Voir la fiche complète du film : Une Epine d'Amour (Ludovic Bornes - 2012)
[[

Une Epine d'Amour

Un film à très petit budget sincère, mais plombé par des problèmes techniques et des problèmes d'écriture.
Publié le 14 Juillet 2012 par GeoffreyVoir la fiche de Une Epine d'Amour
2

Une fois n'est pas coutume, pour commencer cette critique, j'aimerais m'excuser d'avance auprès des techniciens, acteurs, scénaristes,...etc, bref, j'aimerais m'excuser auprès de tous les intervenants qui ont sué sang et eau sur ce film pour les mots durs qui vont suivre.

Je déteste critiquer les petits métrages indépendants tournés et montés au forceps, car c'est déjà un exploit en soi de les compléter et de les voir distribués. Seulement, puisque Une épine d'amour est présenté (et vendu) sur un pied d'égalité par rapport à d'autres bons films professionnels (The Woman, par exemple, pour rester dans le catalogue du distributeur Emylia), je me dois de le critiquer en tant que tel.
Et là, sortez les mouchoirs, car le constat est sans appel.

Une épine d'amour raconte les déboires et les problèmes familiaux d'une fille, Lysa, la trentaine fatiguée, droguée, de son ami d’enfance Jack, un dealer et de Chris, un être cher à Lysa, policier dans le Marseille du début des années 2000, où beaucoup de personnes se droguent encore, à l'abri des regards dans les vieux quartiers de Marseille...

Je ne sais pas ce qui est le plus difficile à supporter durant le visionnage d'une épine d'amour : la médiocrité technique de l'ensemble ou l'amateurisme de l'écriture ? Car les deux souffrent de lacunes rédhibitoires, impossibles à outrepasser pour apprécier le spectacle.

Commençons par le plus frappant, le premier qui saute aux yeux (et aux oreilles) : l'aspect technique. Il semblerait que la plupart des séquences sonores aient été réalisées en prise de son directe, c'est-à-dire sur le plateau de tournage avec des micros, à l'exception de quelques lignes ajoutées en post-production. Le problème, c'est que le rendu n'est pas bon. Les micros utilisés étaient-ils de mauvaise qualité ? Trop petits ? Pas adaptés ? Volonté d'augmenter le côté "réaliste" du film ? Mystère. Quoi qu'il en soit, nombre de dialogues sont tout simplement inaudibles, soit à cause de la réverbération, soit au cause d'un volume sonore tout simplement trop bas.
Ajoutez à cela une musique envahissante et vous obtenez un sacré calvaire auditif.

Notons tout de même de bons points au rayon visuel, car la photographie est de bonne qualité, ce qui n'est pas négligeable pour un film se déroulant la plupart du temps de nuit ou dans des endroits glauques. Marseille by night, ça vaut le détour.

Cela étant, si l'enrobage avait été le seul élément déficient de Une épine d'amour, la pilule aurait peut-être pu passer, d'autres films l'ont déjà fait, (Zombies Anonymous, par exemple), mais outre la forme, le fond pose également problème.

L'histoire était potentiellement intéressante, mais ne s'avère pas toujours compréhensible, la faute à un scénario bien trop mal construit et chiche en rebondissements pour être prenant.
Ensuite, les scènes duuuuuuuuuuuuuuurent au-delà des limites du supportable. Quelques exemples :
- Après le film, vous saurez tout sur la manière de vous piquer à l'héroïne. On en voit en effet toutes les étapes en temps réel.
- On a droit une interminable séquence de 5 minutes de dialogues en espagnol (?)... argh !
- On "visite" une gare en compagnie d'un des personnages.

Et tout cela pour aboutir à une fin sans queue, ni tête...

Du côté des acteurs, certains s'en sortent bien, telle que Jenny Antoine, impeccable en junkie, tandis que d'autres frisent la correctionnelle. Je pense notamment à Jean-claude Schembri dont certains dialogues ont d'ailleurs été retravaillés à la machette en post-prod. En gros, on alterne entre le bon et le mauvais.

On appréciera la présence d'un acteur connu venu donner un coup à de jeunes cinéastes (Ambroise Michel de Plus Belle la Vie), mais on aura le droit de rester circonspect devant l'intervention vocale moyennement amusante de Daniel Beretta, célèbre pour être la voix officielle française de Arnold Schwarzenegger.

Comme je l'ai dit plus haut, je déteste critiquer des films tel que Une épine d'amour. Car contrairement aux daubes de chez SyFy ou aux films opportunistes made in Asylum, la sincérité transpire de chaque centimètre de la pellicule. On sent réellement la volonté de l'ensemble de la production pour offrir un spectacle poignant, sincère, touchant, qui veut faire réfléchir et interpeller son public sur l'enfer de la drogue. C'est donc un véritable calvaire pour moi de démolir ce film.

Cela étant, il est à noter que la totalité des bénéfices de la production et des ayants droits seront reversés à une association qui lutte contre la toxicomanie. Donc même si le film n'est pas très bon, n'hésitez pas à vous le procurer. Cela encouragera, en outre, l'éditeur Emylia à continuer de soutenir le cinéma indépendant en sortant régulièrement les premières oeuvres de jeunes talents.

A propos de l'auteur : Geoffrey
Portrait de Geoffrey

Comme d'autres (notamment Max et Dante_1984), je venais régulièrement sur Horreur.net en tant que lecteur, et après avoir envoyé quelques critiques à Laurent, le webmaster, j'ai pu intégrer le staff début 2006. Depuis, mes fonctions ont peu à peu pris de l'ampleur.

Autres critiques

The Last Son : La Malédiction
Chez les Furlong, les hommes sont sujets à un étrange héritage qui change de génération en génération. Le grand-père devient aveugle pendant 37 minutes lorsqu'il songe au sexe. Le père dérègle les appareils mécaniques et électroniques quand le stress monte. Mais pour James, le dernier de la lignée, cette curiosité est une véritable malédiction. À chaque fois qu'il subit une violence...
Time Demon II : dans les Griffes du Samouraï
Devenu une star du film d'action, Jack Gomez est pourtant inquiet. Aux prises avec un couple de maîtres chanteurs, il croise la route de Clara, une charmante scientifique devenue la cible de son employeur, Mitsuhirato. Spécialiste du Z à budget inexistant depuis le début de sa carrière, R.J. Thomson s'est toutefois construit une petite réputation dans le milieu du Bis, soutenu notamment par le...
Eyeborgs
Il me faut être honnête : lorsque l'on reçoit, pour chroniquer, un film qui s'appelle Eyeborgs , que la jaquette cherche à en mettre plein la vue avec son robot belliqueux sur fond de carnage, que l'acteur principal est Adrian Paul (la série télé Highlander ) et que le réalisateur est un illustre inconnu qui n'a accouché que de deux autres film dont le piteux Python (haha!),...
Ghost in the shell - Stand alone complex : Les 11 individuels
Après l'affaire du rieur et sa dissolution, la section 9 est reformée pour faire face à une nouvelle menace. Un groupe terroriste qui se nomme les onze individuels fait vaciller l'équilibre de l'actuel gouvernement japonais. Est-ce le début d'un autre Stand alone complex ou le danger est-il bien plus grand ? Dans la foulée du « film-résumé » Le rieur, Kenji Kamiyama...
Rendez-vous avec la peur
Considéré à juste titre comme un cinéaste de grand talent, Jacques Tourneur s’est un temps détourné du fantastique. Fervent défenseur du paranormal et de l’occultisme, il fournit à la fin des années1950 l’un de ses longs-métrages les plus emblématiques, et ce, pour de nombreuses raisons. Le contexte de l’époque n’étant guère enclin à exploiter certains sujets (...
Une Epine d'Amour
Réalisateur:
Durée:
63 min
2
Moyenne : 2 (1 vote)

Thématiques