Frontière(s)

Etonnement, je m’étais laissé convaincre par les Interviews de promotion. Xavier Gens qui s’extasiait devant les moyens déployés par son équipe de FXs pour la scène de la scie circulaire. Karina Testa qui expliquait s’être préparée pour le rôle en s’enfermant dans sa chambre entourée d’images de massacres et qui avait du partir 2 mois au soleil pour se défaire du personnage qui l’avait tellement marqué. De Samuel Le Bihan, qui s’était inspiré du sanglier pour la bestialité de son personnage… et en sortant de la projection, je me suis dit. Merde, j’ai payé pour ça ! Me semble bien que je me suis fait avoir… Mais bon, ça m’a quand même permis d’échapper au plan machiavélique de mon Ex pour qu’on se rabiboche.

Et voilà ti’pas, que me prend l’envie de le revoir. J’avais pour seul souvenir, le magnifique tatouage de Mme Estelle Lefébure et du corps qui va avec. Du visage rasé et tuméfié de l’actrice et surtout du personnage Maud Forget. En effet, la seule actrice avec Chems Dahmani (Farid) qui donnaient vie à leurs personnages.

Donc bilan II : Le film, n’est pas si mauvais, il est même plus que correct.

En effet, le scénario est bien débile, mais pas plus que les autres productions US (ou autres) où les mêmes jeunes vont chez les mêmes consanguins se faire découper. Les rôles sont stéréotypés et les acteurs sûrs jouent. Et même si Xavier Gens a voulu, politisé son film (ou jouer de l’argument marketing). On s’en sacre totalement de la crédibilité des personnages : c’est un film ! Pour exemple, que serait les nanars du genre sans le Capitaine de l’équipe de football et sa copine Cheerleader ?!

Alors ceci dit, Maud Forget est toujours aussi convaincante, idem pour Chems Dahmani. Estelle Lefébure n’est peut-être pas Tip Top, mais elle donne de sa personne et se risque dans un film de genre. Démarche au combien rare dans le cinéma français, donc Bravo. Le Bihan n’est pas totalement mauvais et les autres non plus. Mention spéciales à Jean-Pierre Jorris, qui m’a fait éclater de rire à chaque fois qu’il parlait allemand. En effet, un ancien du Reich, qui parle sa langue comme une vache espagnole… Merci à lui. Les FXs sont bons et les scènes de gore sont (devenues) dans la norme.

Et c’est peut-être ce qui est à relever dans ce film. Celui-ci se présentait comme ‘le choc’ de son époque et d’une insupportable violence réaliste. Ben, le temps passe vite... car aujourd’hui, il est un peu mou et gentillet. Et surtout, aujourd'hui, quand l’héroïne se prend des coups dans la face, elle en sort un peu plus tuméfiée…

Donc un film mi-figue, mi-raisin, qui se laisse voir sans peine.