Star Trek: Nemesis
Jean-Luc Picard et son fidèle équipage font route vers la planète Romulus avec pour mission de rétablir les liens diplomatiques entre la Fédération et son ennemi juré, le peuple Romulien. Sur place, les passagers de l'Enterprise découvrent que le nouvel homme fort de Romulus, Praeter Shinzon, a éliminé une majeure partie du Sénat avec l'accord de son vice-roi. Deuxième surprise : Shinzon n'est pas un Romulien, mais un humain. Un clone de... Picard. Confronté à cette situation inédite, le commandant du vaisseau spatial devra mobiliser toutes ses ressources pour déjouer les plans de son double et empêcher l'opération de destruction massive dont Shinzon menace la Terre...
Joli vaisseau!
Gros bide au box-office US, détesté par la plupart des fans qui ont crié au scandale, ce Star trek Nemesis ne méritait pourtant pas tout celà car il s'agit ni plus ni moins que d'un des meilleurs épisodes de la saga. Et un tout bon film de SF. D'ailleurs la plupart des critiques de la presse l'ont trouvé très bien. Mais c'est un fait que ce film est différent des autres de la franchise et ça a perturbé bon nombre de fans qui l'ont boudé à sa sortie.
Et comme les gens qui disent ne pas aimer Star trek ne sont pas allés le voir non plus en pensant assister à une simple nouvelle mission des astronautes en pyjamas, le film s'est planté. Vu la qualité du film, c'est vraiment dommage et il était donc grand temps de le réhabiliter afin de lui faire retrouver sa place dans le panthéon de l'univers Star trek.
Double ration pour les fans de Data
Réalisé par Stuart Baird, ce 10ème opus de la saga spatiale est donc un très bon film, n'en déplaise à tous ses détracteurs. Le scénario est vraiment ambitieux pour une fois. celà nous change des habituelles invasions de la Fédaration. Dans ce film on s'interroge sur la nature humaine, sur l'évolution d'un homme, des influences du monde extérieur. Tout d'abord au travers du personnage de Data (mais ça c'est habituel dans la série) mais aussi et surtout grâce au personnage de Shinzon, le clone de Jean-luc Picard.
Et là est toute l'originalité du film. Picard doit affronter un ennemi qui le connait mieux que quiconque...puisqu'il s'affronte lui-même. Le capitaine de l'Entreprise est en proie à un gros cas de conscience car son ennemi n'est finalement qu'une version de lui qui a mal tourné à cause des évènements de sa vie. D'ailleurs on sent bien que tout le film est basé sur cet affrontement. Les autres membres de l'équipage (à part Data) sont fortement mis en retrait et n'apparaissent finalement que très peu dans le métrage.
Picard face à une version dégénérée de lui-même...
Mais Star trek c'est aussi de l'action et des séquences impressionnantes. A ce niveau aussi le spectateur est servi. Le titanesque affrontement entre l'Entreprise et le vaisseau de Shinzon restera dans les annales, au même titre que le combat spatial clotûrant la colère de Khan. Les effets spéciaux sont excellents et la réalisation n'est pas en reste. Stuart Baird n'est pas un amateur en matière d'action et ça se voit. Mais là on en arrive au point qui a choqué les fans. Le réalisateur n'était pas un habitué de l'univers de Star trek et celà se ressent bien en regardant le film.
Nemesis n'est pas du tout traité comme les autres épisodes de la saga. Nous étions habitués à une réalisation plutôt lente et contemplative et dans Star trek Nemesis le rythme est trépidant et la caméra virevolte. C'est plutôt déroutant au départ. Nemesis est vraiment traité comme un film de SF à part entière et non plus comme faisant partie d'un univers. D'ailleurs le scénario est plutôt osé car il introduit une nouvelle race, directement en relation avec les romuliens (race présente depuis la série originale) et dont nous n'avions jamais entendu parler. Les fans ont donc une nouvelle fois été déroutés car ils se retrouvaient sans repères par rapport au spectateur néophyte.
Titanesque affrontement spatial!
Et pour en rajouter une couche, l'émotion est fort présente dans le film contrairement aux habitudes de la série. Tout d'abord à cause du sacrifice d'un personnage très populaire qui n'est pas sans rappeler la mort de Spock à la fin de la colère de Khan, mais aussi à cause de Shinzon lui-même. Il est la victime d'une vraie tragédie et bien que l'on excuse aucunement ses actes, on les comprend. Le personnage n'apparait d'ailleurs jamais comme un méchant intégral mais plutôt comme une personne tiraillée. C'est réjouissant de voir que pour une fois, le scénario n'est pas totalement manicchéen.
Torpille à photons!
Geoffrey Claustriaux
Un film de Stuart Baird
Avec : Patrick Stewart, Jonathan Frakes, Brent Spiner, LeVar Burton