Hot Fuzz
Critiques spectateurs
Réalisateur: Edgar Wright Avec Simon Pegg, Nick Frost, Bill Nighy, Timothy Dalton, Robert PopperInscrivez-vous ou connectez-vous pour ajouter votre avis !
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publié le 01/01/2007 - 00:00
Une porte ouverte
Cependant, n'allez pas croire que le film n'est pas drôle pour autant; face aux dérivés de l'humour anglais on ris, beaucoup — et surtout entre ces moments marquants de rire, reste ancré sur nos lèvres un sourire béat face au dénouement du scénario. Et ce scénario tant qu'à en parler, suit lui aussi les codes instaurés par Shaun of the Dead : écrire un scénario type du genre caricaturé, et le transposer dans le cadre anglais si cher au réalisateur. Ainsi là où il prenait par exemple un centre commercial pour le transposer à l'échelle d'un pub; il se saisit ici des rues suffoquantes de mégalopoles qui servent si souvent de décors aux films d'action, et transpose cela à l'échelle d'un petit village anglais. Cependant et pour rester dans la veine du film d'action policier (Miami Vice, Bad Boys etc), Edgar Wright y introduit une série de meurtres violents, cela pour basculer peu à peu le film dans l'horreur — à la manière d'un Shaun of the Dead. Mais là encore, Hot Fuzz se démarque en n'empruntant pas exactement le même schéma narratif. En effet, Shaun of the Dead se démarquait par un film qui commençait noyé dans une ambiance humoristique, qui était peu à peu contaminée par un élément horrifique — ce après quoi le film plongeait dans les recoins les plus sérieux et sombres du genre, se permettant alors d'interrompre les rires du spectateur pour lui mettre sous les yeux des scènes au ton très sombre. Seulement ce changement d'atmosphère qui se manifestait aussi par un changement de photographie dans Shaun of the Dead, ne se retrouve pas dans Hot Fuzz. Et je pense pour ma part que cela vient de l'humour trop "évident" que suscite les scènes censées sérieuses — ce qui est propre à une parodie. Par suite, dans les dernières scènes au lieu de laisser le film emprunter des pistes plus sombres, on assiste tout bonnement à une réelle "explosion" du film qui décrochera le spectateur sans doute aucun. Les personnages du film se retrouvent dans une réelle guerre urbaine à l'échelle miniature, avec armes, tirs de tous les côtés, cris inutiles, répliques décérebrées à profusion; bref de pures scènes, répliques miniatures de films d'action, le tout filmé par une caméra agitée et très violente dans ses mouvements.
Seulement cette caméra, le spectateur la connaît bien : c'est la caméra dont abuse le réalisateur tout le film, rendant parfois incompréhensibles les scènes d'action. Alors certes, cette caméra est un mal nécessaire sans quoi tous les clichés du film d'action (caméra psychopathe comprise, donc) ne seraient pas retranscris. Mais là elle est mal employée, et cela gâche quelque peu l'expérience. Pourtant elle sied à merveille au côté violent du film d'action, et on assiste ici à des scènes emplies de gore bête et méchant, ce qui est une touche personnelle du réalisateur. Et il est vrai que d'un autre côté, on ne peut qu'apprécier ces mises à mort hautes en couleurs pourpres. J'ai ma préférence pour toutes les scènes impliquant les recoins acérés des toits d'églises; mais ce serait trop vous en dire que de révéler ces mises à mort toutes uniques et excellentes. Ce qui fait majoritairement leur charme, reste le fait qu'elles soient toutes soit disant accidentelles, et on a du coup l'impression de revoir les fameuses morts d'un Destination Finale, ce que — la qualité du film mise à part — le spectateur ne peut qu'apprécier.
Hot Fuzz est donc indéniablement un bon film, que j'ai un brin moins apprécié que Shaun of the Dead, mais uniquement à cause de ma préférence pour les films de zombies. Et de la même manière, tout amateur de film d'action à gros budget se doit de voire Hot Fuzz qui, à l'instar du premier film d'Edgar Wright, se comporte comme un hommage caricatural inoubliable. Et je pense que c'est ce côté qui manque parfois à certains films d'horreur voulant introduire des personnages/scènes drôles. Ou à vrai dire tout film d'horreur se voulant à la fois terrifiant et drôle — si des films récents comme Shaun of the Dead ou Severance ont fait leur preuve, c'est en montrant que pour qu'un film d'horreur soit à la fois drôle, il faut que l'humour soit sincère et non forcé. Alors levons notre verre à cette vague de films horreur/humour anglais, et attendons de pied ferme le prochain film d'Edgar Wright, en croisant les doigts pour que le miracle du mélange des genres marche une nouvelle fois sur nous. :]
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