Les Yeux de Julia
Critiques spectateurs
Réalisateur: Guillem Morales Avec Belén Rueda, Lluis Homar, Clara Segura, Hector Claramunt, Julia Gutiérrez Caba, Francesc OrellaInscrivez-vous ou connectez-vous pour ajouter votre avis !
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publié le 03/04/2011 - 02:12
On la regarde dans les yeux !
publié le 23/03/2011 - 10:30
Ne me regardez pas !
Ce constat se vérifiera tout au long de l’histoire. Bien que l’on pense connaître toutes les ficelles du scénario, Guillem Morales nous octroie quelques détours on ne peut plus savoureux. De fait, cette atmosphère tend à amalgamer la réalité des perceptions nébuleuses de Julia et communique le malaise ambiant avec une empathie toute particulière. Toute l’astuce de la mise en scène réside dans la seconde partie de l’histoire où Julia perd la vue. À cet instant, on ne perçoit plus les identités des différents intervenants. Les ombres deviennent permanentes. Le mystère s’épaissit et c’est en cela que Les yeux de Julia se démarque des autres productions hispaniques.
Indéniablement beau sur le plan esthétique (on reconnaît le savoir-faire espagnol), le scénario n’est malheureusement pas exempt de tout reproche. Principalement en cause, la première demi-heure qui peine à trouver le fil directeur de l’intrigue. Certes, les cartes sont volontairement brouillées, les pistes effacées, mais l’on ressent une certaine maladresse vis-à-vis de la tournure des événements, comme si le cinéaste ne connaissait pas le dénouement qu’il octroierait par la suite. Malgré cette impression de départ, il demeure que l’ensemble se révèle des plus avenants.
Tout en se détachant d’une concurrence acharnée où le niveau de qualité est toujours plus exigeant, Les yeux de Julia parvient à tirer son épingle du jeu. En choisissant une approche intimiste prompte à faire passer les émotions de Julia, le réalisateur trouve des idées de mise en scène aussi subtiles qu’intéressantes. Images indistinctes, mais surtout les plans qui masquent une partie de l’action afin que l'on ressente toute la détresse et l’angoisse de la cécité, Guillem Morales se complaît dans une atmosphère savamment étudiée qui n'a d'autre but que de nous laisser dans l’expectative. Malheureusement, il découle de ce procédé quelques écueils qui empêchent au film de se hisser au rang de référence telle que L’orphelinat. Un titre qui mérite toutefois une place choix dans votre collection.
publié le 24/12/2010 - 09:08
Les yeux de Julia
Avec en premier lieu l’épouvantable Belén Rueda, filmée avec un désir évident par Guillem Morales, visiblement sous le charme. Elle incarne Julia, desperate housewife atomique, femme au crépuscule de sa jeunesse, avec une intensité qui fait plaisir à voir. Surjouant à l’excès, hilarante lors de scènes de tâtonnements à l’aveugle inoubliables, où pas un bibelot n’échappe à sa furia -et des bibelots il y a !-. Comme son personnage, elle renverse tout sur son passage... Le reste du casting est plutôt au diapason, apportant beaucoup à l’atmosphère grand guignol du film. De même que les dialogues, boursouflés et parfois involontairement ridicules, ramènent (trop) souvent l’ambiance au niveau d’une télénovelas huppée.
Pourtant, si l’on ne sort pas de la salle en se prenant la tête à deux mains, c’est parce que le réalisateur est aussi capable de fulgurances particulièrement réussies. Disciple évident de Dario Argento, il pousse le vice jusqu’à rejouer plusieurs pan de l’histoire du cinéaste transalpin avec un certain talent. L’utilisation du postulat de base -certains voient, d’autres pas- est exploité avec bonheur dans des scènes mêlant voyant et non-voyant particulièrement saisissantes. A la grâce de ces différents statuts de perception, et même s’il s’emmêle parfois les pinceaux dans la conduite de son giallo, Guillem Morales réussit des scènes ludiques, nerveuses même, qui sauvent le film d’un échec total. Un film en forme de grand huit, donc, avec des points de réalisations flamboyant, entrecoupées de plongées assez longues dans des abîmes de médiocrité. Amputé d’une grosse trentaine de minutes, les yeux de Julia auraient put être un bon film. Il reste sympathique quand même.
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