The Dark Knight: Le Chevalier Noir

Le succès critique et public de Batman - The dark knight est du à 2 grandes raisons majeures : 1- La mort de Heath Ledger qui fait bénéficier au film d'une publicité morbide salvatrice. L'acteur effectue une bonne (pas exceptionnelle, juste bonne) prestation dans un rôle qui, de toute façon, exige l'extravagance. 2- La volonté affirmée de livrer un film de super héro sombre et du coup adulte (ce qu'il n'est pas...). Ces 2 arguments entrainent la majorité des spectateurs à penser que OUI c'est LE film comics ultime en oubliant que la caractérisation des personnages est complètement à l'ouest (Le joker n'a jamais été un anarchiste mais un psychopathe. Point), que l'on s'ennuie les 3/4 du temps (2h30 pour raconter ça...), que le script annoncé partout comme "très ambitieux" contient de nombreux manques (1- que fait le joker après que Batman ait sauvé Rachel ?, bah il s'en va comme ça... 2- le coup de la mort de Gordon où je n'ai pas compris où le Joker avait été piégé (et de toute façon il l'avait prévu... encore plus fort que dans Saw) 3- Le pire : la scène ridicule des 2 bateaux où les prisonniers, à priori donc des gens malhonnêtes quoi, sont plus humains que les innocents (pour le coup, ça fait pas très adulte...) J'arrête là sur les défauts du film même si j'aurai pu rajouter les scènes de combat complètement foirés pour retenir 1 belle scène : celle où Double-face prend en otage le fils de Gordon mais... qui se finit d'une manière grotesque avec Batman qui, dans un sursaut d'héroisme, le pousse dans le vide alors que 5 secondes plu tôt on le voyait à terre... enfin bref. Ledger aura son oscar posthume (on prend les paris ?).

Si vous avez moyennement apprécié Batman Begins, surtout n'hésitez pas à donner sa chance à Dark Knight. En effet, là où son prédécesseur prenait -trop- son temps pour mettre en place ses personnages, cette suite commence très fort avec un braquage très spectaculaire (avec un caméo de William -Prison Break- Fichtner) et l'apparition du Joker. Heath Ledger est carrément génial dans son rôle nous faisant voir une palette d'émotions impressionnante (folie, détresse, intelligence, cynisme...) à travers son maquillage si bien que j'attendais les apparitions de son personnage avec impatience. La prestation de Ledger est très différente de celle de Nicholson dans la version de Burton plus parodique et humoristique. Aaron Eckhart ne démérite pas non plus dans sa prestation d'Harvey Dent/Double Face. Reste Christian Bale un peu plus effacé dans son rôle de justicier noir mais c'était prévisible face à deux adversaires aussi charismatique. La réalisation est magnifique, très rythmée et travaillant et ne sombrant pas dans le piège de la réalisation clippesque, on sent que Christopher Nolan a mieux cerné l'univers et ses personnages et nous livre une version de l'homme chauve-souris encore plus sombre que celle Burton (cf la fin assez ambigüe) . Si bien que malgré la durée du film (près de 2 h 30 tout de même!) on ne s'ennuie pas et au contraire on en redemande!! Sûrement l'un des meilleurs films de super-héros!

Pari réussi pour Christopher Nolan qui nous sert un excellent nouveau volet des aventures de la chauve-souris ! Tout a déjà été dit sur l'interprétation des acteurs et la réalisation nerveuse de ce film. Finalement, c'est batman lui-même qui pâtit le plus de ce succès, car Bale, que j'adore et dont l'interprétation est sobre et sans fioriture, se retrouve un poil en retrait face à un Heath Ledger charismatique et au sommet de son art. Toutefois, pour ce qui est de la guéguerre des fanboys Nicholson/Ledger, à mon avis, elle n'a pas de sens. Les deux acteurs rendent une copie impeccable, dans 2 styles différents.

Voila un film que j'attendais depuis pas mal de temps, j'ai pas eté du tout deçu, loin de la! Le film est bourré d'action, notamment quand batman arriv , à chaque fois c'est "avec classe"... Apres les effets speciaux aussi sont vraiment pas mal. Mais si je suis allé voir le film , c'est surtout pour le joker... Je trouve que physiquement il manque un petit quelque chose...Mais moralement, il est vraiment tres bien joué, completement barge et con à la fois ! Quand j'ai vu que le sous le masque (la scene de braquage) se trouve le joker... La le film est lancé! Un homme ou tout son role joue sur la psychologie, ses phrases, ses gestes,on reconnait tout de suite l'homme maquillé et habillé en violet. Il es tcapable de rendre l'ambiance oppressante rien qu'en disant quelques mots, notamment la scene ou il raconte comment son visage est devenu comme ça... Apres quand j'ai entendu le nom Dent.... Double face allait naitre... Et comment, j'ai rarement vu un personnage aussi bien fait! Que se soit physiquement ou moralement! Puis quand on voit la fin du film on comprend pourquoi le film s'appelle The Dark Knight...

Joker je t'aime

Après un premier opus qui ne se distinguait pas de la masse des blockbusters estivaux, Christopher Nolan poursuit sa réappropriation de la mythologie du Dark Knight avec une suite qui restera clairement dans les anales. Formellement maîtrisé, le film vaut surtout pour son suspense haletant et son effet compte à rebours, un climat d'alerte imposé par un des terroristes les plus dingues du cinéma : Heath Lodger campe le rôle du Joker avec une énergie et une volonté admirables, l'acteur est habité par un personnage qui impose son rythme et ses codes à une ville en pleine insécurité. Si Nolan a su tirer parti de la profondeur des personnages de DC avec une roublardise évidente (magnifique composition et préparation du personnage de Double Face), on ne peut pas en dire autant de la ville de Gotham City, ici presque désuète, n'atteignant que très rarement l'aspect surréaliste et extrêmement noire des épisodes précédents, même les plus mauvais. Pourtant, félicitons Nolan d'avoir osé incorporer à tous les ingrédients qui font que The Dark Knight est un gros blockbuster, une psychologie travaillée, remettant en cause même les ambitions du justicier : doute, réflexion mais finalement action. Et là où Batman Begins remodelait la mythologie du justicier avec trop de superflus (interminable partie entre la Chine et le Tibet), The Dark Knight brasse les thématiques avec un vrai souffle et une vraie rigueur : terrorisme, corruption, sort scellé sur un pile ou face, et lorsqu'il ne castagne pas, il enchaîne les fausses pistes grâce à un montage très efficace (le court épisode tragique de Gordon). Et parce que la mise en scène de Nolan sait s'adapter aux situations, comme ce rapide mouvement à 360° autour de Rachel et du Joker pour imager la folie de ce dernier, elle fait preuve d'une belle densité, privilégiant aussi les émotions au détriment d'une surenchère, celle perceptible dans Batman Begins, le rendant ainsi impersonnel. En revanche, certaines facilités dans la narration ou les apparitions de Batman qui arrivent comme un cheveux dans la soupe auront plus de mal à passer chez certains. Quelques scènes resteront dans les mémoires (toutes celles du Joker, comme ça c'est fait), en particulier celle où le joker s'amuse à distance à jouer avec les choix des passagers de deux ferry où chacun peut faire exploser l'autre simplement par "choix". Le dernier quart d'heure mêle d'ailleurs habillement ingrédients du blockbuster moderne presque calqué sur le jeu vidéo (Batman devant sauver les faux terroristes et accéder au dernier étage où l'attend le Joker et ses trois rottweilers) et tension créée par une prise d'otage. L'empathie est d'ailleurs possible quand on sait pourquoi Harvey Dent est devenu Double Face. Au final, The Dark Knight est une grande réussite du divertissement, largement au-dessus du lot de tout ce que l'on a vu cette année : du gros calibre bien fait et bien mis en musique par la composition éreintante de Hans Zimmer (malgré l'absence du thème principal qui passerait presque ici inaperçu) et le travail d'interprétation extraordinaire de Heath Ledger faisant du Joker l'un des vilains les plus passionnants du cinéma (et joli compromis avec celui de Burton, plus classe et perfide). Pas un film pour gosses. Et pour info, Edison Chen apparaît trois secondes chrono montre en main. [Avis publié à l'origine sur cinemasie]