Voir la fiche complète du film : NieA under 7 (Taliesin Jaffe, Takuya Satô, Tomokazu Tokoro - 2000)
[[

NieA under 7

Un anime qui ne se prend pas une minute au sérieux. Derrière la patte de Yoshitoshi Abe, on découvre un univers décalé où se côtoient (s'affronte ?) des personnages facétieux qui ne lésinent pas sur les moyens pour donner aux choses les plus insignifiantes, une dimension astronomique. On aime ou pas cet aspect volontairement cinglé et léger. Pour ceux qui accrochent : un bon moment en perspective.
Publié le 23 Janvier 2013 par Dante_1984Voir la fiche de NieA under 7
8
Extra-Terrestre
NieA est une squatteuse de première. Elle occupe le placard de Mayuko, étudiante débordée par ses petits boulots et le comportement quasi boulimique de la jeune extraterrestre qui ne pense qu'à manger…, même le chat ! Après Lain, Yoshitoshi Abe s'est attelé à Niea Under 7, le présent anime casse volontairement le traitement sombre et dramatique de son précédent projet. Un virage à quatre-vingt-dix degrés pour le moins inattendu qui sera néanmoins couronné d'un certain mérite. On le voit dès le premier épisode, le talentueux character designer a voulu s'aérer la tête avec une histoire légère, sympathique et des plus distrayantes.

Contrairement à ce qu'on aurait pu croire, l'identité de NieA ou plutôt sa nature intergalactique ne fait aucun doute et ne surprend guère l'entourage de Mayuko. Comment en est-elle arrivée à squatter un placard en compagnie du chat ? Mystère. Toutefois, les extraterrestres ne se cachent pas des humains et s'insèrent dans la société en trouvant un travail tout en multipliant les efforts pour s'y intégrer. Car nos E.T. du dimanche visent la plus haute marche du podium : le Plus Five. Une sorte de classement qui sert à évaluer le degré social de chacun de leur compatriote. Pour donner une idée de la flemmardise de NieA, elle est Under Seven. C'est dire son niveau d'implication !


Je suis venue en paix.

Le récit en lui-même est assez décousu. La trame principale est mal définie pour ne pas dire absente. Chaque épisode de vingt minutes peut être pris indépendamment des autres sans nuire à la compréhension de l'ensemble. Il s'agit de mini-histoires rocambolesques où les plus petites péripéties (tournoi de jeu vidéo, mission d'infiltration chez un concurrent des bains publics...) se terminent dans des proportions exagérées et se transforme en une aventure épique qui ferait rougir d'envie les plus téméraires d'entre vous. Imaginez parcourir un cratère à la recherche d'une mystérieuse huile pour chauffer les bains publics ou rameuter une foule de clients avec de vieilles bornes d'arcade !

Ça ne se prend pas une minute au sérieux. Même s'il ne fait pas toujours mouche, l'humour est omniprésent. Les situations incongrues se suivent et ne se ressemblent pas. Vous souhaitez un OVNI de récup fait avec des ordures, pas de souci, demandez à NieA. Seul problème, il fonctionne avec une prise électrique. Pas très pratique pour s'envoler. Certes, certains gags sentent le réchauffé. Notamment le bras qui s'enflamme sans que son propriétaire s'en aperçoive ou les fréquentes joutes entre Mayuko et NieA ont tendance à se répéter. Ça crie dans tous les sens avant de finir dans les cordes. Pas toujours efficace, mais dans l'ensemble la bonne humeur est au rendez-vous.


Faudrait pas choper la grosse tête.

D'ailleurs, les caractères sont assez grossièrement dépeints. On ne s'embarrasse pas de construire des personnalités bien établies, mais plutôt de préférer dessiner quelques traits contradictoires pour stimuler les échanges ou les séquences. L'affamée survoltée, la narcissique égocentrique, le copain d'enfance ténébreux, la jeune fille réservée ou la folle de service complètement accro aux OVNIS et aux extraterrestres. Un panel d'individus éclectiques, mais finalement pas très surprenants. Là également, ce n'est pas dans l'intérêt de l'anime et l'on se contente de ce qu'on nous offre.

En ce qui concerne le visuel, les dessins sont assez simplistes, mais l'intonation conférer par la patte de Yoshitoshi Abe est bel et bien perceptible. Ce n'est pas tant le cadre qui sera au centre de toutes les attentions, mais les bouilles de nos joyeux drilles, suffisamment dissemblables et expressifs pour engranger la sympathie à leur égard. L'animation en elle-même se révèle correcte tout comme la mise en scène, mais on est loin des références en la matière. Il faut reconnaître que l'anime n'a pas trop mal vieilli. Cela est dû en partie à l'absence d'images de synthèse. Couleurs tape-à-l'oeil, faciès démesurément exagéré lorsque c'est nécessaire. En d'autres termes, le manga dans toute son excentricité.


On se la coule douce devant le vaisseau-mère.

Bref, NieA Under 7 est un anime complètement déjanté. Quand bien même il n'est pas exempt de tout reproche, mais l'on se plaît à suivre les aventures farfelues d'un groupe de personnages qui le sont tout autant. Pourtant, il n'y aurait pas de quoi pavoiser au vu d'une histoire assez simpliste qui multiplie les intrigues secondaires sans jamais s'atteler à un fil rouge plus ambitieux. Ce n'était clairement pas dans les intentions des scénaristes et de Yoshitoshi Abe de nous pondre un récit complexe et tentaculaire. Une errance qui n'en est finalement pas une. NieA Under 7, c'est avant tout un moment à savourer sans modération, le pop-corn entre les doigts et les orteils en éventail. Fou, mais terriblement sympathique.
A propos de l'auteur : Dante_1984
Portrait de Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

Autres critiques

The muthers
Les années1970 auront été favorables à l’émergence et au développement de divers courants cinématographiques. Parmi ceux-ci, les films grindhouse ont fourni pléthores de bobines vite tournées pour engranger un retour sur investissement des plus rapides. Si certaines d’entre elles sont tombées dans l’oubli, d’autres ont gagné leurs galons d’œuvres cultes. Au même titre que les intentions des...
La Mutante des Mers
La Mutante des Mers se présente comme le remake d'un film de monstre de 1956 : The She-Creature d' Edward L. Cahn . N'ayant pas vu cet antique témoin d'un cinéma populaire à base de Craignos Monsters en latex, c'est donc vierge de tout apriori que j'ai entamé le visionnage du film de Sebastian Gutierrez . Et puisque j'en suis aux confidences, sachez que j'ai...
Detention
Il y a parfois des films qui sont injustement boudés dans les salles obscures, voire même privés de projection pour diverses raisons plus ou moins fallacieuses. Du coup, et c'est de plus en plus fréquent, en fouillant dans les sorties en direct to vidéo, on trouve des petits bijoux, des films indépendants bandants, ou même des pépites inventives et totalement loufoques. C'est le cas avec ce...
Aftershock : l'Enfer sur Terre
La jaquette d' Aftershock : L'enfer sur Terre annonce d'emblée la couleur : par les producteurs d' Hostel . De fait, en visionnant le film, on ne peut nier la filiation entre les deux métrages car le principal défaut du second, à savoir une interminable introduction, se retrouve dans le premier. L'influence d' Eli Roth , réalisateur d'Hostel et ici acteur secondaire,...
La Guerre des Mondes
Certaines œuvres sont ancrées dans l’imaginaire collectif si bien qu’elles font l’objet de variations et révisions à des intervalles plus ou moins réguliers. Hasard des plannings télévisuels, La Guerre des mondes a bénéficié de deux nouvelles adaptations sorties quasi simultanément à la fin 2019. La version de la BBC se voulait assez proche de son modèle littéraire avec une...

Thématiques