La Baie Sanglante

La Baie Sanglante prouve encore une fois que les Américains n'ont rien inventé avec leurs films répétitifs nommé 'Slasher'. Mario Bava signe ici un film très gore pour l'époque. Herschell Gordon Lewis, quelques années avant, avait lancé la mode des films gore extrême avec Blood Feast qui a très mal vieillit et qui est rendu très naze aujourd’hui. Coté gore Blood Feast s'avère être beaucoup plus suggérer que celui ci. Le final est un peu confus, on a parfois du mal à ce retrouver avec tout ces meurtres. Sinon cela n'enlève rien au charme du film. Le DVD de Zone 2 est de très bonne qualité comparativement au DVD de Zone 1 qui était sortie sous le nom de Twitch of the Death Nerve de qualité lamentable.

Je vais pas allez par quarte chemins, j'ai jamais été autant déçu d'un soit disant film culte . Il faut bien reconnaître quand même que la baie sanglante a très mal vieille et qu'il inspire aujourd'hui le ringardisme et le kitsch, surtout au niveau de l'interprétation vraiment mauvaise (mention a la bande de djeune et a la voyante et son idiot de marie) et des meurtres (du rouge peinture). Malgré tout le film est relever par certaines scène comme l'intro avec le double meurtre, et un suspens qui apparaît à la fin du film. En parlent de suspens , la conclusion final est bien trouver , le film mérite d'être vu justement rien que pour elle ^^. Malgré le poids des années, la baie sanglante reste une référence au niveau du giallo et du slasher.

Une moitié du film est assez bonnne, on sursaute et l'ambiance est malsaine, mais l'autre moitié fait presque rire : acteurs surjouants, scénario gros comme une maison, effets spéciaux vieux... Le film est bon mais a trop vieilli pour moi !

Bon, bah c'est clair que les 3/4 des règles du slasher sont là, il ne suffirait plus que d'un tueur masqué et on serait en plein dedans. Il y a une ambiance très particulière, qui met assez mal à l'aise, ça c'est un bon point. Mais bon, à part le fait qu'il soit novateur, ce film a, à mes yeux, pas grand chose pour se défendre. C'est vrai que le scénario est bien bidon, les acteurs nuls comme ça n'est pas permis (remarque j'ai vu le film en version française, en V.O c'est sûrement mieux) et Bava s'amuse avec ses zooms, ce qui devient plus comique qu'autre chose. Il se passe pas grand chose, on s'embête pendant une bonne partie du film où Bava a envie de montrer ses personnages, tellement stéréotypés que ça en devient ennuyeux. La deuxième partie s'attarde sur une série de meurtres, parfois sympas (bien que mal faits, mais ça c'est dû à l'époque et ça donne tout le charme), et là ça devient plus intéressant, sans être passionnant. Bref, pour passer une soirée tranquille c'est sympa mais le film est plus ennuyeux qu'autre chose. Dommage, car il est étonnant de voir à quel point il a pu inspirer des réalisateurs de Slashers. Par contre, la scène d'entrée est puissante, c'est même étonnant qu'une telle scène se trouve dans un film qui me paraisse aussi basique!

La baie sanglante est pour moi le précurseur, le batîsseur d'un genre: le slasher. L'école a néanmoins beaucoup d'élèves et non des moindres (les vendredi 13 et Halloween en première liste) mais hélas le style étant tellement repris, on s'en lasse, on passe outre. Par contre, le film de Bava est un véritable 35 tours qui passe en boucle, avec à la clé des meurtres joyeusements barrés, limite invraisemblables : des décapitations comme si l'on coupait du beurre, un égorgement en pleine course, etc. Néanmoins le tout marche à merveille tant l'ambiance paraît si étudiée, un véritable tableau de maître. La scène d'intro sous cette superbe musique, est à couper le souffle; anticipant presque le style de Dario Argento dans les années à venir. Baroque à souhait, coloré et détaillé, parfois même corsé dans l'horreur graphique, la Baie Sanglante est pour moi une oeuvre majeure du genre, releguant les Jason et les Myers au plus bas. Un film qui même s'il ne propose rien de bien nouveau (pour sa vision d'aujourd'hui), possède une identité visuelle incroyablement bien marquée. Et puis, il y a mon pote Dardano Saccheti au scénario...je l'aime bien ce bonhomme!