BIFFF 2013 : Compte-rendu

Après un trentième anniversaire, il fallait bien tenir la barre. Difficile après l'avoir mise aussi haute ? Oui mais c’est sans compter sur une équipe solide et toujours aussi bien rôdée. De la peau de cette bête qu’est la ville de Bruxelles où se trouvait Tour et Taxis, nous passons donc en plein cœur de cette grande métropole aux Palais des Beaux-Arts, ou « Bozar » pour les intimes. A la fin de ce dossier, vous pourrez vous en rendre compte grâce à un « pour/contre » à côté du quel je ne pouvais passer...

1er jour : mardi 4 avril 2013 (ouverture)

Pour ma part, il s’agissait de ma première cérémonie d’ouverture. Le moins que je puisse dire, c’est que cela fut du lourd ! En effet car avec la présence de Neil Jordan pour présenter son bien nommé Byzantium, je ne pouvais rêver d’un meilleur levé de rideau.

Oubliez les suites de Twilight et toutes ses cochonneries : laissez vous emportez par la magie d’un cinéaste qui ose défier les lois du capitalisme régissant nos salles de cinéma. Une œuvre singulière qui flirt régulièrement avec le somptueux. Non toute fois sans certaines petites longueurs qui au final sont très peu de choses comparées à ses nombreuses autres qualités. Un « vampire/movie » anti-opportuniste qui fait très plaisir mais qui reste difficile d’approche.

 

Traditionnel Q&A d’après film où le réalisateur avoua avoir apprécié le scénario dès sa première lecture, de même que son actrice principale -Gemma Arterton-  à laquelle les spectateurs n’auraient pas forcément pensés. Un autre petit tour de force non négligeable de la part de Byzantium, prouvant ainsi dans notre monde d’aujourd’hui qu’une comédienne connue et sexy peu encore jouer autre chose qu’une simple bimbo.


Punisher84 & Neil Jordan

2ème jour : jeudi 4 avril 2013

La programmation étant fortement hétéroclite, je me suis rué sur le canadien I Declare War. Un film de guerre (pour enfants ? avec des enfants ?) qui, sans éviter quelques petits écarts, est d’une originalité impressionnante à beaucoup de niveaux.

 I DECLARE WAR
A mettre devant tous les yeux ?

Pas de festival sans sauce aigre-douce et c’est le film d’horreur sud-coréen Horror Stories de Jung Bum-shik, Im Dae-woong et Hong Ji-young qui ouvre le bal. Le pays n’est pas réputé pour ce genre de bande mais comment ne pas être curieux devant un des rares films à sketches du pays de Samsung ? Résultat, un long-métrage bizarrement agencée avec des histoires assez inégales et un fil rouge sans queue ni tête. Malgré tout, l’ensemble se laisse regarder agréablement et se termine par un dernier récit  étonnement trois crans au dessus des autres.


Coréeshow !

3ème jour : vendredi 5 avril 2013

Pour cette nouvelle nuit fantastique, je ne pouvais passer à côté d’un tel cru. En effet car en plus d’un Mama que j’attendais avec impatience, il y avait le dernier bébé de Don Cosarelli, une viande fraîche néo-zélandaise et des millions d’hectolitres de bibine irlandaise. Malheureusement, nous vivons dans un monde cruel où notre travail nous empêche d’être aussi performant que dans nos plus jeunes années. Même si je n’ai pu voir que les deux premiers films, je peux dire avec certitude que je n’ai pas du tout été déçu.

Tout d’abord avec Mama, une bande purement fantastique fait avec amour. Visuellement très soignée, un scénario bien écrit, des comédiens plus que convaincants mais une intrigue trop tôt dévoilée.

 MAMA

Pour vous toucher quelques mots de John Dies At The End, je vais avoir plus de mal. Car si vous ne le savez pas encore, il n’y a pas vraiment de terme précis pour désigner un tel spectacle. Un pur délire filmique acide sous LSD qui ne vous lâche pas une seule seconde. Je n’ai pas tout compris et une deuxième vision ne serait pas un luxe mais franchement, je ne sais pas quoi dire. Mise à part que si vous aimez l’esprit Troma, c’est un bon début.  


En total vente libre !

4ème jour : samedi 6 avril 2013

Si je vais au BIFFF, c’est pour que mes yeux puissent voir autre chose. Malgré tout, je reste toujours assez attaché aux veilles marmites et surtout, à ma façon d’appréhender les choses. C’est-à-dire que je ne rejette pas un long-métrage sans l’avoir vu. Même si tout porte à croire que celui-ci sera on ne peut plus mauvais. Après quatre films et un remake et sa suite, voilà que redéboule Texas Chainsaw 3D. A l’instar de Michel Myers dans Halloween H20, il revient sous une pseudo nouvelle mouture qui fait suite direct au film de Tobe Hooper. Trêve de bavardages : le film de John Luessenhop est très opportuniste et use de ficelles aussi grosses que les biceps de Dwayne Johnson. Mais le massacre (dans les deux sens du terme) reste sympathique à suivre.

I
Il y avait encore un peu d’essence dans la tronçonneuse…

J’ai pu récupérer mes neurones à la séance suivante avec le curieux After. Un conte fantastique moderne pour adulte certes imparfait mais très rafraichissant. Une histoire d’amour originale et poignante qui fait un bien fou.


Il était une fois…

4ème jour : vendredi 12 avril 2013

Si chaque édition réserve son lot de bonnes surprises, il y a aussi les mauvaises. Heureusement en ce qui me concerne, il n’y en a  eu qu’une seule. Mais un sacré morceau de choix !

En allant voir Dracula 3D, je savais que j’allais me plier en quatre. Le rire est donc ce qui m’a poussé à résister juqu’au bout. Car de la tolérance, du courage et de la résistance, il en faut un paquet pour pour apprécier le dernier né de Dario Argento.

Bingo, le film est bien un ratage complet. Pourquoi Argento a-t-il commis un tel crime? Je n’en sais rien et le Q&A annulé en dernière minute n’a pas pu me donner une bribe de réponse. Photographie dépassée, acteurs mous,  mise en scène plate font partie de la longue black list de Dracula 3D. Il faut le voir pour le croire mais en l’espace d’une seule scène, le réalisateur de Suspiria (ah bon ?) a fait pire que sur les 20 dernières années de sa carrière. Véridique !


Franchement, ça pouvait pas être pire…

Même la meilleure scène du film ne suffit pas à relever le niveau. C’est dire l’ampleur de la catastrophe !

Un metteur en scène qui filme toujours aussi bien sa fille !

5ème jour : samedi 13 avril 2013 (fermeture)

Nous arrivons enfin à cette clôture tant attendue. Pour ma part, le film de cette soirée était celui que j’attendais avec le plus d’impatience. Pour le peu de connaissance  que je peux avoir de la filmographie de Park Chan-Wook, je peux dire que ce type est un génie. Parce qu’à y réfléchir, le pari n’était pas gagné d’avance. Nicole Kidman en gros plan et un scénario de Wenworth « Prison Break » Miller pour un premier film américain, il faut avouer qu’il y a déjà eu plus facile. Monsieur vengeance en est-il sorti haut la main ? La réponse est oui. Mais en émettant une certaine réserve. Car Stoker est tellement « bizarre » tout en étant « normal » qu’il me faudra une vision supplémentaire, à tête reposée, pour en apprécier tout les qualités.

 


Complètement toker !

CONCLUSION

Moins de films dans ma poire, mais un plaisir toujours intact. Une cuvée 2013 de qualité mais cette année, l’important résidait aussi dans le lieu. Non plus une mais deux salles ! Donc plus de films pour une sélection toujours aussi bigarrée.

Qui a gagné le match ? Tour & Taxis ou les Bozar ? Même si l’esprit particulier du BIFFF était bien présent et le confort de vision des salles bien meilleur, je regrette l’Avenue du port. La proximité invités/festivaliers quasiment inexistante étant le gros point noir de cette édition.

Mais restons objectif, le BIFFF a tenue ses promesses et ne cesse d’avancer malgré les obstacles qu’il rencontre. Car pour monter une festivité pareille dans le contexte actuel, cela relève de l’exploit.

Plus d'infos www.bifff.org

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