Voir la fiche complète du film : Warm Bodies : Renaissance (Jonathan Levine - 2013)
[[

Warm Bodies : Renaissance

Warm bodies se révèle un film pour ado (mais pas seulement) plus intelligent qu'il n'y paraît. À la fois drôle, respectueux et original dans le traitement de sa thématique, on découvre une histoire touchante sans faire étalage de sentiment mielleux (enfin presque). En dépit de malheureuses longueurs, nous sommes en présence d'un scénario moins niais que l'on pourrait croire. « Une comédie romantique avec des zombies » plus qu'honorable.
Publié le 27 Mars 2013 par Dante_1984Voir la fiche de Warm Bodies : Renaissance
8
Zombie

R est un zombie parmi tant d'autres dans un monde qui n'a plus rien à offrir que de longues journées d'errance entrecoupées de petits casse-croûtes cannibales. Enfin, c'était jusqu'à ce qu'il rencontre Julie.

Après s'être fait remarquer avec le slasher Tous les garçons aiment Mandy Lane (un peu trop surestimé à mon goût), Jonathan Levine semblait avoir déserté le cinéma de genre au profit de comédie romantique et dramatique. Cinq ans plus tard, le réalisateur revient avec l'adaptation du best-seller signé Isaac Marion. À première vue, le pitch de départ pourrait faire penser à de l'opportunisme mal placé. On songe notamment à l'occasion de décliner une nouvelle histoire d'amour à la manière de Twilight en remplaçant les vampires par des zombies et le tour est joué ! Enfin presque, car les préjugés volent rapidement en éclats.


Zombie au volant, mort au tournant.

En effet, Warm bodies n'a rien à voir avec la célèbre saga bit-lit. Cette comédie horrifique dispose d'un beau potentiel en tournant au second degré ce qui pouvait paraître d'un ennui mortel (pour les vivants). On découvre donc R, zombie malgré lui. La voix off n'est autre que la sienne et dévoile ses états d'âme de cadavre ambulant, son quotidien et son absence d'envie (hormis celle de manger de la chair humaine). Les monologues sont à la fois bien sentis et réfléchis dans la signification des phrases. On connaît foultitude de films de morts-vivants, mais peu sont capables de susciter notre curiosité, encore moins de trouver une approche un tant soit peu originale.

On s'amuse des situations qui, en des circonstances différentes, auraient rapidement ennuyé. Inutile de préciser qu'un traitement plus sérieux du sujet aurait miné le potentiel de départ. Les passages les plus convenus prennent une tournure décomplexée lorsqu'on les voit sous l'angle des zombies. Toute la force de Warm bodies provient de sa légèreté, son autodérision. On ressent la volonté évidente de casser les codes du genre et les préjugés que l'on s’était forgés. Certes, l'histoire erre dans des détours parfois maladroits. On regrette les longueurs qui amènent les deux tourtereaux pour se connaître.


Plutôt ressemblant, non ?

Les échanges laconiques dans l'avion, l'apprentissage de la conduite à R ou même le refuge provisoire dans une maison lambda contribuent à baisser le niveau d'un cran. Le bon déroulement du récit s'en fait ressentir. Malgré cela, l'ensemble demeure très plaisant à suivre, même si l'on aurait souhaité plus en amont continuer à entendre les états d'âme de R. Ainsi, le scénario se révèle à la fois distrayant de par son côté décalé et néanmoins attendu dans l'exposition des événements. En somme, les inconditionnels de morts-vivants trouveront leur compte, mais l'aspect survivaliste est relégué au second plan au profit du point de vue desdits cadavres pour développer l'interaction entre le duo principal.

Pour ceux qui craignent que la romance prenne le pas sur l'intrigue, leurs peurs seront à moitié balayées. En effet, elle fait partie du concept initial et donc, il paraît nécessaire de s'y atteler. Toutefois, son traitement est, là encore, loin des idées préconçues. Cet aspect tranche avec la bonne humeur ambiante. D'abord, point de départ de l'incompréhension, peut-être du dégoût, entre les vivants et les morts, les différences rapprochent les deux héros. Warm bodies joue parfois sur le fil du rasoir et n'évite pas quelques écueils, mais tient la route et dévoile de savoureuses trouvailles telles que manger la cervelle du petit copain (du coup, il n'y a pas de rivalité) pour s'approprier ses souvenirs et contempler Julie sous un autre jour.


L'amour, ça rend toqué du cerveau.

Pour cela, le casting a été savamment choisi. Loin des modèles prémâchés, les acteurs parviennent à jouer de leur personne pour mettre en avant des individus pas vraiment exceptionnels, mais qui ne sombrent pas pour autant dans la caricature. Ainsi, le duo de tête se révèle attachant et progresse à leur rythme pour se découvrir l'un l'autre. On sent une nette évolution dans leur sentiment, tout comme l'aspect physique de R change graduellement pour se radoucir. Les rôles secondaires ne sont pas lésés, notamment avec la présence bienvenue de John Malkovich et Rob Corddry qui dispose de belles réparties au comptoir d'un bar.

Il nous reste à décrire ce monde post-apocalyptique. Les moyens financiers étant confortables, les effets spéciaux s'avèrent plus que satisfaisant. Les maquillages des zombies sont convaincants et mettent en valeur des teints blafards, des yeux hagards et l'on distingue également les veines violettes sur certaines parties du corps. En ce qui concerne le décor, il est bien exploité même s'il ne recèle pas grand-chose de novateur : des rues jonchées de débris, un aéroport, les parkings en sous-sol ou l'entrepôt. Il reste à notifier la présence des osseux, sorte d'évolution de l'état de morts-vivants dans un aspect plus extrêmes, sauvages et désespérés. Des créatures bienvenues pour appuyer la singularité générale.


Au fast-food du coin, cervelles d'humains et membres amputés au menu. A l'assaut !

Warm bodies est une petite surprise. Là où l'on aurait pu s'attendre à un contenu mièvre et naïf, l'on trouve une sympathique comédie horrifique qui détourne les codes du genre et des clichés à son avantage. Non satisfait de ce second degré parfaitement assumé et délectable, le film de Jonathan Levine évite les poncifs et les caricatures (à quelques exceptions prêtes) dues à la romance entre les deux personnages principaux. Il en ressort un moment plaisant à plus d'un titre qui, sans révolutionner le genre ou atteindre le degré d'excellence de ses références, parvient à se faire une petite place dans le paysage déjà très fourni des productions zombiesques.

A propos de l'auteur : Dante_1984
Portrait de Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

Autres critiques

Paranormal Activity 3
Ils sont forts ces producteurs et scénaristes. Ils savent exactement comment rebondir sur un filon doré. Le premier film a marché, autant faire une suite. La suite a fonctionné, on a qu'à transposer l'idée du film dans un autre pays. Les ventes de DVD ont bien marché, on n'a qu’à faire un préquel maintenant non ? Et voila que déboule Paranormal Activity 3 , narrant la jeunesse des deux soeurs et...
Contagion
Après un voyage à Hong Kong, Beth contracte un virus extrêmement contagieux qui la tue subitement. La pandémie mondiale débute et une course contre la montre s'engage pour trouver un vaccin au plus vite. Anticonformiste par excellence, Steven Soderbergh est un réalisateur qui se démarque de l'actuelle production hollywoodienne par une filmographie éclectique et une curieuse (et néanmoins...
Dream Home
**Attention, cette critique contient des spoilers.** Li Sheung (Josie Ho) occupe deux emplois serviles afin de pouvoir économiser dans le but d'acheter l'appartement de ses rêves, avec vue sur la baie de Hong Kong. Malheureusement pour elle, l'immobilier est hors de prix en ville, sans compter les soins coûteux pour son père, gravement malade. Mais la jeune femme est prête à tout pour atteindre...
Les Vampires
*Attention, cette critique contient des spoilers* En 1956, à Paris, plusieurs femmes sont retrouvées mortes, vidées de leur sang. Lantin, journaliste, tente de percer le mystère autour de ce tueur surnommé Le Vampire . A une époque encore troublée par l'après-guerre, les films de veine fantastique se font rares en Europe. Se rapprochant également de l'esprit du roman-photo, du film...
Mr. Brooks
Homme d'affaires reconnu, mari et père de famille apprécié, Earl Brooks cache en fait un sombre passé. Un soir, il sort et tue un couple, renouant avec ses démons. Peu évoqués au cinéma par le passé (même si Norman Bates avait jeté les bases de cet être moderne monstrueux dans la sage culte des Psychose (1960), avant que Thomas Hewitt, alias Leatherface, lui offre un visage moins humain que...
Warm Bodies : Renaissance
Réalisateur:
Sortie France:
Durée:
97 min
7.55556
Moyenne : 7.6 (9 votes)

Thématiques