BIFFF 2017 : Compte-rendu complet

Le BIFFF (Brussels International Fantastic Film Festival) est devenu en 35 ans un festival incontournable pour tout amateur de cinéma de genre, au point que des gens venus de toute l’Europe (je n’ose pas dire du monde) s’y pressent dans la joie et la bonne humeur.

Cette année, un focus spécial avait été fait sur le cinéma russe, ce qui a valu au public bruxellois de découvrir des films tels que The Icebreaker, Attraction ou encore Dragon, le tout au sein d’une programmation de grande qualité où l’on aura vu se croiser des films islandais, sud-coréens, japonais, et j’en passe.

Sans compter que nombre de réalisateurs avaient fait le déplacement pour présenter leur nouveau film et/ou recevoir une récompense, à l'image de Park Chan-Wook (Old Boy), Alejandro Amenábar (Les Autres) et Fabrice Du Welz (Message from the King).

Le BIFFF, c’est aussi une foule d’activités comme le célébrissime Body Painting Contest qui a une nouvelle fois ravit les yeux des petits et des grands (surtout des grands, soyons honnête), le Zombifff Day et le Bal des Vampires. Sans compter, qu'en point d'orgue de cette année, les visiteurs avaient l'occasion de s'asseoir sur le véritable Trône de fer de la série Game of Thrones.

Le BIFFF, c’est surtout un public unique au monde (ou presque) qui a une nouvelle fois fait vibrer les murs du palais des beaux-arts du début à la fin. Les mots manquent pour décrire l’ambiance instaurée dans les 3 salles de cinéma par ce public fervent.

Je ne peux donc que vous conseiller de venir la tester par vous-même l’année prochaine !

Pour ce qui est du palmarès 2017, le Jury international (entièrement féminin) a décerné le Corbeau d'or à l’excellent film australien "Safe Neighborhood" de Chris Peckover.

Les films "The Mermaid" et "We go on" se partagent un Corbeau d'argent, le Jury européen (au sein duquel officiait l’ami Martin Vachiéry) ayant quant à lui récompensé le film "Small town killers", du réalisateur danois Ole Bornedal, d'un Méliès d'argent et "Orbita 9", de Hatem Khraiche (Espagne), d'une Mention spéciale.

Dans la catégorie Thrillers, c'est "At the End of the tunnel", de Rodrigo Grande, qui emporte le Prix, tandis que "Free Fire", de Ben Wheatley, obtient une Mention spéciale "pour l'absence totale de temps morts et les 12.622 douilles répandues".

"Swiss Army Man" de Dan Kwan et Daniel Scheinert a logiquement été récompensé du Prix du 7e Parallèle, tandis que "Saving Sally" d'Avid Liongoren obtient une Mention spéciale.

Enfin, le prix de la Critique est octroyé au film sud-coréen "Tunnel".

A l’arrivée, Le BIFFF, ce grand événement, aura de nouvelle fois été une véritable bénédiction pour tout amateur de cinéma de genre, mais aussi de vannes bien placées, et le moins que l’on puisse dire est que ses aficionados ont répondu présent en nombre puisque la fréquentation a augmenté de 10% selon les organisateurs.

Le BIFFF 2017 est mort, vive le BIFFF 2018 !

 

Retrouvez ci-dessous l’ensemble de mes avis sur les films vus cette année.

Bonne lecture !

 

The Girl with all the Gifts

Un bon film de zombies, avec d’excellentes idées, d’excellents acteurs et quelques moments bien stressants (la traversée des zombies immobiles), mais qui contient aussi quelques longueurs pas franchement utiles, ainsi qu’une mise en place laborieuse.

 

Headshot

Un scenario franchement stupide par moments, mais qui l’assume puisqu’il n’est qu’un prétexte à une déferlante d’action et à des scènes de baston d’anthologie, funs, bien chorégraphiées et toujours bien filmées. Le prototype du film d’action un peu con-con, mais jouissif.

 

The Invisible Guest

Un thriller plutôt réussi, très bien écrit et plus malin qu’il n’y paraît au premier abord, mais qui se perd un peu dans les méandres de son intrigue tortueuse. À voir deux fois pour en saisir toutes les subtilités.

 

Free Fire

Ben Wheatley se prend pour Tarantino et nous offre son Reservoir Dogs à lui. Jouissif ! Et porté par des comédiens de haute volée. Incontournable.

 

From a House on Willow Street

Un film de possession et d’exorcisme qui tente une approche un peu plus originale que ses confrères. L’intention est louable, mais la sauce a tout de même du mal à prendre. La faute, peut-être, à un scénario un brin convenu, à la réalisation trop agitée ou à la photographie trop sombre. Allez savoir.

 

Vanishing Time

Une fable touchante, d’une poésie énorme, et visuellement époustouflante. Les passages dans le temps « figé » sont juste incroyables. On note quelques longueurs dans la seconde partie, mais on les pardonnera aisément à ce film magnifique. Sont forts ces coréens.

 

Message from the King

Fabrice Du Welz revient avec un film au casting solide, pour une histoire de vengeance somme toute classique, mais vraiment bien construite et très bien filmée. Du tout bon thriller.

 

Swiss Army Man

Ce film est juste génial. Il mérite amplement son excellente réputation et les prix glanés au fil des festivals. Sur un pitch improbable, le duo de réalisateurs parvient à construire à film à la fois drôle, émouvant et réfléchi. Un chef-d’œuvre, n’ayons pas peur des mots. Et puis, Daniel Radcliffe en cadavre pétomane, ça n’a pas de prix.

 

Tonight she comes

Non. Juste non. C’est nul, ça ne raconte presque rien, les acteurs sont aux fraises et le talent est aux abonnés absents. Inutile de perdre 90 min de sa vie avec ce film. Next.

 

Dragon

J’attendais beaucoup de ce film de Fantasy russe, la déception est à la hauteur de l’attente. Gnan-gnan et interminable, on dirait une version de la Belle et la Bête dont on aurait aspiré toute la magie et la substance. C’est dommage, car visuellement c’est très très beau. Il faut voir cette île, formée par le squelette fossilisé d’un dragon gigantesque. Un film beau, mais vide, en quelque sorte.

 

The Oath

Ce thriller tendu nous vient d’Islande. On s’en fiche, mais je tenais à le dire. Plus sérieusement, c’est du tout bon avec cette histoire de spirale infernale dans laquelle s’enferment un père inquiet et le petit ami de sa fille, dealer de son état, le premier essayant d’éloigner l’autre de sa progéniture. C’est bien filmé, la tension est bien présente, et le scénario est relativement imprévisible. Que vous faut-il de plus ?

 

Attraction

Un autre film russe dont j’attendais beaucoup. Et heureusement, cette fois, je n’ai pas été déçu. Le fameux blockbuster de SF tient toutes ses promesses visuelles (à l’exception de quelques FX dégueulasses). Il pêche clairement au niveau du scénario (on ne me fera pas croire que l’héroïne, qui rencontre un extraterrestre, n’a rien de mieux à faire que de l’emmener dans un concert de rap), mais c’est vraiment divertissant pour peu que l’on ne se pose pas trop de questions. En plus, il y a un sous-texte intéressant sur le vivre-ensemble. De toute façon, il faut voir le crash du vaisseau alien qui ouvre le film, sans doute l’un des meilleurs jamais vu.

 

The Icebreaker

Un tout bon film catastrophe (russe, précisons-le), qui a le bon goût de se concentrer sur l’humain au lieu du spectaculaire. Le fait que ce soit basé sur une histoire réelle aide sans doute beaucoup. Dommage que l’histoire parallèle concernant les femmes des marins vienne un peu parasiter l’ensemble, mais pour le reste, c’est du tout bon !

 

Safe Neighborhood

Peut-être LA sensation de ce BIFFF 2017. Dans une salle chauffée à blanc par des problèmes techniques d’avant-film (chauffée dans le bon sens du terme ^^), cette petite pépite d’humour noir a convaincu sans peine le public, le jury et les journalistes. Un grand chelem amplement mérité. Must see !

 

Gantz:O

Une très bonne adaptation du manga hardcore Gantz. Peu de choses à en dire, c’est soigné, rythmé et fichtrement bien foutu. Les fans du manga et de japanimation apprécieront, les réfractaires à ce type de cinéma détesteront.

 

We go on

D’une bonne idée, les réalisateurs de Yellowbrockroad tirent un film longuet, mais thématiquement intéressant. Sans compter que les scènes d’épouvante sont sympatoches. Pas indispensable, mais pas désagréable non plus.

 

Orbiter 9

Mouais. Vendu comme un film de SF, Orbiter 9 est finalement tout sauf ça. Mais je ne vais pas spoiler en vous révélant le fin mot de l’histoire. Sachez juste que le film vous emmènera quelque part où vous ne vous attendez pas. Pour ma part, le voyage ne m’a pas plu, malgré le joli minois de Clara Lago.

 

Tunnel

Putain de film ! Je ne vais pas être objectif, car j’ai adoré le film de Seong-hun Kim, qui tient quand même plus de 2h sur le pitch le plus simpliste du monde, à savoir un type coincé dans sa voiture sous un éboulement. Et pourtant, l’histoire parvient à se renouveler sans cesse et à maintenir le suspense jusqu’à la fin. Peut-être pas un chef-d’œuvre, mais un film à ne pas louper, et à regarder dans le noir si possible !

 

At the end of the tunnel

J’avoue que je n’attendais rien de ce film dont je n’avais pas entendu parler. La claque a été d’autant plus belle ! Malin, intense, et doté d’une fin intelligente que l’on ne voit pas venir (et qui a fait jubiler la salle), le film de Rodrigo Grande est une pépite pour les amateurs de thriller en huis-clos. La programmation du BIFFF 2017 est décidément de grande qualité.

 

The Mermaid

Un film de Stephen Chow, c’est toujours un événement. Il faut dire que le réalisateur de Shaolin Soccer et de Journey to the West (entre autres) a l’art d’allier le fun, l’humour et le rythme avec des histoires intéressantes. The Mermaid ne déroge pas à la règle. J’ai passé un super moment devant ce film imparfait, mais qui contient quelques moments d’anthologie (les spectateurs du BIFFF se souviendront longtemps de la scène du poulpe qui cuisine !).

 

Innocent Curse

Personnellement, ce nouvel effort de Takashi Shimizu (la saga Ju-On/The Grudge) était l’un de ceux que j’attendais le plus. Eh bien, j’aurais sans doute mieux fait de rentrer me coucher plutôt que de subir ce film catastrophique à tous les niveaux. Je ne saurais vous décrire l’ampleur du désastre. Alors, pour faire plus simple, on va dire qu’Innocent Curse est à Takashi Shimizu ce que Dracula 3D est à Dario Argento...

 

Merci de m’avoir lu. A l’année prochaine pour de nouvelles aventures !

Geoffrey Claustriaux

 

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