutante des Mers
La Mutante des Mers se présente comme le remake d'un film de monstre de 1956 : The She-Creature d' Edward L. Cahn . N'ayant pas vu cet antique témoin d'un cinéma populaire à base de Craignos Monsters en latex, c'est donc vierge de tout apriori que j'ai entamé le visionnage du film de Sebastian Gutierrez . Et puisque j'en suis aux confidences, sachez que j'ai...
Resident Evil Degeneration
Au cinéma, la saga Resident Evil est loin de faire l’unanimité. Hormis un premier opus passable et un troisième volet intéressant dans sa déclinaison post-apocalyptique, la genèse initiée par Paul W.S. Anderson a progressivement sombré. En parallèle, le spectateur a eu droit à des films d’animation coproduits par Capcom. Ce qui laisse sous-entendre une bonne maîtrise de l’...
Lacérés
Réalisateur:
Durée:
87 min
4
Moyenne : 4 (5 votes)

END OF THE LINE TRAILER

Thématiques