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The Greenskeeper - Parcours Sanglant

Un film à éviter, sauf si on aime les navets...
Publié le 20 Août 2012 par AqMEVoir la fiche de The Greenskeeper - Parcours Sanglant
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Quels sont les lieux les plus sympathiques pour commettre des atrocités et instaurer une ambiance propice à la noirceur et au glauque? Surement pas un club privé de golf où toute la beauferie américaine se serait donnée rendez-vous. Et pour pourtant, c'est le pari fou qu'on essayait de faire trois réalisateurs en proposant The Greenskeeper ou, en français dans le texte, Parcours Sanglant.Alors il est vrai qu'entretenir un golf permet de côtoyer des objets assez sympathiques pouvant éventuellement servir d'arme mais c'est aussi le lieu où les gens les plus insupportables de la planète se donnent rendez-vous pour siroter un verre et se foutre de la gueule des pauvres.
Cela dit, lorsque l'on n'a pas de moyens, pas de bons acteurs et surtout que l'on manie la caméra comme on manierait un cerf-volant, je ne vois pas l'intérêt de faire un slasher dans un club de golf. Le résultat est bien entendu aberrant à plus d'un titre. Entrons dans le club très fermé des films de merde.


Le "héros" et sa bonne tête de vainqueur...

Quand on regarde un slasher, on sait à quoi s'attendre au niveau du scénario. En gros, on a un tueur masqué, des meurtres sanglants, violents et parfois inventifs, et un retournement de situation inattendu, donnant parfois l'identité du criminel. Or, dans The Greenskeeper, toutes nos attentes sont à peu près comblées, sauf que tout cela est si médiocre que l'on ne peut qu'être atterré par le résultat.
Déjà, au niveau de l'histoire, on va suivre un pauvre type, auxiliaire du jardinier mais aussi l'héritier du golf. Son père aurait mystérieusement disparu suites à vune explosion. En outre, on raconte qu'un homme déguisé en jardinier hante les lieux la nuit et tue tous les gens qui s'y aventurent. Bien entendu, notre héros, débile de son état, va accepter de faire entrer une bande de jeunes dans le golf la nuit pour faire la fête qui va tourner au carnage.
Il est clair que niveau imagination, on est très loin de tout ce qui se fait actuellement. En gros, on dirait un épisode d'Esprits Criminels, mais en version ukrainienne, avec un décor de golf en carton et surtout des acteurs polonais. En plus, le twist final est d'une pauvreté alarmante. On se doute dès le départ de qui est le tueur et le retournement de situation est d'une bêtise à couper le souffle. C'est le genre de fin à vous laisser la bouche béate.

Mais ce qui est magnifique, c'est que la réalisation est moisie. La caméra filme mal, la qualité de l'image est à jeter et, en plus, l'ambiance qui en ressort est équivalente à un film animalier sur les moules.
Les décors sont d'une platitude monstrueuse, car même à 10km de chez moi, dans un patelin, il y a un golf plus beau et surtout une forêt plus dense. Et puis ce club de golf à deux balles avec ses maîtres-nageurs encore plus beaufs que les bourgeois qui se baignent, c'est un calvaire. On se croirait à Rodez, dans les années 1960.
D'ailleurs, cela m'a surpris aussi car j'ai cru que j'avais à faire avec un film des années 80 ou 90, mais quand j'ai vu 2002, j'ai été scandalisé et ébahi à la fois. En plus, le film ne trouve jamais son ton. Un coup cela doit être drôle, un coup cela doit faire peur, mais finalement, à force de jouer sur les deux tableaux, on ne sait jamais la réaction à adopter, si l'on doit prendre le film comme une parodie ou comme un vrai slasher sanglant. Et enfin, ces magnifiques plans de jour du club, alors que l'on est en pleine nuit, c'est affligeant!


Ah ben là, de suite, le film est plus crédible !

Parlons un peu des acteurs et du casting en général. Comment, en 2002, peut-on prendre des gens aussi peu intéressés par leur travail et surtout aussi mauvais dans leur interprétation?
Et puis, je ne sais pas, mais quand on fait un film d'horreur et qui plus est, un slasher, on doit prendre un tueur charismatique avec un costume intéressant suscitant mystère et terreur, un héros ou une héroïne aussi charismatique, mais avec une évolution intéressante vers la révolte et la baston finale. Or, ici, c'est tout ce qui manque. Le tueur est vraiment très mystérieux, puisqu'on dirait un jardinier déguisé en apiculteur. Alors là, je peux vous dire que ça fout vraiment les jetons, surtout quand on voit comment il est bâti ; même Elie Semoun parait lui foutre une raclée.
Et que dire du héros, Allelon Ruggiero, aussi charismatique que Mimie Mathy ? Il faut dire qu'il est gros, il est idiot, il est moche et en plus il joue comme un manche. Il arrive à plomber le film à lui tout seul car son interprétation de pauvre type est complètement ratée. Viennent ensuite les seconds couteaux, et là, c'est la débandade. On a un prof de tennis qui se rapproche plus de Kad Merad que de Roger Federer, des jeunes qui fument, qui boivent et qui baisent (comme d'hab' dans un slasher) et des nanas qui rêvent de percer dans le cinoche et qui montre leurs nichons à tout bout de champs. Le rêve quoi!

Heureusement, le film se rattrape sur des effets gores assez sympathiques et des meurtres aussi inventifs qu'improbables. Chaque personne va en prendre plein la gueule, de manière différente.
Naturellemetn, nous n'échapperons pas au coup de club de golf dans la tronche, ni aux cisailles dans le dos, puisqu'après tout il s'agit d'un jardinier apiculteur tueur de jeunes donzelles effarouchées et de jeunes hommes lubriques. Cela dit, certains passages sont assez drôles et bien sales, comme le montre le meurtre du couple qui baise sur le green (le psychopathe une machine qui sert à faire des trous dans la terre). Le résultat est bien dégueulasse, si l'on excepte le cliché de trop, avec le lambeau de peau qui pendouille à la machine et dont le tueur se débarrasse négligemment.
Ensuite, il y a un meurtre sympa avec la machine qui lance les balles de tennis sur le prof (qui ne sait pas jouer au tennis, ça se voit rien qu'au geste) sauf que cette fois, la machine va balancer des clous.
Le final est d'une nullité affligeante, mais cela ne l'empêche pas de verser dans le gore bon marché avec une décapitation à la lamelle de tondeuse et une mort par tuyau d'arrosage.


Un improbable look mystérieux...

Au final, The Greenskeeper est une daube infâme sans nom, le genre de film que tu achètes et que tu jettes de suite après. Aussi débile qu'improbable, le film ne suscite aucun intérêt hormis trois passages gores et funs. Les acteurs sont nuls, le psychopathe est aussi charismatique que Loana, mais le pire c'est qu'au niveau de la réalisation, c'est extrêmement mauvais et qu'ils s'y sont mis à trois.
Bref, un film à éviter sauf si on aime les navets et peut-être les clubs de golf. En tous les cas je déconseille fortement.

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The  Greenskeeper - Parcours Sanglant
Durée:
90 min.
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