Death Water

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Portrait de AqME AqME
America's Most Wanted - 604 critiques
publié le 13/09/2011 - 19:05
4
 

De l'eucaryote pétrophile

Diantre, diantre, diantre, voilà un petit moment que je zieutais ce petit téléfilm à tendance horrifique et maintenant que je l'ai vu, je peux en faire une petite critique. Alors il ne s'agit pas de meurtre dans des toilettes, ou encore d'une quelconque histoire de revanche des suites d'une diarrhée provoquée par un repas immonde, il s'agit ici d'un petit téléfilm allemand qui traite à la fois d'écologie, de créatures aquatiques mais aussi de drame familial. Alors vous ne direz que tout est réuni pour en faire un nanar pur jus, et c'est vraiment ce que j'espérais. Et bien non! Il s'agit d'une production peu mirobolante, mais qui par un mystère troublant, arrive à divertir son public et se laisse regarder sans déplaisir. Certaines mauvaises langues diront qu'il ne s'agit point d'un film d'horreur, et ils n'auraient pas tort. Mais ce petit téléfilm mélange tout de même les genres et certaines références au cinéma de genre y sont disséminées.

Le scénario est assez simple dans son déroulement, même si le problème et la contamination ont une origine un poil plus complexe. En gros et pour faire rapide, une plateforme pétrolière au large de la mer du Nord subit une avarie. Quelques temps après, des gens vomissant du sang et un mucus blanchâtre arrivent aux urgences et meurent dans d'abominables souffrances. Le lien entre ces personnes est évidemment la mer. Une médecin, ainsi qu'un biologiste passionné et un agent de l'OMR (Organisme mer et rivage je crois) vont tenter de percer ce mystère avec pour chacun un objectif bien précis. En lisant le synopsis, on peut s'apercevoir que le film reste classique et pose la sempiternel question sur les origines du mal. Mais là où des scénaristes se seraient contentés de balancer des industries polluantes ou encore un gros monstre marin, ici, on nous balance une origine bien plus fine et finalement bien plus perverse. Ce poit là est assez intéressant.

Néanmoins, le film pêche par plusieurs points dont le plus important est celui de la réalisation. En effet, Hans Horn, le réalisateur ne se mouille pas dans son métrage et reste dans du conventionnel. Il n'y a aucune surprise, aucun risque et malgré une volonté évidente de bien faire, on ressent des restrictions pour que le film soit accessible à un maximum de personne. C'est d'ailleurs souvent le cas avec des métrages destinés au petit écran, car des enfants peuvent se retrouver devant des choses qu'ils n'ont pas à voir. Du coup, le film est assez inégal avec des parties prenantes, et des parties beaucoup plus chiantes. Par contre, certains dialogues sont assez cons, et le film reste très prévisible dans son final gnangnan.

Les acteurs se débrouillent assez bien et j'ai été très surpris par cette maîtrise de la part des allemands. Après une incursion ratée dans le genre horrifique avec Blood Trails, je dois dire que celui-ci aurait presque tendance à me faire dire que les allemands sont de bons acteurs. Bien évidemment, ils sont tous beaux dans le métrage et on ne verra pas une grosse Bertha s'empiffrer de Bretzels ou de saucisses avec son bock de bière. L'héroïne est très charmante et tient bien son rôle de femme courage. Le biologiste est un peu trop dans le surjeu mais il reste assez sympathique. Quant au beau gosse de l'OMR, il ressemble à un ancien présentateur de la télé française et reste assez crédible malgré son attitude prétentieuse et son strabisme.

Dans ce film, il n'y a pas d'effets gores. Enfin, il n'y a pas de sang ou de blessures trashs, parce que j'ai quand même trouvé certains passages assez glauques, notamment lorsque les gens arrivent aux urgences et crachent leur sang ou encore lorsque le père de la petite fille du film se retrouve avec cette espèce de seconde peau gluante sur la gueule. Par contre, certains passages sont assez bien foutus et je pense notamment à un accident de camion où l'on ne s'y attend pas du tout et qui est plutôt bien trouvé. Bien entendu, certains passages sont chiants alors que d'autres sont très surprenants comme l'exploration aquatique qui reste un moment clé du film et qui est assez bien foutu. le réalisateur n'a pas rajouté d'effets spéciaux à outrance et c'est beaucoup mieux ainsi. Dernier point intéressant, on ressent parfois l'urgence de la situation et c'est assez rare pour être souligné.

Au final, Death Water n'est pas le nanar attendu et j'en suis presque déçu. Il n'en demeure pas moins un film inégal qui accroche pas mal le spectateur mais dont le format télé gâche une grande partie de la mise en scène. On ressent à chaque fois le désir d'aller plus loin dans l'urgence et dans la pression, mais cela reste impossible, surement à cause de restrictions mais aussi du talent mineur du réalisateur. Un film à voir les dimanche après-midi pluvieux ou quand on à rien d'autres à faire que d'écrire des critiques débiles que personne ne lit!

Portrait de Dante_1984 Dante_1984
I am Legend - 1124 critiques
publié le 22/07/2010 - 09:51
6
 

L'évolution suit un autre chemin

Une plate-forme pétrolière située en mer du Nord est victime d’un affaissement du sol marin. Pendant ce temps, plusieurs personnes semblent être atteintes par des symptômes des plus préoccupants. Se pourrait-il qu’il existe un lien entre la récente catastrophe et ces décès ? Un responsable de l’environnement, un médecin et un scientifique vont tenter de découvrir ce qui se trame dans cette petite ville pourtant si tranquille. Cette petite production allemande débute donc par une catastrophe écologique qui n’est pas sans rappeler l’explosion de la plate-forme Deepwater du 20 avril dernier, au large des côtes de la Louisiane. Nous partons des codes du film catastrophe pour les marier à d’autres genres. De prime abord cela paraît fonctionner. A cela, on ajoute un peu de thriller paranoïaque concernant la propagation de cette pandémie soudaine et incompréhensible, une petite dose de science-fiction dans la dernière partie du film et l’on obtient une production étrange qui s’applique à argumenter son scénario par des rebondissements inattendus. Dans ce sens, il s’agit d’une idée louable à plus d’un titre. Néanmoins, le réalisateur tend davantage à ressasser quelques clichés de ces différents genres sans réellement se soucier des conséquences que cela aura sur son métrage. On se retrouve alors avec une production inégale, voire bancale sur certains aspects. Quelques longueurs égrènent le récit et l’on a parfois du mal à s’impliquer dans cet univers. N’en déplaise à certain, la dernière demi-heure vaut quand même le détour pour son exploration sous-marine somme toute immersive. Cette dernière partie et notamment le bestiaire des fonds marins font inévitablement songer au magnifique Abyss de James Cameron. En conclusion, Death water est un téléfilm sympathique bien qu’il pâtisse de quelques carences handicapantes. D’un côté nous avons des effets spéciaux modeste, mais bien mis en valeur, ainsi qu’une intrigue recelant quelques surprises. Le mélange des genres se voulant à la fois étonnant et déstabilisant. D’un autre, Hans Horn essaye de relier tous les évènements par des procédés alambiqués. Des subterfuges douteux qui entraînent irrémédiablement une impression d’inachevé. Une volonté de satisfaire un public peu exigean, car le film est avant tout une production télévisuelle destinée à un large audimat.
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