Dogville
Critiques spectateurs
Réalisateur: Lars von Trier Avec Nicole Kidman, Paul Bettany, Patricia Clarkson, Jeremy Davies, John HurtInscrivez-vous ou connectez-vous pour ajouter votre avis !
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publié le 03/12/2012 - 14:37
Experimental
publié le 10/02/2010 - 09:15
Tous pourris
Grace, qui fuit un groupe de gangsters, est hébergée dans une petite bourgade des Etats-Unis, Dogville. Suite à un vote des habitants, la fugitive est cachée et travaille une heure par jour chez chacun de ceux-ci. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu'au moment où l'étau se resserre autour de Grace. Estimant qu'ils courent un danger supplémentaire à l'héberger, les habitants de Dogville se sentent le droit de demander de plus en plus de compensations à Grace...
La première chose qui frappe dans ce film, c'est son dispositif de mise en scène. En effet, le film est tourné dans une sorte de hangar où le plan de la ville est tracé sur le sol, avec juste quelques éléments de décor ici ou là. Ce procédé, s'il fait spontanément penser à une scène de théâtre, n'est pas du théâtre filmé: en effet, Von Trier filme caméra à l'épaule et travaille sur le montage et la bande-son (ainsi,même s'il n'y a pas de porte, on entend un bruit de clenche dès qu'un personnage en ouvre une par exemple).
La deuxième chose qui étonne, c'est la fluidité du rythme et la qualité du scénario: bien que le film dure près de trois heures et malgré un dispositif de mise en scène pour le moins expérimental, le film paraît durer moins longtemps que bien des films d'1h30.
On en vient au troisième point fort du film qui est l'interprétation. Tous les acteurs, Nicole Kidman en tête, sont parfaits et le spectateur rentre sans problème dans l'histoire et s'attache au destin de Grace. Beau tour de force de Lars Von Trier.
Tous ces points positifs pourraient laisser penser que nous avons affaire à un chef-d'oeuvre. Ce n'est pas, à mon avis, le cas. En effet, si
Dogville est intéressant et mérite assurément d'être visionné pour sa radicalité dans son propos et son dispositif formel, il reste limité.La principale limite du film consiste en le déterminisme noir de Von Trier. J'affectionne les auteurs misanthropes pourtant, mais le propos de Von Trier est trop monolithique et la structure du film trop scolaire (thèse, antithèse, synthèse) pour vraiment toucher. L'ironie n'est pas assez fine à mon avis, et le propos final, s'il est intéressant, est encore une fois trop didactique. Autant d'éléments qui empêchent d'être "porté" par le film et d'être profondément ému.
Pour synthétiser, un film qui brille par son originalité formelle, la qualité de son scénario et de son interprétation, mais qui pêche par un didactisme qui tend à effacer sa force et sa poésie.