Leviathan
George Pan Cosmatos est un faiseur de série B plutôt honnête. On lui doit D’Origine Inconnue (déjà avec Peter Weller), le bien bourrin Rambo II : La Mission ainsi qu’un autre Stallone un peu moins connu mais tout aussi « recommandable » : Cobra. Malgré tout, Cosmatos ne joue pas dans la cour des grands et malgré certaines qualités, son Leviathan qui nous occupe dans ces lignes, a bien du mal à se hisser au niveau des films dont il s’inspire sans vergogne (d’Alien à Abyss en passant par The Thing).
Leviathan nous propose de suivre le quotidien d’une station de forage sous-marine. Un jour, ils découvrent dans l’épave d’un navire russe des documents relatant une étrange épidémie qui aurait ravagé l’équipage. Ils découvrent aussi une bouteille d’alcool qu’un des membres de l’expédition s’empresse de s’enfiler en douce. Très vite, l’état de santé de celui-ci se dégrade, provoquant doute et inquiétude au sein des membres de l’équipe…
Nous ne sommes clairement pas en présence d’un monument d’originalité mais bien devant un film de monstre marin dans la veine d’un M.A.L. (Deep Star Six). Bref, de la série B de science-fiction avec gore soft en option qui pompe peinard sur les classiques du genre. Cosmatos a quand même disposé de moyens importants et les noms qui défilent au générique de début font quand même saliver pour l’amateur un tant soit peu éclairé de cinéma de genre : Peter Weller, Richard Crenna, Amanda Pays, Ernie Hudson au rayon acteurs/actrices (des têtes connus dans la série B), David Webb Peoples au scénario (on lui doit ceux de Blade Runner, Impitoyable, L’Armée des 12 singes… une autre classe quand même !), Lawrence Gordon à la production (le récent Watchmen de Snyder mais aussi Piège de Cristal et sa suite, Waterworld, Event Horizon, les Hellboy de Del Toro…).
On continue un peu avec une partition de Jerry Goldsmith (est-il encore besoin de le présenter ?), la photographie d’Alex Thomson (Excalibur, Legend, Labyrinth, Alien 3, Demolition Man…), les équipes des studios de SFX de Stan Winston… Bref, du beau monde pour un film qui a du mal à nous faire croire que la somme de ces talents n’ait pas donné un résultat plus convaincant.
Cosmatos essaye de faire grimper le trouillomètre mais échoue un peu trop souvent dans cette difficile tâche. La faute à un scénario très classique, dans la forme comme dans le fond, et vraiment trop prévisible. Cosmatos est aussi carrément radin avec sa créature qu’il ne nous dévoilera jamais entièrement dans son film. Le spectateur amateur de créature répugnante sera plutôt déçu. Les acteurs semblent plus ou moins concernés par ce qui se passe autour d’eux (on retiendra surtout le jeu très diversifié de Peter Weller !).
De beaux décors ne faisant pas tout, et malgré sa brochette d’acteurs, Leviathan ne dépasse jamais les standards habituels de la série B. Une fin un peu branlante et trop d’emprunts pour peu innovation achève le film de Cosmatos qui se laisse quand même regarder gentiment mais ne laisse pas de souvenir impérissable.
Un film de George P. Cosmatos
Avec : Peter Weller, Richard Crenna, Amanda Pays, Daniel Stern