Voir la fiche complète du film : Sinister (Scott Derrickson - 2012)
[[

Sinister

Boudé injustement par de nombreuses salles françaises lors de sa sortie au cinéma, Sinister mérite incontestablement une seconde chance.
Publié le 25 Mars 2013 par GORE MANIACVoir la fiche de Sinister
8
Diable et Démon Ecrivain

Auteur d'un best-seller il y a dix ans de cela, Ellison Oswalt est depuis en quête d'un nouveau succès marquant. Endetté, il emménage avec sa femme et ses deux enfants dans une maison dans laquelle d'odieux meurtres ont été commis.
A mesure qu'il commence ses investigations pour son nouveau roman à sensation, Ellison découvre dans le grenier de la demeure un vieux Super 8 et des bobines de films. Des faits mystérieux commencent alors dans la maison.

Le producteur Jason Blum était attendu au tournant après le remarquable Insidious. Ici, les fantômes cèdent leur place à une terreur beaucoup plus palpable.
Derrière la caméra, il fait appel à Scott Derrickson. Les amateurs de fantastique le connaissent plutôt bien. Débutant sa carrière de réalisateur avec le cinquième volet de la franchise des Hellraiser (le dernier épisode honorable, dans lequel le cinéaste y dévoilait déjà quelques qualités) et le trop sous-estimé Exorcisme d'Emily Rose, il avait démontré ses limites en terme de gros budgets avec l'absurde remake du Jour où la Terre s'Arrêta. Co-scénariste de Sinister, il revient donc à ce qu'il sait le mieux faire : les séries B malicieuses et tourmentées.
Côté casting, Ethan Hawke est la seule tête d'affiche connue de ce métrage. Pour une première expérience dans l'univers de l'épouvante, on peut dire que le comédien s'en tire à merveille dans le rôle d'un écrivain has-been tiraillé entre sa soif de célébrité et sa vie de famille.

Pour des raisons économiques autant que par curiosité malsaine, Oswalt s'installe dans la demeure dans laquelle toute une famille a perdu la vie. Il souhaite poursuivre l'enquête de la police, et savoir ce qu'il est advenu de la petite fille de cette famille, dont personne n'a retrouvé la trace. Il déniche rapidement dans le grenier un Super 8 encore en état de marche et croit regarder de vieux films de famille oubliés de tous, lorsqu'il comprend qu'il assiste à des mises à mort filmées par un étrange personnage. Dès lors, d'inquiétants événements se produisent la nuit dans la maison, mettant à mal la santé mentale fragile d'Ellison.
Le point fort de Sinister réside dans sa capacité à faire monter crescendo une terreur sourde, illustrée à merveille par l'obsédante bande musicale de Christopher Young (The Grudge), surtout lors de la vision des snuffs. Contrairement à Paranormal Activity et autres films du même genre auquel Sinister est quelque peu rattaché (à tort sans doute), nous avons ici droit à un scénario élaboré et soigné, Derrickson prenant le temps d'installer ses personnages dans la première partie du film.
On peut donc parler de thriller autant que d'épouvante dans une enquête riche en rebondissements qui nous prend aux tripes, même s'il faut davantage parler de sursauts ou de frissons que d'horreur pure.

L'identité du tueur demeure l'autre point original de Sinister. De plus en plus effrayant à mesure qu'on peut mettre un visage sur ce tueur opérant depuis plusieurs décennies, celui-ci n'a rien à voir avec le banal serial killer vu et revu.
Démon païen dévoreur d'enfants (et de leurs âmes en particulier), Bagul s'avère être un monstre inquiétant, qui retiendra notre attention jusqu'à un dénouement loi d'être inattendu, mais qui a le mérite d'aller au bout de sa logique (ce qui n'est pas toujours le cas à Hollywood).

Boudé injustement par de nombreuses salles françaises lors de sa sortie au cinéma (car s'éloignant trop du style fantastique en vogue en ce moment), Sinister mérite incontestablement une seconde chance, ne serait ce que pour la qualité indéniable de son scénario, sa mise en scène sobre et l'interprétation d'Ethan Hawke, qui tient peut être ici son meilleur rôle.
Sans être révolutionnaire, ce métrage se démarque suffisamment en quelques points pour lui permettre de ne pas être oublié aussitôt vu, et donne envie de suivre de près les prochaines réalisations de Scott Derrickson.

A propos de l'auteur : GORE MANIAC
Portrait de GORE MANIAC

J'essaie de partager ma passion pour un cinéma méconnu, mais qui mérite incontestablement qu'on s'y arrête !

Autres critiques

Sulfures: Don't Let Him In
**Attention, cette chronique contient des spoilers**. Afin de se mettre au vert quelques jours, un riche héritier accepte d'accompagner une jeune femme, connue la veille, le frère de cette dernière et sa fiancée, à la campagne, le temps d'un week-end censé être reposant. Tandis que la population locale évoque avec crainte un tueur en série sévissant dans les bois, le quatuor découvre un homme...
2001 Maniacs
Un groupe de jeunes partis en vacances se retrouvent à Pleasant Valley, une bourgade perdue du sud des États-Unis qui les accueille à bras levés. Mais cette bonne humeur apparente cache un appétit insatiable pour… la chair humaine. Considéré à tort ou à raison comme un film culte, 2000 maniacs avait au moins le mérite d'être le précurseur du cinéma gore. Aussi, le remake voit le jour...
Jurassic World : Fallen Kingdom
Jamais un film n’aurait aussi bien porté son nom : ce Jurassic World 2 incarne parfaitement la chute du mythe de cette série devenue culte dans le temps. Si tout n’est pas mauvais, de nombreuses faiblesses viennent malheureusement plomber l’enthousiasme du fan de la première heure. Cela fait maintenant trois ans que les dinosaures se sont échappés de leurs enclos et ont détruit...
Devil Story : Il était une fois le Diable
Depuis des mois, le DVD de Devil Story trônait sur ma pile de films à chroniquer sans que j'ose y toucher. La raison de cette réticence était simple : ce film me faisait peur. Etais-je de taille à m'attaquer à ce que nos confrères de Nanarland.com, par ailleurs édteurs du DVD, décrivent comme, je cite, le plus mauvais film du monde et de sa proche banlieue ? De plus, Devil Story me...
Amityville 1993 : Votre heure a sonné
La production effrénée de suites exige un retour sur investissement immédiat. Peu importe leur pertinence ou leur qualité intrinsèque, pourvu que l’ivresse de la planche à billets fonctionne. Comme de nombreuses sagas cinématographiques, Amityville s’est fourvoyé dans les DTV opportunistes et ne semble guère en mesure d’inverser la tendance. Le concept est essoufflé, mais cela n...
Sinister
Réalisateur:
Sortie France:
Durée:
106 min
8.41667
Moyenne : 8.4 (36 votes)

SINISTER - bande annonce VOST

Thématiques