Inferno
Critiques spectateurs
Réalisateur: Dario Argento Avec Leigh McCloskey, Irène Miracle, Eleonora Giorgi, Daria Nicolodi, Alida Valli, Sacha Pitoëff, Veronica Lazar, Ania PieroniInscrivez-vous ou connectez-vous pour ajouter votre avis !
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publié le 09/09/2021 - 19:35
La suite de Suspiria ?
L'intro de Inferno nous permet une transition ouverte pour tous les fans de Suspiria car la jeune Rose lit un livre qui évoque Mater suspirorium comme l'une des trois mères et vivant à Fribourg, où ont eu lieu les événements de Suspiria. Bien que Markos n'est jamais nommé ainsi dans le précédent film, le titre "Suspiria " est assez parlant.
Comme pour Suspiria ce film nous pose comme héroïne une jeune femme qui se retrouve dans un lieu qui l'amène à mener des recherches. Seule cassure avec Suzy c'est que Rose meurt à la moitié du film, clin d'oeil à Marion Crâne de Psychose. C-est son frère qui prend la relève et qui continue des recherches sur le mystère des trois mères.
Le film se montre plus sombre et plus énigmatique que son prédécesseur. En fait, le mystère sur le livre des trois mères est le point important du film car c'est ce qui amène les protagonistes à une quête bien à leur dépend.
Le domaine ou se situe l'action est cette fois un bâtiment new-yorkais en plein coeur de la ville, ce qui est loin du paysage isolé à laquelle se situé l'école de danse de Suspiria. Pour autant, le bâtiment peux être perçu comme un labyrinthe, voire une prison. Tous les protagonistes sont épier et le danger vit constamment auprès d'eux. On sent la solitude de ces gens, leurs inconfort et comme dans son prédécesseur on ne sait pas à qui se fier. La tendance est à la paranoïa.
On apprend que c'est ici que vit Mater Tebebrarum la plus jeune et la plus cruelle des trois mères. Les divers crimes commit dans ce film font d'ailleurs honneur à sa réputation pour autant elle n'est qu'un nom sans visage, les scènes de meurtre ne mettant pas en avant son identité. Ce qui renforce son aura de terreur.
On peut aussi noter l'apparition à Rome de Mater Lacrymarum la plus belle des trois mères qui cherche à séduire Elliot le frère de Rose sans réel succès. Sa présence n'est que de quelques minutes ce qui est dommage mais nous rappelle qu'elle n'est pas l'antagoniste du film. Cependant, on notera la performance de l'actrice qui a su interpréter avec brio ce personnage qui fait que l'image de Mater Lacrymarum à la beauté froide et implacable reste gravée dans nos mémoires.
Le film souffre parfois de non-dit, on ne saura jamais si le personnel du bâtiment était ou non en lien avec Mater Tebebrarum, chose assez explicite dans Suspiria car le personnel de l'école faisait tous parti du Coven de Mater Suspirorium. Ici on ne peut qu'émettre des suppositions. La gérante semblait en savoir plus que le majordome sur ce qui se tramait et semblait en bonne entente avec la sorcière, la encore on ne saura jamais si elle connaissait sa vraie identité.
Pour revenir à Mater Tenebrarum, son personnage semble plus complexe que celui de sa soeur Mater Suspirorium. Alors que Suspirorium accomplissait des crimes avec son Coven pour augmenter sa puissance maléfique, Tenebrarum semble agir plus par instinct meurtrier bien que ses motivations soient aussi d'un autre ordre puisqu'elle cherche à préserver le secret sur elle et ses soeurs. Intéressant de noter qu'elle est la gardienne de varelliri l'alchimiste qui à créer les trois maisons ou vivent les trois soeurs et qu'elle s'assure de son maintien en vie pour jouir de son malheur. Le fait qu'elle soit l'infirmière censé apporter le bien n'est pas anodin se faisant elle montre une hypocrisie et une arrogance sans vergogne.
La plupart des personnages sont déplaisants ou caricaturaux je pense notamment au libraire aigri. Rose et Elliot se démarquent car ils sont ouverts au mystère et défie leurs peurs bien que Elliot le soit pour trouver sa soeur là ou Rose était plus intéressé par le mystère en lui-même. On pourra aussi parler de la camarade d'Elliot qui chercher aussi à percer le mystère mais par amour pour Elliot, bien que son rôle permette juste d'assurer la transition entre Rose et Elliot.
Elliot est très peu communicatif et manifeste très peu ses émotions. Chose qu'on pourrai lui reprocher mais c'est ce qui fait la force du personnage.
Le fait intéressant c'est que Tenebrarum ne meure pas de la main d'Elliot mais par sa propre folie meurtrière qui est responsable indirectement de l'incendie de sa maison dans laquelle elle finit en poussant un dernier cri mémorable.
La musique est entrainante et par certains points l'arrivé de Tenebrarum pour tuer rappelle les actions dans le film Les frissons de l'angoisse du même réalisateur.
Les couleurs restent un point fort du film. On est entraîner par ses contrastes de bleu et du rouge.
Le monologue de Tenebrarum à la fin du film et sa transformation en squelette en brisant le miroir est pour moi la scène culte du film.
Ma conclusion est que si Inferno par bien des points ressemble à son prédécesseur il arrive à mon sens par bien des points à tirer son indépendance et créer sa propre approche horrifique. On ne peut casser le lien entre les deux films car Inferno dévoile des secrets à peine effleurer dans Suspiria mais sa construction complexe et soigné, l'ambiguïté et le mystère autour de ce film lui donne une richesse, une maturité qui font que je le considère comme un des meilleurs films d'horreurs jamais réalisé.
Quand un film d'horreur gagne une notoriété créer une suite est souvent affaire d'argent pour rentabiliser sur le succès naissant d'une possible saga dans le cas de Suspiria fait une suite de ce chef d'oeuvre était un véritable défi et Dario Argento a eu le génie de ne pas se répéter et d'élargir son univers avec des codes différents tout en gardant certains aspects comme l'exploitation des couleurs.
publié le 18/04/2020 - 12:18
Derrière le rideau...
Je ne sais pas si c'est avec Argento que j'ai du mal car je suis loin d'avoir vu tous ces films mais à part "Le Sang Des Innocents" que j'ai adoré, je n'ai pourtant pas vraiment accroché au reste... comme cet "Inferno".
C'est très esthétique avec ces couleurs chatoyantes un peu psychées venues d'ailleurs, une ambiance visuelle mais aussi sonore particulière. Je ne suis personnellement pas particulièrement sensible à tout cela mais on peu saluer le travail et l'originalité du style. C'est tout de même bien foutu.
On subit quelques sursauts, un peu de tension dans certaines scènes et un sentiments d'effroi dans certaines autres. Mais c'est assez maigre en émotions dans le fond et trop lent par moment. Un fond et une histoire qui ne sont d'ailleurs pas très compréhensibles. C'est peut être voulu mais au final je reste sur ma fin et suis passé à côté de cette thématique alchimique...
Je lisais cet phrase de l'un d'entre vous dans la critique du troisième volet de cette trilogie : "Suspiria et Inferno dissimulaient leurs faiblesses derrière le grand rideau du délire". Et je trouve cela tout à fait juste, sauf que pour moi même l'enrobage n'a pas suffit à me convaincre totalement devant ce film.
La réalisation : OUI mais...
Le script : euh...mouais...
A essayer.
publié le 17/08/2013 - 16:55
Suite et Fin du Cauchemar ?
Malheureusement (ou heureusement), à cette époque, Dario est malade. Il souffre d’une hépatite, de fatigue et d’une dépression. Sans doute, ses sources d’inspirations plus ou moins illicites l’ont un peu rongé… En tout cas, c’est dans un hôtel de New York que l’étincelle va se produire. En mêlant ses souvenirs d’enfance et ses délires nocturnes, il imagine ce qui sera Inferno. Entre nous, je pense que Daria Nicolodi est à l’origine des axes majeurs de l’œuvre.
Plutôt que de nous conter une histoire dans la juste continuité de Suspiria, l’équipe met en boîte un film différent, plus mature, mais aussi très complémentaire à celui de 1977. Résultat : la magie opère à nouveau. On retrouve toute la puissance visuelle jouant sur les architectures et les couleurs. On retrouve l’approche expérimentale qui fait toute la différence. On retrouve une intrigue décalée où flotte une âme diabolique et un danger permanent. Bref. Si le choc n’est pas aussi intense, Inferno se place aisément parmi les meilleurs films de son réalisateur.
Pour revenir sur la fameuse Trilogie des Trois Mères, je pense qu’il s’agit avant tout d’un fantasme commercial. La première trilogie de Dario Argento n’en est déjà pas vraiment une. Pour celle des sorcières, j’ai le même sentiment : Suspiria peut être vu comme une intro et Inferno comme sa conclusion. En somme, Mother of Tears n’était pas nécessaire puisque le deuxième opus évoque les 2 mères complémentaires. Donc, je considère que les 2 premiers films sont un diptyque. Le troisième s’apprécie plus comme une œuvre à part revenant sur le même sujet.
Inferno aurait pu être parfait à quelques détails près : ce n’est pas James Woods qui tient le rôle principal mais Leigh McCloskey. Comment dire… l’interprétation n’est pas à la hauteur de celle de Jessica Harper. Après, on a vu pire… Côté effets spéciaux, même s’ils sont en partie supervisés par la grand Mario Bava, certains ont tellement vieilli à mes yeux qu’il m’est difficile de resté plongé dans l’univers du film à 100%.
Au final, Inferno évite les pièges des suites banales en proposant un nouveau voyage horrifique à travers une approche visuelle et sonore différente. Selon Dario Argento, il s’agit de « son film le plus pur. » Pour moi, il fait surtout partie des meilleurs films d’horreur conceptuels qu’il m’ait été donné de voir.
publié le 24/06/2013 - 13:04
Tenebrae
publié le 02/06/2012 - 07:41
Un petit bijou cinématographique
publié le 14/04/2012 - 19:40
La papate de Mr Argeto s.v.p
publié le 02/04/2012 - 23:19
Une trouille inimaginable!
publié le 06/07/2011 - 17:32
Mon avis
publié le 18/01/2011 - 14:22
Mon avis
« Inferno » se veut le point névralgique de la mythologie des trois mères, le film que Dario Argento considère comme sont plus pur. Baignant dans un cadre graphique sensiblement proche, voir plus violent, de « Suspiria », avec ses pastels aux tonalités bigarrées et criardes, ce second volet a pour vocation de faire tomber le spectateur en léthargie. Rien n’est explicitement éludé et tout y est continuellement embrumé. Par conséquent, nous sommes les témoins de la quête et des tourments des divers protagonistes épousant le dogmatisme d’une réalité abandonnée à la rêverie la plus totale de telle sorte que toute réaction soit en emphase avec un environnement lui-même subjugué par sa propre imagerie baroque.
Cette prise de position permet d’accentuer l’enveloppe oppressante du métrage ainsi que de le définir comme surréaliste, Argento abandonnant alors furtivement toute prise de position policière réelle, genre premier du réalisateur. Il y a bien un portrait de la cupidité et du jusqu’au boutisme humain à travers la concierge, mais l’ensemble prends plus la place de verbiage au sein du film. Et c’est dans ce renoncement presque apostasique que se scelle le point de rupture avec son premier volet qui se présentait comme un très habile mélange de genre, naviguant frénétiquement entre giallo et film de sorcellerie. Cette abnégation policière n’empêche toutefois pas « Inferno » de se structurer au moyen de modèles schématiques similaires à ceux de « Suspiria » se matérialisant à travers les obsessionnelles références au « Alice au pays des merveilles » de Lewis Carroll et dont la première scène dans l’eau, référence directe à la tanière du lapin est surement la plus démonstrative dans le second volet de la trilogie.
Comme dans tous ses films, l’architecture prend la place d’un personnage complexe et conscient. La cajolerie maladive qui s’éprend des décors permet d’ennoblir l’ensemble et d’offrir une puissance mystique supplémentaire à l’image de l’hôtel dont la chaleur lumineuse vient frapper continuellement la rétine du spectateur à chaque fois qu’elle peut s’offrir le cadre de la caméra. Un contraste saisissant avec la ville de New York dont le paysage urbain s’encre plus dans la réalité, comme en témoigne la scène des chats à central park ou, outre les comportements humains et animaliers, le surréalisme ne se dessine que par l’éclipse lunaire.
Au niveau sonore, Keith Emerson contribue grandement à immergé le spectateur dans un monde inconnu ou les réalités ne tiennent plus. Bien que moins expérimental et psychédélique qu’avec ses compères Lake et Palmer, la qualité de sa composition offre une symbiose parfaite avec le souci esthétique de Dario Argento et la photographie de Romano Albani. Le compositeur Giuseppe Verdi permet lui, d’accentuer la grandiloquence du monde occulte et des pouvoirs institutionnels.
Résultat psychanalytique des rêves impressionnants de son réalisateur, « Inferno » est un métrage au subconscient profond et aux mystères non résolus. Bien accueillis par la critique, il n’en reste pas moins un film difficilement accessible prenant le rôle d’initiation finale au cinéma d’un des plus grands maitres de l’épouvante.
publié le 03/12/2010 - 13:18
Magnifique! coloré et magique!
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