M3GAN 2.0

Une suite semblait superflue, le premier film se suffisant à lui-même dans ce qu'il avait à dire mais, évidemment, il était prévisible qu'on cherche à pousser plus loin le concept. 

Je suis plutôt partagé dans l'appréciation de cette suite qui ne manque pas d'originalité, l'histoire se démarque plutôt bien avec ce nouvel androïd qu'est AM3LIA, conçu dans un but bien plus politique que M3GAN. Pour autant, on oublie pas le modèle original avec le retour d'une M3GAN qui n'a rien perdu de sa "personnalité" mordante. Là où je suis bien plus sceptique c'est sur ce regard sur l'IA qui casse tout le concept du premier film. En effet, M3GAN était l'incarnation des excés de l'IA dans notre société de consommation où l'homme devenait dépendant de la machine. Là, le film présente l'IA sous ses bons côtés, comme une manière de souligner l'aspect inexorable de l'IA dans la société. A contrario, ce qui devait être un conflit IA contre IA, M3GAN vs AM3LIA, se mue dans un conflit entre deux courants de pensé, pro-IA vs anti-IA. 

Oui, finalement le grand antagoniste de l'histoire s'avère une caricature de l'anti-IA le plus zélé, donnant au film un aspect complotiste. Je trouve ça un peu dommage. Le fait est que le courant anti-IA se résume ici à une grosse arnaque qui nourrit un homme éprit de pouvoir et de domination. 

Le film met tout de même l'accent sur certains dangers de la trop grande dépendance de l'homme à la machine mais dans le même temps nourrit une telle défiance envers le courant anti-IA que ça rend le tout confus dans ce qu'il veut raconter. 

Heureusement, le film sait apporter de la tension, des moments d'humour bien dosés et la confrontation de fin entre M3GAN et AM3LIA est intense tant sur la confrontation des idées que du conflit physique. 

C'est une suite intéressante dans le sens qu'elle s'éloigne de son concept de base pour partir vers une nouvelle voie, le problème est que le changement est trop radical et que cela affecte la cohérence de l'ensemble. De plus, le film part dans trop de directions, rendant le visionnage parfois confus. Ça reste néanmoins divertissant à regarder.