Le Prisonnier

7.3/10
Le Prisonnier

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Portrait de Gory Freddy Gory Freddy
I am Legend - 1952 critiques
publié le 26/04/2010 - 18:41
8
 

The New Prisoner

Qu'il est périlleux de passer derrière une série mythique comme "Le Prisonnier" et d'atteindre son niveau exceptionnel, ou même d'éviter tout simplement de se ridiculiser...

Sans que le pari soit totalement gagné (du moins au début de la série), cette relecture s'en sort avec les honneurs! Déjà parce qu'elle a su éviter l'écueil pourtant facile et tentant (car bien racoleur pour les 2 de QI) de l'Akcheune Movie pur et dur, dans lequel le cerveau a aussi démissionné. Ensuite car, tout en gardant l'essence même de la série originelle, le scénario propose une version alternative, mettant toujours en avant le concept de la liberté individuelle, mais sous des formes différentes. Bravo!

Là où le bas blesse, et qui explique probablement que le succès ne fut pas vraiment au rendez-vous, c'est que l'ensemble est très inégal, et ce de manière choquante et démotivante pour les impatients! En effet, il y a une nette différence de qualité entre les 3 premiers épisodes et les 3 derniers. L'inégalité de la série ne se fait pas homogène sur l'ensemble, mais bien entre sa première partie et sa seconde, ce qui est évidemment mortel pour tout ceux qui portent un jugement rapide!

Le pilote est assez médiocre, présente de bonnes choses, mais est lent et avare finalement en imagination. Il vaut 6.5/10 environ (pour moi)... Le deuxième 7/10 et le troisième 7.5/10... L'intrigue peine à se mettre en place, le mystère reste superficiel, et si certaines surprises nous attendent, rien qui ne soit porteur sur 45 mn par épisode. De plus, et c'est un peu le défaut de toute la série cette fois, les épisodes ne sont pas bien liés. Entre chacun, on a l'impression qu'on a manqué quelque chose. Les sentiments entre 6 et 313 qui se sont développés anormalement rapidement entre deux épisodes, par exemple... Le comble quand on a vraiment l'impression que les trois premiers contiennent trop de remplissage!

Et puis ce qui aurait pu rester un essai honorable mais manqué devant le génie de la série originelle, devient subitement étonnant les 3 derniers épisodes! Je mettrais 8/10 pour le 4e, 9-9.5/10 pour le 5e et 10/10 pour le dernier. Même si le rythme global de la série reste le même, assez lent, très intellectuel; les idées, les allégories, les mystères proposés puis finalement résolus (de manière très symbolique comme il se doit, rien de terre-à-terre, tout dans le même esprit que la série modèle), deviennent de plus en plus nombreux et percutants! La fin est une pure merveille dont aurait sûrement été fier Patrick McGoohan s'il était encore parmi nous...

Le scénariste de tout évidence a voulu prendre son temps pour étayer son histoire, mais ne s'est pas rendu compte, que cela causait un gouffre qualitatif entre le début de la série et sa fin, non pas en terme d'action puisque tout est très cérébral finalement, mais en quantité d'idées pour nourrir le spectateur intelligent (le gros beauf obèse au QI de géranium, bouffeur de hamburgers et dialisé au ketchup aura laissé tomber depuis les 5 premières minutes: pas assez de gunfights et de nichons!). Ceci explique à mon avis que beaucoup de spectateurs aient abandonné, sans se douter à quel point la deuxième moitié de cette série faisait honneur à celle de McGoohan...

Enfin pour l'interprétation, que dire d'autre sinon qu'elle est excellente et participe beaucoup à la crédibilité de l'entreprise? Mais malgré le grand talent des interprètes en général, et de James Caviezel en particulier (6), reconnaissons que Ian McKellen dans le rôle de l'inquiétant 2, est tellement charismatique, qu'il a tendance à écraser tous les autres...

Ne vous laissez pas décourager par un début de série décevant, et vous ne serez pas au bout de vos surprises après, croyez-moi!

Le 6e épisode de cette saison peut-être pris comme une vraie fin, mais suffisamment ouverte pour la possibilité d'une seconde saison qui serait passionnante. Malheureusement, puisque cette relecture n'a pas convaincu outre atlantique le beauf moyen avec un poisson rouge dans la tête, il y a de forte chance pour que cette fin soit définitive! Dommage!!!

Portrait de Dante_1984 Dante_1984
I am Legend - 1124 critiques
publié le 17/03/2010 - 11:22
8
 

Je ne suis pas un numéro

Avant de débuter ma critique, je tiens à signaler que je n’ai pas vu la série originale dont est issue cette version 2009. Mon avis ne comporte aucune comparaison avec celle-ci. Etant donné le statut mythique de l’œuvre de Patrick McGoohan, les puristes ne pourront qu’être déçus de cette révision de leur objet de culte. Adaptation de la série éponyme, Le prisonnier possède les traits d’une œuvre atypique et étrange. Un homme répondant au nom de Numéro 6 ne possède que quelques bribes de sa vie passée. Il se retrouve dans un endroit appelé Le village où ses habitants semble respirer la joie de vivre. Le dernier refuge de l’humanité puisque ce lieu est entouré d’un désert impénétrable où trône à l’horizon deux immenses tours de verre. Persuadé qu’il existe un « Autre ailleurs », Numéro 6 élabore un plan pour s’évader du village, tandis que les habitants tentent de le persuader qu’il a toujours vécu en ce lieu. Le Village est un personnage à part entière. Si l’aspect psychologique de chaque personnage est clairement mis en avant, le cadre dans lequel ils évoluent possède sa propre personnalité et peut être assimilé comme un protagoniste. Un sanctuaire où se complaît un groupe d’individus exsangue. Leurs comportements pour le moins troublants n’a rien de naturels ou de délibérés. Bien au contraire, ils se voilent la réalité d’illusions toutes plus irréelles les unes que les autres. Mais possèdent-ils vraiment le choix de leurs sentiments et de leurs idées ? Le Village est en fait le reflet de notre société contemporaine. Une façade de chimères où la différence n’est nullement tolérée. Le formatage de notre personnalité par un système corrompu désirant à tout prix briser l’individu afin de l’assouvir dans un besoin matérialiste futile est omniprésent. Désigner les habitants du Village par un numéro est le plus explicite des exemples. Nous faisons partie de la masse et ne pouvons nous différencier sous peine d’attiser les véhémences des autorités. La liberté est un concept très métaphorique. Comment juger le libre arbitre d’une personne ? Qu’est-ce qui nous différencie d’un condamné ? Nous nous levons tous les matins à une heure donnée pour ce rendre à un travail que l’on apprécie plus ou moins et ce, constamment et inlassablement durant notre vie. De ce fait, la disparité est beaucoup plus ténue que ce à quoi nous nous attendons entre notre vie et celle d’un exclu. Durant les six épisodes de la série, on découvre un pan de notre société à explorer (Le travail, l’amour, la famille, la citoyenneté…). Peut-être opportuniste dans l’intention (après les remakes des films, les remakes des séries), Nick Huran délivre une série loin d’être idiote apportant son lot d’interrogations et de réflexions. En conclusion, Le prisonnier est une série singulière. Si par moments, on peut trouver le rythme de l’ensemble quelque peu décousu, il n’en reste pas moins de nombreuses thématiques abordées en l’espace de 6 petits épisodes. D’autant plus que cela m’a donné envie de découvrir la série originale.
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