Voir la fiche complète du film : The Fades (Tom Shankland, Farren Blackburn - 2011)
[[

The fades

Une série percluse de longueurs qui ne racontent pas grand-chose hormis les états d’âme d’adolescents relégués à de basses caricatures. Malgré de rares bonnes idées, l’on s’en désintéresse bien avant la conclusion.
Publié le 7 Avril 2015 par Dante_1984Voir la fiche de The Fades
4
Rêve et Cauchemar Fantôme

Les Britanniques sont connus pour offrir des séries à contre-courant d’une production de masse efficace qui manque cruellement d’originalité. Après s’être penché à de nombreux thèmes chers au fantastique et à l’horreur, le Royaume-Uni s’attaque aux fantômes sur fond de prophéties apocalyptiques. Doté d’un pitch non dénué d’intérêt, d’une solide réputation autant auprès du public que des professionnels (Bafta 2012 de la meilleure série dramatique), The fades n’aura pourtant duré qu’une unique saison. Une décision qui semble aller à l’encontre d’un a priori sympathique, du moins en apparence...

La chute est rude !

L’on apprend que certains morts ne parviennent pas à trouver la lumière et sont condamnés à errer sur la Terre pour l’éternité. Seuls les angéliques sont capables de les voir et de contrecarrer leur plan et l’envie de se nourrir d’êtres humains. Pourtant, il n’est nulle question de zombies à l’horizon même si les créatures les évoquent en certaines circonstances: regards atones, peaux blafardes et gestes approximatifs les caractérisent au mieux. Dans un premier temps, on sent une mythologie intéressante s’insinuer dans la progression de l’intrigue. Seulement, le sujet principal laissera place à une déconvenue de taille au vu du traitement qui lui est accordé.

En effet, l’atout premier de l’histoire s’efface au profit du quotidien terriblement banal d’un adolescent en mal de reconnaissance. Souffre-douleur ou looser dans l’âme, l’on assiste à un déballage pseudo-intimiste de sa vie en insistant sur des clichés grossiers tels que l’obsession du sexe ou les références dispensables à des films ou des œuvres cultes. Il ne s’agit en rien d’une introduction ou d’une mise en place lourde. L’intégralité de la série se déroule ainsi avec son lot de longueurs. Discussions inutiles, séquences interminables ou affrontements grotesques peinent à maintenir l’attention du spectateur.

La mort, ça laisse des séquelles.

Dès lors, l’évolution est suivie d’un œil distrait avec quelques surprises absurdes en stock. L’ouverture de l’épisode 3 sur la masturbation du personnage principal qui se voit pousser des ailes pendant l’éjaculation, cela laisse... Comment dire? C’est comme contempler une scène quelconque d’un mauvais American Pie; même s’ils le sont tous. À cela, l’on ajoute des retournements de situations peu crédibles pour tenter d’étirer l’intrigue à son maximum, mais lorsque le potentiel n’y est pas, même la courte durée de la série peut paraître sans fin. À aucun moment, on n’entrevoit un changement radical de direction.

Peut-être faut-il se tourner vers le passif de Jack Thorne, le créateur pour comprendre cette orientation à la limite du grotesque avec l’écriture de certains épisodes de Skins, série où l’on assistait également aux quotidiens d’adolescents prépubères. Toujours est-il que les protagonistes sont à l’image de l’ambiance générale: ils ne retiennent guère l’attention. Les caricatures minables ne bousculeront pas les idées préconçues, même les rôles plus «matures» sont d’une incroyable platitude. Entre la peste de sœur jumelle, la mère prévenante, le meilleur ami geek, les brutes épaisses du lycée ou les profs un peu distraits, voire benêts, l’on vous présente un florilège de caractères aussi conventionnels qu’affligeants.

On n'y voit pas plus clair.

Au final, une saison suffit amplement à The fades pour poser les bases d’un concept original qui ne sera à aucun moment exploité convenablement. L’intrigue s’égare du début à la fin vers des considérations secondaires au lieu de progresser vers une finalité saisissante. À savoir, empêcher l’apocalypse d’arriver. On touche rapidement le fond pour se rendre compte qu’on préfère s’attarder sur une bande de personnages sans reliefs et énervants au possible plutôt que de les soigner. En d’autres circonstances, il aurait pu en ressortir une série singulière qui ne privilégie pas le spectaculaire à l’efficacité. Ici, ne prévalent que l’ennui et la frustration d’un travail bâclé. Un beau gâchis.

A propos de l'auteur : Dante_1984
Portrait de Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

Autres critiques

Amityville
Si les remakes ont toujours fait partie du modèle hollywoodien, les années 2000 ont connu un recyclage effréné de productions emblématiques. Après le succès mérité du Massacre à la tronçonneuse de Marcus Nispel, le cinéma de genre a particulièrement été impacté. Bien que sa notoriété soit restée dans les mémoires pour les affaires DeFeo et Lutz, le cas Amityville a été progressivement dénaturé au...
Wolfcop
Lou est policier dans une bourgade quelconque du Canada. Alcoolique et paresseux, il est toujours en retard, ce qui lui vaut d’être constamment rappelé à l’ordre par son supérieur et d’être ridiculisé face à l’efficacité de sa collègue Tina. Pilier de comptoir du rad local où il échoue régulièrement pour étancher sa soif et draguer la serveuse sans succès, Lou est chargé par son chef d’aller...
Aquaslash
Sous-genre horrifique particulièrement en vogue dans les années 1980, le slasher a bénéficié d’un engouement indéniable avec des figures mythiques telles que Jason Voorhees ou Michael Myers. Hormis quelques exceptions notables, comme la saga Scream , ce type de productions se cantonne majoritairement à des itérations dans le domaine du DTV et du bis. Au fil des décennies, on ne compte plus...
Le Survivant d'un Monde Parallèle
Voici un film qui nous arrive tout droit d'Australie et qui s'est fait largement oublier du public depuis sa sortie au début des années 80. N’ayant pas vraiment performé au box-office à l’époque et porté par un casting surtout connu des cinéphiles, le résultat est pourtant loin d'être honteux. L'amateur de films fantastiques aurait tort de passer à côté. Unique...
Terreur dans l'Arctique
Quand on s’attaque au survival animalier, on peut choisir de créer sa propre bestiole, de reprendre un animal existant ou une espèce disparue. Parfois, l’amalgame de ces éléments donne lieu à quelques aberrations tant biologiques que cinématographiques. Aussi, le fait de se cantonner à une ligne directrice plutôt claire relève déjà de l’exploit. Cela sans compter les multiples...
The Fades
Durée:
45 min par épisode
4
Moyenne : 4 (1 vote)

The Fades - Trailer - BBC Three

Thématiques