Voir la fiche complète du film : Run or Die (Michael Corrente - 2011)
[[

Run or Die

Un film qui mélange les genres sans jamais convaincre. Entre comédie romantique, polar et action (du genre lénifiante qui ne bouge pas d'un iota), Run or die se révèle d'un ennui mortel.
Publié le 22 Novembre 2013 par Dante_1984Voir la fiche de Run or Die
2
Dans la profusion de DTV qui sorte à la va-vite avec des critères de choix aléatoires (des perles demeurent inédites dans nos contrées alors que des immondices sans nom trouvent un chemin jusqu'à notre dvdthèque), il est bien rare que l'on découvre de bonnes surprises à se mettre sous la dent. Un constat qui se vérifie dans le cinéma de genre, mais aussi dans des registres plus grand public. C'est donc au tour de Loosies de nous rendre une petite visite. Le marketing aidant, on a droit à un tout nouveau titre (ah traduire l'anglais par... de l'anglais !) nettement plus vendeur et évocateur de courses poursuites, de fusillades et d'affrontements musclés !


Mmmh, j'ai un rôle minime pour un travail minime. J'achète !

Enfin ça, c'est sur le papier, à tout le moins l'idée que l'on se fait au vu du pitch initial, ainsi qu'un fabuleux travail sur la jaquette qui laisse à penser que nous sommes en face d'un film d'action flirtant avec le polar et la comédie romantique. Un mélange indigeste qui, à aucun moment, ne prend forme. Il faut reconnaître que l'on s'ennuie ferme et le scénario n'aide pas à se sentir impliquer ou à se concentrer devant son écran. Tour à tour mou du genou, creux, instable dans sa construction, Run or die ne parvient nullement à convaincre, même ses intentions semblent biaisées dès le départ. La faute à un montage chaotique où les scènes se succèdent dans une chronologie anarchique.

Entre des flash-back mielleux, les séquences redondantes du pickpocket et des dialogues insipides et pompeux, il est bien difficile de déceler de quelconques qualités à ce film de seconde zone. L'atmosphère de la grosse pomme et de ses rues tentaculaires ne possède aucune épaisseur. Malgré le cadre, le côté sombre et urbain de l'histoire, tout paraît très propre, très gentillet au vu de ce que l'on pouvait espérer. À vrai dire, celle-ci est d'une misère créative alarmante avec tous les clichés des différents modèles dont elle s'inspire. À savoir, des séquences fades qui multiplient les errances et les maladresses dans des situations absurdes et faciles.


Voilà comment on finit pendant Run or die...

À ce titre, il n'y a quasiment aucune action durant son déroulement. La progression se fait cahin-caha en escomptant dépatouiller ses protagonistes dans des imbroglios qui confèrent à des quiproquos ridicules. L'humour que l'on essaye d'instaurer ne prend absolument et finit de faire sombrer Run or die dans une médiocrité complaisante. Ajoutons à cela, une romance hors de propos des plus légères qui gangrène l'entièreté du récit. Bien entendu, la confrontation entre les deux tourtereaux souffre des disputes de circonstances et trouve une issue un peu trop abrupte et pas crédible pour deux sous.

Au niveau des protagonistes, on reste au ras des pâquerettes. Ils sont assez conventionnels tant dans leurs caractères que dans leurs motivations. On notera que, parfois, leurs comportements sont plus qu'étranges et se conforment davantage aux besoins du scénario qu'à leur propre aspiration. On n'y croit pas une seule seconde. Un constat qui contribue à ternir l'interprétation des acteurs. Peter Facinelli tient la tête d'affiche tant bien que mal, tandis que l'on trouvera dans quelques recoins obscurs un Michael Madsen bien fatigué et un William Forsythe aussi anecdotique qu'inutile. Bref, des guest-stars sur la pente descendante (pour certains, depuis un certain temps) qui ne parviennent à pallier la nullité ambiante.


T'as meilleure mine dans les ordures.

Au final, Run or die se révèle une production brouillonne, peu ambitieuse et facilement oubliable. À aucun moment, l'histoire ne se concentre sur un genre particulier ou les entremêle avec habileté. Le scénario prévisible se contente de les évoquer dans un montage brinquebalant qui confère à l'ennui. Lent et soporifique, ce polar aux relents de mièvreries à l'eau de rose ne prend absolument pas. Vendu comme un film d'action nerveux, on n'en ressort que plus frustré de ses péripéties à l'humour discutable, aux rebondissements aléatoires et trop abrupts. Pas une déception, simplement un DTV nul, répétitif et sans relief.
A propos de l'auteur : Dante_1984
Portrait de Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

Autres critiques

Blood Glacier
Hormis le slasher Trois jours à vivre et de modestes exceptions, le cinéma autrichien n’est guère prolifique en matière de films d’horreur. Très discret sur la scène internationale, ce type d’initiative ne dépasse guère le tour des festivals ; au mieux, une sortie en DTV. Après s’être attelé aux zombies avec Rammbock , Marvin Kren se penche sur le survival animalier en...
Brightburn : L'Enfant du mal
Si le film de super-héros reste l’occasion d’exploiter plusieurs genres, de la science-fiction à l’action, il dispose de codes à part entière. Hormis quelques exceptions, dont la trilogie Glass de Shyamalan, les productions Marvel et DC monopolisent allègrement cette frange du paysage cinématographique; elles-mêmes adaptées des comics respectifs. Aussi, il est particulièrement...
Krampus Unleashed
Dans la catégorie des films d’horreur de Noël, on distingue plusieurs types de productions. Celles qui démystifient l’image symbolique du père Noël. Les métrages qui usent du contexte de manière plus ou moins abusive. Et enfin ceux qui explorent la face cachée de cette fête, en mettant souvent sur le devant de la scène des antithèses du père Noël, comme le Grinch, Saint-Nicolas ou...
Star Trek
Des années que les fans l’attendaient et il est enfin là, sept ans après Némésis , le dixième film de la saga. Avec à la barre J.J. Abrams , auteur d’un incroyable Mission impossible 3 et créateur des séries que sont LOST, Alias et la toute récente Fringe , Star Trek 11 a finalement débarqué sur nos écrans. Onzième film ? Pas tout à fait car le métrage est intitulé Star Trek , un...
Amityville 3D : Le démon
Alors que les années 1980 sont particulièrement plébiscitées pour mettre des figures emblématiques du slasher sur le devant de la scène, la saga Amityville se poursuit d’une manière plus ou moins régulière. Cela vaut autant pour la sortie des films respectifs que pour leur constance qualitative. Bien qu’il soit toujours possible d’émettre des réserves sur la véracité des faits,...

Thématiques