Le Souffle du Démon

Projet maudit par excellence, LE SOUFFLE DU DEMON fut montré en salle et exploité en vidéo dans une version tronquée d'au moins une bonne vingtaine de minutes si ce n'est plus (je ne sais plus exactement). Dommage car même si en l'état le film demeure un bon titre, on en ressort quelque peu frustré par un sentiment d'inachevé...[P] D'un sujet initial plutôt simpliste évoquant un certain HITCHER (la traque d'une jeune femme par un psychopathe automobiliste), Richard Stanley offre un bel ovni filmique mêlant divers genre: thriller, fantastique onirique, un peu de gore et pas mal de métaphysique, le tout dans une ambiance esthétiquement très soignée faisant rapeller le travail d'un Dario Argento au meilleur de sa forme mais dans un désert!

Beaucoup d'atouts et un réel talent de mise en scène mais voilà LE SOUFFLE DU DEMON souffre d'un trop plein de pistes follement intéressantes (le démon rédempteur partagé entre sa quête de sang et son humanité, l'héroïne tourmentée menant son chemin de croix initiatique, l'exploitation de la mythologie locale...) qui, mêlées ensemble, forment un tout tout juste homogène mais malheureusement jamais jusqu'en boutiste.

Plutôt rageant mais si l'on peut regretter l'aspect bancal de certains passages (le final assez expéditif et ambigu notamment), on se consolera sans mal sur une ambiance envoutante et des plans de toutes beautés, agrémentés d'une superbe partition musicale signée Simon Boswell. Un très beau travail formel rare et un script nettement plus intéressant que 90% des productions actuelles...cela mérite un peu d'indulgence non?

« Magnifique ! », « incroyable ! » ou pire encore « chef d’œuvre ! ». Que de mots ne fusèrent-ils pas à travers le monde pour qualifier DUST DEVIL. Loin d’être un film raté, LE SOUFFLE DU DEMON est pour moi un bon thriller fantastique qui fût tellement surestimé qu’il en est devenu simplement chiant et long. Je suis un grand fan des histoires sortant de l’ordinaire qui n’arrêtent pas de baigner dans l’ambiguïté mais il arrive un moment ou cela devient véritablement énervant. Un homme sortie de nulle part semblant être possédé, sillonne la Namibie en tuant des personnes qui n’ont apparemment plus rien à perdre. Envoutant dés le départ, le scénario va crescendo dans l’étrangeté mais ne ménage que peu de suspense. Il y a bien des passages violents et cruels très poétiques mais rien d’autre ne sort de ces dites séquences. Il ne faut pas non plus s’attendre à quelconques révélations sur les agissements du personnage principal car peu d’éléments, voir quasiment rien, ne nous ait dévoilés. Peut-être le réalisateur comptait-il sur la compréhension des spectateurs pour abonder dans son approche mais à force de jouer avec des allumettes ont fini par se brûler. Les comédiens sauvent la mise. Je ne dis pas qu’ils auraient méritait mieux car le long-métrage de Monsieur Stanley est un film fort et intelligent mais sur lequel je n’ai personnellement pas accroché. Quel plaisir d’avoir quand même découvert une partie des richesses des décors naturels de la Namibie. Une couleur étrange omnipotente parsème le film, ce qui le rend encore plus étrange qu’il ne l’était au départ. Les efforts visuels apportés sont magnifiques et ils auraient gagnés à être mieux apprécier si le réalisateur avait eu une autre optique. Celle là même qui aurait été plus compatible avec mes envies de cinéphile. Mais ceci est son film et je le respecte. C’est pourquoi je lui accorde une place particulière dans mes pensées même si au final il ne fait pas partie des films que j’ai le plus apprécié. J’espère que cela sera différent pour les autres publics que celui dont je fais partie car DUST DEVIL mérite d’être connu et apprécier. Mais je conseil à tout les néophytes d’être bien préparer et de ne pas se jeter dans l’aventure sans carte routière !