Massacre à la Tronçonneuse

Dans cette logique, il y avait de quoi s’attendre à un gore violent et barbare, surtout avec M. Bay à la production, qui est un adepte des visuels forts et des effets spéciaux bulldozer. Et bien non, M. Nispel a eu la bonne idée de chercher avant tout à amener la peur par une atmosphère glauque, malsaine et follement pessimiste. Effectivement, il a cherché… mais il n’a pas toujours su trouver… Il faut bien avouer que les moments de terreur sont bien rares. Mauvaises conditions de visionnage (de jour) ou attentes trop exigeantes ? Toujours est-il que je pas été suffisamment effrayé pour positionner ce remake au niveau de la colline d’Aja. Même si les bases de l’histoire sont fascinantes (quoiqu’il faut arrêter de nous marteler «histoire vraie» à toutes les sauces, cet effet 100% commercial devient carrément lourd), l’autre point faible, qui n’est pas une surprise celui là, est la pauvreté en nombre et en qualité des péripéties et rebondissements.

L’interprétation est globalement bonne, de l’autostoppeuse suicidaire au shérif sérieusement dérangé en passant par des personnages secondaires inquiétants. L’allure des cinq jeunes gens aux physiques avantageux, et les premières scènes dans le van, m’ont laissé penser que nous nous dirigions vers une Maison de Cire version Paris Hilton… Mais cette sensation s’est estompée après quelques minutes car les protagonistes sont des proies faciles mais crédibles, et jouissent d’une interprétation bien au dessus des niaiseux habituellement trucidés dans ce genre de film. Mention spéciale à Jessica Biel qui serait hors catégorie dans un concours de tee-shirt mouillés.

En résumé, un remake plaisant à suivre, disposant de quelques qualités et bourré de bonnes intentions, mais au résultat inégal dans l’angoisse et la terreur.

D'abord on voit que les techniques cinématographique se sont perfectionnées et servent désormais le genre, ce qui était rarement le cas les decennies précédentes. La photo est superbe et donne vraiment un cachet au film. Les gros plans sont réussis et permettent de nous attacher aux persos. La famille de psychopathes est une grande réussite du film, bien mieux que dans l'original. Chaque membre est mieux dévellopé, surtout le chérif excellement interprété. Les décors et la musique sont bien supérieurs. Les scènes de meurtres sont filmées de jour (pas toutes quand même) et la tronçonneuse "sert" enfin à quelque chose : elle joue l'office qu'elle ne jouait pas dans l'original, celui de nous effrayer.

Cependant Nispel fait le choix malheureux (à mon sens) d'utiliser des ponsifs éculés : jeunes beaux et stupides qui veulent se faire tuer (en tout cas ils en donnent l'impression). Les persos ne sont pas crédibles malgré un effort pour les rendre plus fouillés que dans la moyenne des autres prod du genre. Ils font des choix humainement incompréhensibles au palmarès duquel figure le suicide "inaugural". Les péripéties aussi sont invraissemblables : et encore un débile qui se promène dans une maison alors qu'il n'a rien à y faire...le groupe trouve un vieux moulin isolé sans difficulté alors qu'aucun n'est du coin...Bien sûr le groupe décidera toujours de se séparer alors que la situation est inquiétante. Ces incohérences affaiblissent d'autant plus le film que tous ces défauts récurrents au genre sont dénoncés de longue date. Une autre chose est l'absence de malaise qu'avait su quand même créer la version originale. Il s'agit quand même de dénoncer des comportement déviants. Cette plus belle est un peu trop chic, la fin est maladroite et on ne voit pas comment une bimbo peu tenir tête à un monstre armé d'une tronçonneuse, çà sonne faux. Le film rempli son office de frayeur.