Bad Taste

En 1987, après plusieurs années de besogne, Peter Jackson et sa bande de potes voyaient enfin l'achèvement de leur bébé Bad Taste. Ils ne devaient pas forcément se douter que cette magnifique leçon de système D cinématographique allait acquérir au fil du temps un authentique statut d'œuvre culte, dans le cercle tout de même assez fermé des amateurs de Gore underground. Tourné en 16 mm avec trois bouts de ficelle, Bad Taste raconte les affrontements acharnés entre un petit groupe de force d'intervention composé de quatre hommes et des extraterrestres colonisateurs aux penchants cannibales, dans une petite région côtière de Nouvelle-Zélande. À partir de ce script aussi simplet que potentiellement délirant, le film va jouer la carte du mauvais goût jusqu'à plus soif, multipliant les situations débiles et les idées farfelues dans une atmosphère démentielle. Si la mise en scène de Peter Jackson affiche une propension - assumée - à l'amateurisme, en témoigne cette utilisation constante de la caméra à l'épaule, elle n'en mérite pas moins un cigare pour la prodigieuse énergie dont elle fait preuve: zooms, plongées / contre-plongées, travellings et plans-séquences de dingue confèrent un rythme survolté à l'ensemble, en dépit de la maladresse des cadrages et du découpage. L'esthétique crasseuse de Bad Taste, résultant du matériel technique indigent avec lequel il fut réalisé, diffuse une drôle d'ambiance, entre le cheap et le malsain, de même que la musique au synthétiseur qui est exploitée durant bon nombre de scènes. Le film dans sa globalité a beau se vouloir récréatif, l'on y ressent un certain malaise et l'on rit plus souvent jaune qu'on se bidonne réellement. Ce qui, en quelque sorte, fait la force de Bad Taste. Toujours à la frontière entre la comédie d'horreur idiote et distrayante et la bande Gore faite maison bien crapoteuse, la première œuvre de Peter Jackson se joue des différences de tonalités non sans un certain brio. Dommage en revanche que Bad Taste rate quelque peu sa partie film d'action. En effet, les gunfights, outre le fait qu'ils prennent parfois trop de place dans l'intrigue, s'avèrent peu crédibles et plutôt mal réalisés, de telle sorte que l'on se croirait presque dans un mauvais post-nuke italien du début des années quatre-vingt. Autre point faible: le jeu d'acteurs. Si Peter Jackson himself excelle dans son double-rôle, celui d'un tueur d'extraterrestre devenu fou suite à une chute dans les rochers qui endommagea son cerveau, puis d'un alien barbu totalement imbécile, les autres comédiens (hormis peut-être le chef des extraterrestres) ne semblent pas y croire une seconde et certains ont réellement ce que l'on peut appeler une tête à claques. Ces quelques défauts ne gâtent pourtant en rien l'inventivité et la débrouillardise prodigieuses découlant de Bad Taste. Il fallait imaginer pareil look pour les martiens lorsque ceux-ci dévoilent leur véritable apparence ! Idem concernant les vingt dernières minutes du film, sous forme de concentré de délire où le Gore (explosion de mouton au bazooka, aliens découpés ou littéralement vidés à la tronçonneuse) fraie avec le pastiche des films de science-fiction. Une escalade de portnawak, une graine de génie qui annonce les outrances terminales de Braindead, summum du cinéma Gore et film somme de Peter Jackson. En conclusion, c'est à juste titre que Bad Taste partage, avec Evil Dead, Street Trash, Basket Case ou encore certaines production Troma, la couronne du film d'horreur indépendant. Des œuvres bancales, bourrées de défauts et sans moyens, mais dotées d'un charme unique et d'un sens de l'inventivité que l'on peine à retrouver dans bon nombre de machines à sous cinématographiques.

En fait, je ne sais pas quoi dire sur Bad Taste. Je pense que c'est un navet. Non je rigole. Bad Taste est une petite merveille. Avec sa patte jacksonienne, ses paysages de Nouvelle-Zélande, Lord Crumb, PJ nous pond un excellent film, complètement déjanté et qui ne se prend pas au sérieux (heureusement). A moins d'être réfractaire à l'humour idiot et de ne jurer que par Ben Hur et Autant en Emporte le Vent, Bad Taste est une merveille. A noter que Lord Crumb est joué par le père de PJ.

Un film totalement délirant truffé de scènes gores décapantes,d'un humour excellent et omniprésent bref 80min de pur plaisir.Jackson continuera dans cette voie sanglante avec Braindead ,ultime chef-d'oeuvre du gore.

Ce film est le plus incompréhensible et le plus pourri que j'ai jamais matté et en prime c'est du gore à l'état pur. Mais ce film est malgré tout un chef-d'oeuvre car il est impossible de ne pas exploser de rire au moins une fois tout au long de la séance et de plus il illustre parfaitement la connerie américaine.

Le talent sans l'argent ça fait quand même un pur moment de délire, et des effets spéciaux très ingénieux! On sent que Peter Jackson a la tête pleine d'idées plus folles les unes que les autres! On sent déjà les prémices de Brain Dead, le film est bourré d'humour (noir) et les acteurs, bien qu'amateurs, sont super! Un film que j'ai adoré et qui m'a vraiment bien fait rire! :)