Bad Lieutenant

9.1/10
Bad Lieutenant

Critiques spectateurs

Réalisateur: Abel Ferrara Avec Harvey Keitel, Zoë Lund, Frankie Thorn, Vincent Laresca, Robin Burrows

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Bito
Newbie - 6 critiques
publié le 29/05/2012 - 14:02
10
 

Une leçon

Je ne sais que dire sur ce chef d'oeuvre si ce n'est que cette descente aux enfers est une des plus vertigineuses qu'il m'est été donné de voir. Ce film a changé mon regard sur une multitudes de choses.
Portrait de Killafornia Killafornia
Graine de psychopathe - 208 critiques
publié le 17/08/2009 - 17:52
10
 

Mon avis

C'est en 1992 qu'Abel Ferrara réalisera son plus grand chef d'oeuvre. Tourné en seulement 20 jours sur les pavés crasseux de Manhattan, du Bronx et de Jersey, « Bad Lieutenant » se présente comme une oeuvre profondément névrotique suivant la descente aux enfers d'un policier dans les rues dangereuses de New York. Offrant son meilleur rôle à un Harvey Keitel jadis en proie à ses deux principaux démons : la drogue et l'alcool, Ferrara s'immisce dans l'intimité la plus noire de l'acteur magnifiant ces maux et amenant ainsi une authenticité glaciale dans des scènes interminables de shoots et de divagation. Car s'il est un élément prédominant dans le film, c'est bel et bien ces multiples façons dérisoires qu'a le personnage de Keitel d'assumer le poids de ses erreurs quotidiennes, sources d'une souffrance réelle illustrée par les râles incessants de son personnage alors en état de délires symptomatiques.

La nuit, les rues de la grosse pomme montrent un tout autre visage : c'est le paradis des proxénètes, des putes, des dealers, des violeurs et de toute la racaille qui puisse joncher le bitume dégueulassé qui définit les grandes villes. Cette nuit, Ferrara la connais bien et de cet altruisme en découle une fresque picturale offrant une vue panoramique sur toute cette défectuosité sociétaire. Toute cette crasse a fini par contaminer le lieutenant. En témoigne ses errances crépusculaires avant d'aller rejoindre sa propre dealeuse, interprétée par une Zoé Lund elle aussi totalement investie par son rôle du fait de ses propres problèmes de consommation qui l'emporteront en 1999. Cette haine de l'autre qui caractérise le « Bad Lieutenant » n'est pas sans rappeler le « Taxi Driver » de Scorcese où De Niro, chauffeur de nuit, nous livre ses états d'esprits emplis de violentes répulsions. Deux films promptement différents mais qui se rejoignent dans l'idée de personnages victime d'une crise morale instinctive jusqu'à l'asphyxion terminale. Parmi tous ses vices, c'est son enfoncement de plus en plus profond dans la spirale des jeux d'argent qui va établir définitivement le lieutenant comme un personnage déchu. Vouant une confiance immodérée pour les Dodgers et un irrégulier Darryl Strawberry qui reste pourtant l'une des figures les plus emblématiques du base-ball, il n'a de cesse de se ruiner jusqu'au jour fatidique où ses créanciers décideront d'arracher son dernier souffle à un homme agonisant déjà depuis plusieurs années. Scène finale d'ailleurs qui se veut en totale contraste avec l'entièreté du film puisque Ferrara présente la mort du Lieutenant de manière très suggérée et respectueuse. On est loin de l'image d'un Keitel nu sous l'emprise de drogue s'adonnant à des actes sexuels avec des prostituées.

Le sexe est d'ailleurs une des autres thématique récurrente chez Abel Ferrara, sans doute à cause de son passé dans le monde de la pornographie. En effet, de la scène ou Keitel n'hésite pas à se servir de son badge pour se masturber en forçant deux jeunes filles à mimer des relations sexuelles saupoudré de textes salaces en passant par les diverses scènes de coït sous cocaïne, Ferrara ne magnifie jamais le sexe, préférant le marier au monde de la nuit qu'il côtoie. Pire encore, il va jusqu'à l'introduire au sein d'une église en souillant l'être le plus pur qu'il puisse y trouver, à savoir une nonne, élément clé dans la filmographie de Ferrara qui se veut parsemée de référence biblique. Déjà en 1981, il offre à Zoé Lund, coscénariste et actrice pour « Bad Lieutenant », le premier rôle du mystique « Ms. 45 : L'ange de la vengeance » ou elle incarne une sourde muette en proie à une violente quète vengeresse contre des hommes qui n'ont de cesse de ne penser qu'à la sexualité jusqu'à commettre l'irréparable sur sa personne. A l'instar du lieutenant, Thana souffre et de cette souffrance va résulter une scène finale où, vêtue de la tenue d'épouse du seigneur, elle s'en présente comme l'antithèse, la profane, en ouvrant le feu dans la foule la noyant ainsi dans un bain de sang.

C'est de la noirceur la plus profonde que jaillit bien souvent le premier rayon de lumière. Basé sur l'histoire vraie d'une nonne violée dans Spanish Harlem dans les années 80, cet acte d'abord introduit comme d'une affligeante banalité par le Bad Lieutenant, va servir d'élément déclencheur à la quête psychique de rédemption du personnage. Cette question du pardon s'illustre comme une lutte déchirante pour la connaissance de Dieu, non pas au moyen de la confession, mais en se confrontant au mal qui anime le personnage, sorte d'observation voyeuriste de ses propres ténèbres. Si jusque la, les effets hallucinogènes de la drogue lui avait permit de se mouvoir avec aisance dans une ville pour laquelle il n'éprouve que dédain, cette surconsommation entrainant une fatigue musculaire et cérébrale va faire office de révélation en l'emmenant dans les tréfonds de son âme. Et c'est de par cette descente aux enfers qu'arrive enfin la rencontre avec le seigneur, véritable révélation mystique, qui va enfin lui apprendre ce qu'est le pardon. Le lieutenant ne trouvera pas que son salut dans cette église, mais aussi le nom des deux responsables du viol de la nonne grâce à la vigilance d'une habitante du quartier. Cette découverte va lui permettre non pas d'exercer sa profession de policier mais de mettre en pratique cette soudaine reconnaissance divine en offrant aux deux jeunes la deuxième chance qu'il n'aura jamais. Désormais tributaire du Christ, l'homme s'en va exercer sa première et dernière mission avant de recevoir la punition physique qu'il attend inexorablement, à savoir la mort.

Portrait de Thierry Thierry
America's Most Wanted - 394 critiques
publié le 28/01/2009 - 21:30
10
 

Le chef-d'oeuvre de Ferrara.

Bad Lieutenant, écrit avec sa vieille complice Zoë Lund, est le plus grand film de Ferrara, illuminé par une interprétation inoubliable d'Harvey Keitel. Un chef-d'oeuvre barré, toxique, troublant, comportant une des dernières apparitions de Zoë Lund et bénéficiant de son scénario et d'un de ses poèmes. La mise en scène de Ferrara est d'une rigueur et d'une intensité rare, toujours juste et propice à installer cette atmosphère poisseuse et urbaine du cinéaste new-yorkais. A ne pas manquer.
Portrait de Goodmad Goodmad
Serial Killer - 873 critiques
publié le 24/12/2008 - 15:03
10
 

Très bon

Bon, le film ne peut pas plaire à tout le monde. Moi je fais parti des gens qui l'ont aimé. Harvey Keitel joue super bien le flic drogué fini. L'histoire est pas mal, mais pas aussi trash que ce qu'on m'avait dit. La fin est bien choisie,je veux dire dans la manière dont elle est faite, c'est au final une bonne lecon de moral. A découvrir.
Portrait de Fabplisken Fabplisken
Newbie - 11 critiques
publié le 05/04/2008 - 20:01
8
 

Le meilleur ferrara??!!

NON !!! mais peut être le deuxième ou 3éme aprés le chef d'œuvre ultime : the king of new york et le très bon l'ange de la vengeance. Peut être le dernier vrai bon film d' abel avant qu'il ne se mette à s'auto parodier (the blackout beurp). Tous les thèmes du bonhomme sont présent la réalisation " à l'arrache" et du grand keitel. Mais dans le genre rédemption ratée on est très loin du king walken... Bon attention ça reste quand même un très bon film.
Portrait de Lebreihz Lebreihz
I am Legend - 2308 critiques
publié le 01/01/2007 - 16:16
8
 

Bad trip !

Il faut l'avouer, ce film comporte beaucoup de qualités; Ses conditions de tournages tout d'abord, en 18 jours, beaucoup de plans caméra sur l'épaule, un film très "artisanal" quoi !, ce qui ne signifie pas un film bâclé, bien au contraire. L'histoire est some toute simple, et elle repose grandement sur le personnage de Keitel qui interprete là un personnage absoluement infecte !, c'est un flic pourri, adepte de toutes sortes d'addictions possibles et imaginables. Sa famille, il l'a néglige, son boulot, il passe plus de temps a s'intéresser aux matchs de base-ball qu'a ses enqûetes. Ce persannage détestable,pour lequel Keitel n'a pas du trop se forcer dont la présence dans une église un véritable sacrilège, va s'interresser aux viol sordide d'une religieuse, non par par compassion, mais uniquement pour la prime. C'est un film coup de poing, qui comporte peu d'action en fait, mais plutôt des scènes dérangeantes : le viol, lorsque Keitel se masturbe devant les 2 filles....., et aussi un langage ordurier.De plus, le réalisateur à l'instar du film "henri portrait of a sérial Killer" s'ingénie à filmer les endroits des plus sordides de New-York. L'ennui dans ce film, c'est que Ferrara passe un peu trop de temps à filmer Keitel complètement défoncé (réellement) !, il ya beaucoup de longueurs. Mais c'est à voir, ça nous ouvre d'autres horizons de ce que l'on voit de manière assez classique au cinéma, ça casse les clichés du flic qui vole au secour de la veuve et de l'orphelin, et qui se dévoue corps et âme au service de la loi, une sorte "d'anti-inspecteur Harry" en somme.
Portrait de Punisher84 Punisher84
I am Legend - 1390 critiques
publié le 01/01/2007 - 00:00
8
 

BAD life

Dans le genre descente aux enfers, c'est un bel exemple. Il faut grandement remercier Harvey Keitel pour cette performance d'acteur. Le pire c'est que je n'ai même pas ressenti de sympathie pour le personnage qu'il incarne dans le film ! Difficile me direz-vous d'avoir de la sympathie pour un flic drogué, alcoolique, qui délaisse sa famille et ses gosses et qui se branle en publique en abusant de son autorité. Le réalisateur à fais un excellent boulot avec sa caméra en filmant un New-York sale, moche et pourri. Et c'est cet aspect du film qui est pour moi le plus terrifiant. On ressent la peur à chaque coins de rues et le danger à tout instant. Et le talent de Abel Ferrara a sut le filmer à l'écran. Spectacle noir et désolant. Ce n'est pas une histoire d'enquête sur un viol mais la mort d'un homme qui n'a plus de raison de vivre (mais ça c'est mon avis perso'). Attention car ce film n'est pas à mettre devant tout les yeux tant les dialogues sont crus et directs. Pour les âmes sensibles, s'abstenir ! Si vous avez vu ce film et que vous n'avez pas aimez, je suis sure qu'il ne vous a pas laissé indifférent.
Gripsou
Serial Killer - 778 critiques
publié le 01/01/2007 - 00:00
8
 

Harvey Keitel rules !!!

Harvey Keitel s'est véritablement surpassé dans Bad Lieutenant, où il incarne un flic en pleine déchéance, prisonnier de ses dettes, de la drogue et de l'alcool. Un homme brisé qui se sait perdu, mais qui va quand-même tenter de se racheter aux yeux de Dieu (l'est croyant) en épargnant les violeurs d'une religieuse, violeurs qu'il voulait préalablement descendre. J'irai pas jusqu'à dire que j'ai adoré ce film, le scénario n'étant guère passionnant à mon sens, mais la prestation de Keitel m'a bluffé ! On le sent à fond dans son rôle, véritablement imprégné des souffrances psychologiques de son personnage. Du grand art !
Portrait de Killafornia Killafornia
Graine de psychopathe - 208 critiques
publié le 01/01/2007 - 00:00
10
 

L'un des meilleurs film

N’allons pas par 4 chemin, « Bad Lieutenant » est l’un des meilleurs films que j’ai vus. Abel Ferrara nous entraîne dans le quotidien d’un policier accro a la drogue, au paris et aux méthodes plus que douteuses interprété par un Harvey Keitel hors du commun qui se shootait vraiment lors du tournage, rendant les scènes hyper réalistes, d’autant plus que certains plan séquences dur parfois jusqu'à 5-6 min.

Mais le thème principal n’est autre que la rédemption, après s’ètre fort endetté, profité de jeunes filles et sniffé tout ce qui passe, notre lieutenant se voit confié l’enquête sur le viol d’une sœur catholique et l’apparition qui lui vient du christ crucifié le force a cherché sa rédemption. Martin Scorcese lui-même a salué le film D’Abel Ferrara qu’il ne connaît que trop bien et à déclaré : « Bad Lieutenant d’Abel Ferrara est un film clé. J’aurais voulu que « La dernière tentation du Christ » ressemble à ce film ». Et lorsqu’on sait la passion de Scorcese pour le catholicisme (rappelons que sa première vocation était d’ètre prêtre), on ne peut que reconnaître à quel point il a raison d’envié cette réalisation.

Cependant, ce n’est pas un film à mettre dans toutes les mains puisque l’essentiel réside dans la prestation d’Harvey Keitel, donc ceux qui sont insensible au jeu d’un tel acteur ne vont forcément pas aimer. Wild Side Vide a édité ce film il y a déjà un petit temps et le coffret est à son image, magnifique.

Sir Gore
America's Most Wanted - 525 critiques
publié le 01/01/2007 - 00:00
10
 

Une grosse claque dans ta face

Cette longue descente aux enfers d'un policier corrompu, cupide et drogué jusqu'à l'os, admirablement mise en image par un Abel Ferrara alors au sommet de son art – le cinéaste livrera presque coup sur coup ses trois chefs-d'œuvre en date, à savoir, outre Bad Lieutenant, The King of New York puis Nos Funérailles –, mais surtout entièrement portée par le monumental Harvey Keitel (peut-être la prestation la plus jusqu'au-boutiste, sinon la plus saisissante et la plus intense, jamais jouée dans l'histoire du septième art), fait vivre au spectateur une expérience terminale, tour à tour douloureuse, déroutante et captivante, dont il peut ressortir fasciné, traumatisé, conquis ou encore perplexe. À l'inverse d'un John McNaughton et de son Henry — Portrait d'un serial killer, l'auteur de Driller Killer et de Christmas n'est point à la recherche d'une esthétique pseudo-documentaire dans le simple dessein d'amplifier le caractère brut et réaliste de sa fiction; en honorant sa réputation – péjorative chez certains – de cinéaste arty, il affiche une fois encore un goût prononcé pour les éclairages baroques et les jeux de lumière tape-à-l'œil, en particulier durant les séquences nocturnes (celle de la boîte de nuit avec les néons bleu-violet et la musique techno en est la preuve culminante). La véracité du fond et l'ampleur visuelle de la forme créent ainsi tous deux une alliance parfaite, même si l'extrême dépouillement de la narration et le refus catégorique des ellipses – on montre tout, on ne sous-entend rien, et ce jusqu'au bout – pourront en faire décrocher plus d'un. Bad Lieutenant apparaît au final comme une sorte de Taxi Driver des années quatre-vingt-dix, pour la même vision urbaine qu'il délivre et le parti pris similaire de coller aux baskets du héros, ou plutôt de l'anti-héros, jusqu'au terme du récit; les comparaisons s'arrêtent cependant à ce niveau, car l'œuvre de Ferrara s'avère nettement plus dense et éprouvante encore, là où celle de Scorsese se contentait de nous captiver en filmant les bas-fonds du New York seventies non sans l'aide d'un fabuleux numéro d'acteur (De Niro sans doute dans son plus grand rôle).

Si le dénouement du film laisse des concessions, cela n'est pas le cas du plan final, glacial, direct et implacable, mais paradoxalement d'une grande pudicité, qui nous laisse dépourvu du moindre repère. Pour oser l'emploi d'un terme aujourd'hui tant usité qu'il en devient galvaudé, Bad Lieutenant nous inflige une monstrueuse claque en pleine figure, qui fait mal, très mal, et dont on se souvient toute une vie.

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